Les répercussions de la COVID-19 sur les personnes ayant une incapacité
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Diffusion : 2020-08-27
Le présent communiqué est offert en format audio. La vidéo « Les répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité, Langue des signes québécoise » est également accessible.
Un peu plus du cinquième des Canadiens ont une ou plusieurs incapacités, mais on en sait relativement peu sur leurs expériences pendant la pandémie de COVID-19. Comme cela a été mis en évidence dans une récente publication qui portait sur les données de l'Enquête canadienne sur l'incapacité (ECI) de 2017, les personnes ayant une incapacité pourraient être particulièrement vulnérables pendant la pandémie.
Du 23 juin au 6 juillet 2020, environ 13 000 Canadiens ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité ont répondu à un questionnaire en ligne intitulé « Répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens – Vivre avec un problème de santé de longue durée ou une incapacité ». Aujourd'hui, Statistique Canada diffuse ces données dans le cadre d'une série de résultats fondés sur une initiative par approche participative. Il convient de noter que contrairement aux données des autres enquêtes de Statistique Canada, celles de l'initiative par approche participative ne sont pas recueillies au moyen d'un plan de sondage probabiliste. Par conséquent, il faut faire preuve de prudence au moment d'interpréter les résultats, et aucune conclusion ne doit être tirée quant à l'ensemble des Canadiens ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité. Les résultats n'incluent pas toutes les personnes ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité et ne reflètent que les expériences de celles qui ont participé à cette initiative de collecte de données par approche participative.
Puisqu'il s'agit d'une première diffusion, cet article donne un aperçu général des répercussions de la COVID-19 sur l'emploi et le revenu des participants à l'initiative de 15 à 64 ans ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité.
Aujourd'hui, l'article intitulé intitulé « Les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les familles canadiennes d'enfants ayant une incapacité » a aussi été publié. Cet article donne un aperçu des expériences vécues par les parents qui avaient des enfants ayant une incapacité et par ceux qui avaient des enfants sans incapacité au sein de leur ménage pendant la pandémie de COVID-19. Les données ont été recueillies dans le cadre d'une récente initiative par approche participative intitulée « Série de collecte de données : Répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens – Être parent durant la pandémie ». Même si ces données ne sont pas représentatives de tous les parents au Canada, elles fournissent des renseignements sur les expériences vécues par les participants à l'initiative. Dans l'ensemble, les résultats ont révélé que bien que les parents d'enfants ayant une incapacité et les parents d'enfants sans incapacité aient déclaré un niveau de préoccupation semblable à l'égard de leur famille, une plus grande proportion de parents participants qui avaient un ou plusieurs enfants ayant une incapacité étaient très ou extrêmement préoccupés par le temps passé devant un écran, la solitude ou l'isolement, la santé mentale en général, l'année scolaire et la réussite scolaire de leurs enfants.
Plus du tiers des participants ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité ont déclaré avoir subi une perte d'emploi temporaire ou permanente ou une réduction des heures de travail pendant la pandémie
Selon les données de l'Enquête sur la population active (EPA) d'avril, la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions considérables sur le marché du travail au Canada, alors que plus de 5,5 millions de travailleurs ont été touchés soit par une perte d'emploi, soit par une réduction des heures de travail de février à avril. Les plus récentes données de l'EPA révèlent que la relance graduelle de l'économie a permis une reprise de l'emploi en mai et en juin. L'évolution de la crise économique liée à la COVID-19 a entraîné de nombreux changements et défis en matière d'emploi. Ces répercussions se sont aussi fait sentir chez les personnes ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité qui, dans des conditions économiques normales, affichent des taux d'emploi inférieurs à ceux observés chez les personnes sans incapacité.
Parmi les participants de 15 à 64 ans ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité, les deux tiers (66 %) ont déclaré avoir un emploi avant le début de la pandémie, alors que 55 % ont déclaré être actuellement en emploi. Parmi les participants qui occupaient un emploi avant le début de la pandémie, plus du tiers (36 %) ont déclaré avoir subi une perte d'emploi temporaire ou permanente ou une réduction des heures de travail depuis mars. Les participants ayant plusieurs problèmes de santé de longue durée (41 %) étaient plus susceptibles de déclarer avoir subi une perte d'emploi temporaire ou permanente ou une réduction des heures de travail depuis mars que ceux ayant un seul problème de santé de longue durée (31 %).
