Statistiques trimestrielles sur l'aviation civile, deuxième trimestre de 2020
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Diffusion : 2020-11-20
1,3 milliard de dollars
Deuxième trimestre de 2020
-81,2 % 
(variation d'une année à l'autre)
1,4 million de passagers
Deuxième trimestre de 2020
-93,7 %
(variation d'une année à l'autre)
Faits saillants
Les résultats du deuxième trimestre témoignent de la gravité et de la soudaineté de l'effet de la pandémie de COVID-19 sur les compagnies aériennes canadiennes.
Au deuxième trimestre, les recettes d'exploitation totales des 26 plus grands transporteurs aériens canadiens se sont chiffrées à 1,3 milliard de dollars, en baisse de 81,2 % par rapport au deuxième trimestre de 2019. Cette deuxième baisse trimestrielle consécutive d'une année à l'autre a entraîné la plus grande perte d'exploitation nette (-1,7 milliard de dollars) depuis le début de la série.
Les recettes de marchandises (567,0 millions de dollars) étaient presque à égalité avec les recettes de passagers (579,3 millions de dollars), puisque le fret aérien est devenu une activité principale pour certaines compagnies aériennes dans la foulée de la pandémie de COVID-19.
Les transporteurs aériens canadiens ont transporté 1,4 million de passagers sur des vols réguliers et des vols d'affrètement au deuxième trimestre de 2020, en baisse de 93,7 % par rapport au deuxième trimestre de 2019; il s'agit de la plus forte diminution trimestrielle d'une année à l'autre jamais enregistrée. Les volumes sur les vols transfrontaliers et les autres vols internationaux ont diminué de plus de 98 % en raison des restrictions imposées aux frontières et de la mise en quarantaine.
Comme la baisse de la demande de transport aérien était plus importante que la diminution de la capacité au cours du deuxième trimestre, le coefficient de remplissage pour les services réguliers a fortement reculé pour se situer à 37,2 %, en baisse comparativement à celui de 84,2 % enregistré au cours du même trimestre l'année dernière.
La pandémie de COVID-19 est à l'origine d'un recul du trafic de passagers et d'une hausse du fret
Au début du deuxième trimestre, le gouvernement canadien a imposé des restrictions sur les voyages et des fermetures de frontières, ce qui a entraîné la plus forte baisse du trafic de passagers jamais enregistrée. La crise a atteint son point culminant en avril et en mai, lorsque les voyages internationaux par avion ont presque entièrement cessé au Canada et ailleurs dans le monde.
Selon l'Enquête mensuelle sur l'aviation civile, qui porte sur les sept principales compagnies aériennes, le nombre de passagers en avril et en mai a diminué d'environ 97 % d'une année à l'autre. En juin, certaines compagnies aériennes exploitaient des services de passagers minimes et avaient transféré leurs activités vers des vols de fret, tandis que d'autres avaient suspendu toutes leurs activités.
Alors que les recettes de passagers ont dégringolé au deuxième trimestre (-90,6 %), les recettes de marchandises ont augmenté de 46,6 % pour atteindre 567,0 millions de dollars. Les recettes de passagers ont représenté 44,6 cents de chaque dollar de recettes d'exploitation totales, tandis que les recettes de marchandises en ont représenté 43,6 cents. Avant la crise, les recettes de passagers représentaient près de 90 cents de chaque dollar de recettes d'exploitation totales, tandis que les recettes de marchandises représentaient de 5 à 7 cents.
Infographie 1
Ventilation de chaque dollar de recettes d'exploitation totales, premier trimestre de 2019 au deuxième trimestre de 2020
Un trimestre dévastateur affichant des pertes d'exploitation nettes record
Au cours du deuxième trimestre de 2020, l'industrie du transport aérien a généré peu de recettes, mais a quand même dû assumer des coûts permanents.
Les recettes d'exploitation des 26 plus grands transporteurs aériens canadiens (niveaux I et II) ont totalisé 1,3 milliard de dollars au deuxième trimestre de 2020, en baisse de 81,2 % par rapport au deuxième trimestre de 2019. Cette diminution reflète une baisse de 95,9 % du trafic (vols réguliers et vols d'affrètement), qui a été contrebalancée en partie par une augmentation de 127,0 % du rendement (recettes de passagers par passager-kilomètre).
Le rendement plus élevé était attribuable à la capacité limitée découlant de l'immobilisation au sol des aéronefs et de la pression à la hausse sur les prix. Selon l'Indice des prix à la consommation, les prix pour le transport aérien observés au deuxième trimestre de 2020 étaient supérieurs de 7,8 % aux prix enregistrés au même trimestre de 2019.
Par ailleurs, les dépenses d'exploitation totales ont diminué de 53,8 % pour s'établir à 3,0 milliards de dollars. Les coûts d'exploitation par siège-kilomètre disponible des compagnies aériennes (le siège-kilomètre disponible, ou SKD, qui s'applique aux vols réguliers seulement) étaient cinq fois et demie plus élevés par rapport au deuxième trimestre de 2019. Cette augmentation reflète l'incidence de l'immobilisation des avions au sol, cette situation ayant entraîné une réduction de 91,7 % de la capacité des aéronefs.
Par conséquent, les transporteurs aériens canadiens ont enregistré une perte d'exploitation nette de 1,7 milliard de dollars au deuxième trimestre, comparativement à un revenu d'exploitation net de 482,7 millions de dollars au deuxième trimestre de 2019. Il s'agit de la deuxième perte trimestrielle consécutive après 32 trimestres de suite affichant un revenu d'exploitation net. Ce montant, combiné à des pertes hors exploitation nettes de 154,5 millions de dollars, s'est traduit par une perte nette de 1,8 milliard de dollars.
