Comparaisons intergénérationnelles du bien-être économique des ménages, 1999 à 2019
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Diffusion : 2020-12-10
Le bien-être économique des milléniaux pourrait être compromis en raison de la pandémie de COVID-19
Les ménages au Canada subissent d'importantes perturbations dans leurs vies en raison de la pandémie de COVID-19, et nombre d'entre eux font face à une perte d'emploi chronique et à de l'incertitude sur le plan financier. Au cours de la pandémie, les jeunes ménages, en particulier ceux dont le principal soutien économique fait partie de la génération des milléniaux, sont plus vulnérables sur le plan du bien-être économique, car ces ménages 1) dépendent davantage des salaires et traitements comme source de revenus; 2) font face à des coûts initiaux liés au logement plus élevés; 3) ont une dette plus grande et croissante par rapport au revenu; 4) travaillent dans des industries durement touchées par la pandémie de COVID-19; et 5) ont moins de capitaux propres dans les actifs financiers et immobiliers dans lesquels ils peuvent puiser en cas de besoin.
L'étude intitulée « Comparaisons intergénérationnelles du bien-être économique des ménages », qui est diffusée aujourd'hui, est fondée sur les plus récentes estimations des comptes économiques répartis pour le secteur des ménages (CERSM), qui portent la période allant jusqu'à l'année de référence 2019. En se fondant sur des tendances historiques, l'étude décrit les incidences probables de la pandémie de COVID-19 sur le bien-être économique intergénérationnel des ménages. Les constats tirés de cette étude servent de signes précurseurs aux nouvelles données des CERSM, actuellement en cours d'élaboration à la Division des comptes économiques nationaux de Statistique Canada, qui offriront des estimations expérimentales des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les revenus, la consommation, les dépenses et le patrimoine des ménages. On prévoit diffuser les données portant sur la période allant jusqu'au troisième trimestre de 2020 au cours de l'hiver 2021.
Dans les CERSM, les générations sont regroupées en quatre catégories, en fonction de l'année de naissance du principal soutien économique du ménage : la génération d'avant 1946; la génération du baby-boom, qui comprend les personnes nées dans la période d'après-guerre de 1946 à 1964; la génération X, qui comprend les personnes nées entre 1965 et 1980; et la génération des milléniaux, qui comprend les enfants des baby-boomers nés après 1980. Dans les CERSM, les ménages de la génération des milléniaux comprennent les ménages de la génération Z — ceux dont le principal soutien économique est né après 1996 —, car la taille d'échantillon de ces ménages est relativement petite.
Les jeunes générations tirent davantage leurs revenus des salaires et traitements que les générations plus âgées
Les données des CERSM indiquent que, en valeurs corrigées pour tenir compte de l'inflation, le revenu disponible moyen des ménages qui avaient atteint l'âge de 31 ans en 2019 et dont le principal soutien économique faisait partie de la génération des milléniaux était de 80 200 $. Il s'agit d'un revenu disponible moyen plus élevé que celui de 68 700 $ touché par les ménages de la génération X qui avaient atteint l'âge de 31 ans en 2002. La majeure partie de la différence observée au chapitre du revenu disponible moyen est attribuable aux salaires et traitements plus élevés des ménages de la génération des milléniaux. La dépendance accrue à l'égard des salaires et traitements expose ces ménages à un plus grand risque économique, puisque de récentes évaluations de l'économie canadienne ont montré que, si les marchés financiers et les valeurs immobilières sont restés relativement stables depuis le début de 2020, la pandémie de COVID-19 a des répercussions plus importantes sur l'emploi.