Des changements à l'égard de l'emploi sont plus susceptibles d'être observés chez les jeunes participants et chez les personnes ayant un plus faible niveau de scolarité
Les jeunes participants ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité étaient plus susceptibles que les participants des autres groupes d'âge de déclarer que leur situation par rapport au marché du travail était passée d'employés avant l'arrêt des activités à sans emploi ou inactifs actuellement. Plus de la moitié (55 %) des participants de 15 à 24 ans ont déclaré occuper un emploi avant le début de la pandémie, comparativement à 39 % qui ont déclaré être actuellement en emploi. Ces résultats coïncident avec ceux de l'EPA, qui révèlent que les jeunes et les étudiants ont été touchés de façon disproportionnée sur le plan de l'emploi pendant la COVID-19.
Les changements observés en ce qui concerne la situation par rapport à l'emploi variaient également selon le niveau de scolarité. Parmi les participants de 25 à 64 ans ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité, ceux possédant au plus un diplôme d'études secondaires étaient plus susceptibles de déclarer un changement en ce qui concerne leur situation par rapport à l'emploi que ceux détenant au moins un grade universitaire. Près de la moitié (49 %) des participants ayant un faible niveau de scolarité ont déclaré occuper un emploi avant le début de la pandémie, comparativement à 36 % qui ont déclaré être actuellement en emploi. En comparaison, l'emploi chez les personnes qui possèdent un niveau de scolarité élevé a reculé pour passer de 77 % à 68 %.
La majorité des participants ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité qui occupent un emploi ont déclaré travailler à domicile
En raison des mesures liées à la COVID-19, le nombre de personnes travaillant à domicile a augmenté. Des recherches antérieures ont permis d'estimer qu'environ 39 % des emplois au Canada peuvent être effectués à distance. La majorité (58 %) des participants de 15 à 64 ans ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité et qui occupent actuellement un emploi ont déclaré travailler à domicile plutôt que sur leur lieu de travail habituel. Environ 29 % des participants ont déclaré travailler sur leur lieu de travail habituel hors du domicile.
Près de la moitié des participants dépendent exclusivement d'un revenu hors travail depuis mars
Pour bon nombre de Canadiens, les pertes d'emplois généralisées et la réduction des heures de travail attribuables à la COVID-19 ont été synonymes d'une diminution du revenu d'emploi, ce qui signifie qu'ils pourraient avoir besoin de l'aide gouvernementale. Une récente étude de Statistique Canada a révélé qu'environ le quart des Canadiens pourraient se retrouver en situation de vulnérabilité financière pendant la pandémie en l'absence de transferts gouvernementaux. Les données de l'ECI de 2017 révèlent que les personnes ayant une incapacité sont plus susceptibles de vivre sous le seuil de la pauvreté et que les personnes ayant une incapacité qui occupent un emploi ont des revenus inférieurs à ceux des personnes sans incapacité. Les pertes de revenus attribuables à la pandémie pourraient placer les personnes ayant une incapacité dans une position encore plus vulnérable.
Un peu moins du quart (24 %) des participants de 15 à 64 ans ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité ont déclaré recevoir un revenu d'emploi uniquement depuis le début de la pandémie. Près de la moitié (45 %) ont déclaré avoir uniquement reçu un revenu de sources hors travail pendant cette période. Même si elles ne sont pas directement comparables, les données de l'ECI de 2017 ont révélé que, dans des conditions économiques normales, 37 % des personnes de 15 à 64 ans ayant une incapacité dépendaient uniquement d'un revenu d'emploi et 30 % dépendaient exclusivement d'un revenu hors travail.
Parmi les différents types de revenus hors travail reçus depuis le début de la pandémie, les sources le plus souvent déclarées étaient les prestations d'invalidité (23 %) et les prestations de soutien du revenu liées à la COVID-19 (17 %), comme la Prestation canadienne d'urgence ou la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants.
Près du tiers des participants ont déclaré que le revenu de leur ménage a diminué depuis le début de la pandémie
Plus de la moitié (54 %) des participants de 15 à 64 ans ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité ont déclaré que le revenu global de leur ménage n'avait pas changé pendant la pandémie de COVID-19, et 8 % ont déclaré qu'il avait augmenté. Cependant, 31 % des participants ont déclaré que le revenu global de leur ménage avait diminué depuis le début de la crise économique. Parmi les personnes ayant déclaré une baisse du revenu de leur ménage, plus de la moitié (56 %) ont déclaré que celui-ci avait diminué de plus de 1 000 $ par mois. Les ménages comptant des enfants (37 %) étaient plus susceptibles de déclarer une baisse du revenu de leur ménage que les ménages sans enfant (33 %) et les personnes vivant seules (20 %).