Graphique 1
Recettes et dépenses d'exploitation, transporteurs aériens canadiens
À la suite de la réduction du nombre de vols et de la baisse des prix de l'énergie, les transporteurs aériens canadiens ont dépensé 291,4 millions de dollars pour s'approvisionner en carburant à turbomoteurs, en baisse de 82,8 % par rapport au même trimestre en 2019. Le carburéacteur a enregistré une baisse marquée pour les mois de référence d'avril à juin, comme en témoigne l'Indice des prix des produits industriels.
L'emploi total était 43,6 % inférieur à celui du deuxième trimestre de 2019, et les compagnies aériennes ont versé 466,4 millions de dollars en salaires, traitements et avantages sociaux (-59,7 %) à leurs 36 130 employés. De nombreuses compagnies aériennes ont utilisé la Subvention salariale d'urgence du Canada pour financer une partie des salaires. Au deuxième trimestre de 2020, les autres dépenses d'exploitation (74,5 %) ont représenté la plus grande part des dépenses d'exploitation totales, suivies des salaires, traitements et avantages sociaux (15,7 %) et du carburant à turbomoteurs (9,8 %).
Le ratio d'exploitation (les dépenses d'exploitation exprimées en proportion des recettes d'exploitation) était de 2,29 pour ces compagnies aériennes au deuxième trimestre, ce qui indique que des dépenses de 2 dollars et 29 cents ont été engagées pour générer un dollar de recettes. Au deuxième trimestre de 2019, il a fallu environ 93 cents en frais d'exploitation pour générer un dollar de recettes.
Au deuxième trimestre, les recettes d'exploitation par employé ont diminué de 66,7 % d'une année à l'autre pour s'établir à 35 981 $, la productivité liée au travail, mesurée en tonnes-kilomètres (vols de fret comme vols de passagers) par employé, ayant diminué pour se fixer à 20 460 tonnes-kilomètres, en baisse de 79,9 % par rapport au deuxième trimestre de 2019.
Les principales mesures opérationnelles se détériorent dans le contexte de la pandémie
Les 26 transporteurs aériens canadiens ont transporté 1,4 million de passagers au deuxième trimestre. Ce repli de 93,7 % par rapport au deuxième trimestre de 2019 était davantage attribuable aux passagers voyageant sur des vols réguliers (en baisse de 95,0 % pour atteindre 1,1 million) qu'aux passagers empruntant des vols d'affrètement (en baisse de 40,3 % pour s'établir à 333 000).
Le secteur des vols intérieurs (à l'intérieur du Canada) a diminué de 89,4 % pour s'établir à 1,3 million de passagers, tandis que le secteur des vols internationaux a diminué de 98,5 % pour se chiffrer à 163 000; il s'agit d'un recul de 98,9 % dans le secteur des vols transfrontaliers (entre le Canada et les États-Unis) et d'une baisse de 98,1 % dans le secteur des autres vols internationaux. Comme le révèle l'indicateur avancé des arrivées internationales au Canada par avion, les arrivées en provenance de pays d'outre-mer et des États-Unis ainsi que les arrivées de résidents canadiens revenant de l'étranger ont toutes diminué considérablement au deuxième trimestre de 2020.
Graphique 2
Passagers transportés, selon le secteur, transporteurs aériens canadiens
D'une année à l'autre, le trafic de vols réguliers (autres que les vols d'affrètement) a diminué de 96,3 % pour s'établir à 2,1 milliards de passagers-kilomètres, alors que la capacité a reculé de 91,7 % pour s'établir à 5,6 milliards de sièges-kilomètres disponibles.
La baisse de la demande de transport aérien ayant été plus marquée que la diminution de la capacité, les transporteurs ont enregistré un plus faible coefficient de remplissage au deuxième trimestre (37,2 %) qu'au même trimestre un an plus tôt (84,2 %).
Graphique 3
Coefficient de remplissage, transporteurs aériens canadiens
Note aux lecteurs
Le présent communiqué porte sur les transporteurs aériens canadiens de niveaux I et II. Le nombre de transporteurs aériens est demeuré à 26 en 2020, mais un transporteur de niveau II a été reclassé au niveau I.
Les transporteurs aériens de niveau I désignent tous les transporteurs aériens canadiens qui, au cours de l'année civile précédant l'année durant laquelle les renseignements sont fournis, ont transporté au moins 2 millions de passagers payants ou au moins 400 000 tonnes de fret.
Les transporteurs aériens de niveau II désignent tous les transporteurs aériens canadiens qui, au cours de l'année civile précédant l'année durant laquelle les renseignements sont fournis, ont transporté, selon le cas : a) au moins 100 000 passagers payants, mais moins de 2 millions de passagers payants; b) au moins 50 000 tonnes de fret, mais moins de 400 000 tonnes de fret.
Les revenus et les pertes hors exploitation nets proviennent des entreprises commerciales hors du domaine des services aériens, des autres recettes et dépenses imputables aux opérations de financement ou à d'autres activités qui ne font pas partie intégrante du transport aérien, ainsi que des postes spéciaux dont la répétition n'est pas de nature périodique. La provision au chapitre de l'impôt sur le revenu est également incluse. Les revenus hors exploitation peuvent consister, par exemple, en des gains en capital résultant de la vente d'aéronefs, en des intérêts créditeurs et en des rajustements de devises étrangères, tandis que les dépenses hors exploitation comprennent les pertes en capital, les intérêts sur des emprunts bancaires et d'autres dettes.
Les données qui figurent dans le présent communiqué ne sont pas désaisonnalisées.
Les données du premier trimestre de 2019 au premier trimestre de 2020 ont été révisées.
Les chiffres ayant été arrondis, la somme des composantes pourrait ne pas correspondre au total.
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