Graphique 1
Source de revenu disponible selon l'âge médian de la génération, dollars moyens ajustés pour tenir compte de l'inflation (2019) par ménage
Les dépenses de consommation des jeunes générations sont plus élevées principalement en raison des coûts liés au logement et aux services publics
Alors que les milléniaux touchaient des revenus plus élevés que les ménages de la génération X à l'âge de 31 ans tous les deux, ils dépensaient également plus (en valeurs corrigées pour tenir compte de l'inflation), soit 80 189 $ comparativement à 68 688 $, respectivement. Les milléniaux ont dû faire face à des coûts plus élevés que les ménages de la génération X au même âge, lorsque bon nombre de ces ménages ont fondé une famille et ont commencé à acheter leur propre maison. Comme les coûts liés au logement ne sont pas discrétionnaires, les ménages de la génération des milléniaux peuvent ne pas avoir autant de flexibilité pour ajuster leurs dépenses lorsque leurs revenus diminuent.
Graphique 2
Type de dépenses de consommation selon l'âge médian de la génération, dollars moyens ajustés pour tenir compte de l'inflation (2019) par ménage
La génération X présente le ratio de la dette au revenu le plus élevé de toutes les générations, mais le ratio de la génération des milléniaux augmente
Les ménages de la génération X présentaient le ratio de la dette au revenu le plus élevé de toutes les générations en 2019, celui-ci se situant à 220 %. Ce ratio a toutefois diminué de 18 points de pourcentage depuis 2010, le revenu disponible des ménages de la génération X ayant augmenté davantage que leur dette hypothécaire. En revanche, les ménages de la génération des milléniaux ont vu leur ratio augmenter pour passer de 178 % en 2010 à 199 % en 2019. Alors que les valeurs immobilières croissantes des milléniaux ont plus que compensé l'augmentation de leurs dettes, le revenu disponible n'a pas suivi le rythme; il a augmenté de 5 % en moyenne par année comparativement à une hausse de 6 % en moyenne par année pour la dette. En raison de l'augmentation des ratios de la dette au revenu, il peut devenir de plus en plus difficile pour les milléniaux de rembourser leurs dettes s'ils perdent leur emploi ou doivent réduire leurs heures de travail en raison de la pandémie.
Graphique 3
Ratio de la dette au revenu selon la génération, 2010 et 2019
Les milléniaux sont ceux qui sont les plus vulnérables sur le plan du bien-être économique, car ils travaillent dans des industries durement touchées par la pandémie de COVID-19
L'emploi des ménages de la génération des milléniaux a diminué plus fortement que celui des générations plus âgées dans les industries liées aux services, où les jeunes générations ont tendance à représenter une part plus élevée de la main-d'œuvre totale. Au deuxième trimestre de 2020, l'emploi des travailleurs de la génération des milléniaux a chuté d'environ 45 % par rapport à l'année précédente dans les services d'hébergement et de restauration, de 29 % dans l'information, la culture et les loisirs et de 20 % dans le commerce de détail.
Graphique 4
Emploi selon la génération et l'industrie, deuxième trimestre de 2020, variation en pourcentage par rapport au même trimestre l'année précédente
Les jeunes générations ont moins de capitaux propres dans lesquels puiser en cas de besoin
À l'avenir, les ménages de la génération des milléniaux pourraient continuer à être confrontés à des défis pour maintenir leur consommation et rembourser leurs dettes, car ils n'ont pas accumulé autant d'actifs financiers — par le truchement d'investissements en actions et en obligations, par exemple — et de capitaux propres dans l'immobilier dans lesquels ils peuvent puiser en cas de besoin que les générations plus âgées. La valeur nette des ménages de la génération des milléniaux représente un tiers de la valeur détenue par la génération X, un cinquième de celle détenue par les baby-boomers et un tiers de celle détenue par la génération d'avant 1946.
Graphique 5
Valeur nette et revenu disponible (selon la composante principale et la génération), dollars moyens par ménage, 2019
Alors que les répercussions de la pandémie de COVID-19 continuent de se faire sentir dans l'économie, les ménages de la génération des milléniaux peuvent être plus vulnérables que les générations plus âgées quant à leur bien-être économique, malgré la création de programmes de soutien au revenu sans précédent. En raison de l'incertitude quant à leur revenu disponible, certains ménages de la génération des milléniaux peuvent choisir de reporter des événements majeurs de la vie tels que l'achat d'une maison, la fondation d'une famille et l'investissement dans l'éducation de leurs enfants.