Les répercussions sur la capacité de répondre aux besoins en aliments et en épicerie ainsi qu'aux besoins en équipement de protection individuelle sont les répercussions de la pandémie le plus souvent déclarées
Dans le cadre de l'initiative par approche participative, les répondants devaient répondre à des questions au sujet de leur capacité de respecter certains types d'obligations financières et de répondre à certains besoins essentiels dans le contexte de la pandémie. Les personnes ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité ont le plus souvent fait état de répercussions majeures ou modérées sur leur capacité de répondre à leurs besoins en aliments et en épicerie (44 %) et à leurs besoins en équipement de protection individuelle (40 %). La proportion de participants ayant fait état de répercussions majeures ou modérées était semblable dans les autres catégories (environ 20 % à 25 %).
Plus de la moitié des participants ont de la difficulté à respecter au moins une obligation financière ou à répondre à au moins un besoin essentiel
Dans l'ensemble, 61 % des participants de 15 à 64 ans ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité ont déclaré que la COVID-19 avait des répercussions majeures ou modérées sur au moins un des types d'obligations financières ou de besoins essentiels. Les participants ayant plusieurs problèmes de santé de longue durée étaient plus susceptibles de faire état de répercussions (71 %) que ceux ayant un seul problème de santé de longue durée (50 %). Les participants qui vivaient seuls (65 %) et les ménages comptant des enfants (64 %) étaient plus susceptibles de faire état de répercussions sur les obligations financières ou les besoins essentiels que les personnes qui vivaient dans des ménages sans enfant (58 %).
Note aux lecteurs
Les données du présent communiqué sont tirées de la série de données recueillies dans le cadre de l'initiative par approche participative de Statistique Canada intitulée « Répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens ». Le questionnaire de l'approche participative permet de recueillir des données sur la situation économique et sociale ainsi que sur la santé physique et mentale des personnes pour bien comprendre les besoins des collectivités et pouvoir mettre en place des mesures de soutien appropriées pendant et après la pandémie. Cette autre méthode de collecte de renseignements peut être utilisée pour compléter les données recueillies au moyen de sources plus traditionnelles, en particulier parce qu'elle est relativement peu coûteuse à mettre en œuvre et qu'elle permet d'accroître rapidement la précision des données. Contrairement aux données des autres enquêtes de Statistique Canada, celles de l'initiative par approche participative ne sont pas recueillies au moyen d'un plan de sondage probabiliste. Par conséquent, il faut faire preuve de prudence au moment d'interpréter les résultats, et aucune conclusion ne doit être tirée quant à l'ensemble de la population canadienne.
Il convient également de faire preuve de prudence au moment d'interpréter les résultats en raison de la méthode de collecte et de la population d'intérêt. L'enquête a été menée au moyen d'un seul mode de collecte, soit un questionnaire électronique. L'accessibilité globale de l'initiative était réduite, puisqu'elle n'était pas offerte dans d'autres formats, comme l'American Sign Language ou la langue des signes québécoise, le Braille ou des versions audio, et que les personnes n'ayant pas accès à un ordinateur ou à Internet n'étaient pas en mesure d'y participer. Les interviews par personne interposée étaient encouragées afin de permettre aux membres de la famille ou aux aidants de répondre au nom d'une personne ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité.
Pour identifier les participants ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité, on leur a demandé d'indiquer les difficultés qu'ils éprouvaient parmi celles figurant sur une liste de six types de difficultés différents, puis s'ils s'identifiaient comme personne ayant une incapacité. Étaient inclus dans cette analyse les participants qui ont déclaré une difficulté et qui se sont identifiés comme personne ayant une incapacité; les participants qui n'ont déclaré aucune difficulté particulière, mais qui se sont identifiés comme personne ayant une incapacité; et les participants qui ont déclaré une difficulté, mais qui ne se sont pas identifiés comme personne ayant une incapacité. Cette façon de procéder diffère de la méthode utilisée par Statistique Canada dans l'Enquête canadienne sur l'incapacité, pour laquelle on utilise le questionnaire de dépistage des incapacités pour identifier les personnes ayant une incapacité et calculer les taux officiels d'incapacité au Canada.
Parmi les participants, 21 % ont déclaré avoir une difficulté sensorielle; 38 %, une difficulté physique; 25 %, une difficulté cognitive; 48 %, une difficulté liée à la santé mentale; et 57 %, un autre problème de santé. Les participants pouvaient sélectionner plus d'un type de difficulté.
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