Note aux lecteurs
Les estimations du bien-être économique intergénérationnel des ménages tirées des comptes économiques répartis pour le secteur des ménages (CERSM) permettent de comparer le bien-être économique des ménages du point de vue des comptes macroéconomiques, tel que mesuré au moyen de l'épargne nette et de la valeur nette pour chaque génération lorsque le principal soutien économique d'un ménage d'une génération atteint le même point du cycle de vie que le principal soutien économique d'un ménage d'une autre génération.
Le regroupement des ménages par génération peut offrir des indications sur la manière dont les décisions de dépenser, d'épargner et de générer de la richesse peuvent être influencées par les diverses conditions socio-économiques qui existent à différents moments dans le temps. Dans les CERSM, les générations sont regroupées en quatre catégories, en fonction de l'année de naissance du principal soutien économique du ménage : la génération d'avant 1946, dont les premières années ont été marquées par la guerre mondiale et la crise économique; la génération du baby-boom, qui comprend les personnes nées dans la période d'après-guerre de 1946 à 1964, qui ont grandi à une époque de hausse des taux de natalité, de plus grande stabilité économique et de réformes sociales; la génération X, qui comprend les personnes nées entre 1965 et 1980, dont les premières expériences de vie d'adulte étaient caractérisées par des taux de natalité comparativement plus faibles et une croissance économique moins vigoureuse; et la génération des milléniaux, qui comprend les enfants des baby-boomers nés après 1980, qui étaient la première génération à devenir adultes dans le nouveau millénaire. Dans les CERSM, les ménages de la génération des milléniaux comprennent les ménages de la génération Z — ceux dont le principal soutien économique est né après 1996 —, car la taille d'échantillon de ces ménages est relativement petite.
Les ménages ont des sources de revenus différentes et des besoins et des préférences en matière de consommation qui changent à mesure qu'ils progressent tout au long du cycle de vie, par exemple : au début de l'âge adulte, lorsque le principal soutien économique du ménage termine ses études et sa formation et se lance dans une carrière; à l'âge moyen, lorsqu'une carrière est établie et que certains peuvent choisir de fonder une famille et de soutenir le développement de leurs enfants; et à un âge avancé, lorsque le principal soutien économique peut prendre sa retraite et toucher une pension ou recevoir des prestations sociales.
Un ménage peut tirer son revenu disponible d'un certain nombre de sources, par exemple de la rémunération du travail comme les salaires et traitements, des revenus de la propriété tirés des recettes d'intérêts et de dividendes, des transferts des régimes de retraite d'employeur et des avantages sociaux fournis par les administrations publiques et les institutions sans but lucratif au service des ménages. Dans les CERSM, le revenu disponible est présenté net de tous les paiements associés d'impôts, d'intérêts payés et de cotisations sociales. Les ménages peuvent également recevoir un revenu d'un travail autonome (c'est-à-dire un revenu mixte) de l'exploitation d'une entreprise non constituée en société, d'un revenu locatif direct et également d'un revenu locatif imputé pour les propriétaires-occupants de logements.
Les dépenses de consommation des ménages consistent principalement en sorties de fonds pour les biens et services de consommation mais elles comprennent également les dépenses imputées liées aux loyers des propriétaires-occupants.
Produits
Le document « Comparaisons intergénérationnelles du bien-être économique des ménages », qui fait partie de la collection Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (13-605-X), est maintenant accessible.
Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, dresse un portrait à jour des économies provinciales et nationale et de leur structure.
Le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (13-606-G) est accessible.
Le Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques (13-607-X) est accessible.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias au 613-951-4636 (STATCAN.mediahotline-ligneinfomedias.STATCAN@canada.ca).
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