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Commerce de détail annuel, 2018

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Diffusion : 2020-05-27

Les consommateurs ont dépensé 654,1 milliards de dollars auprès des détaillants en magasin et hors magasin au Canada en 2018, ce qui a entraîné une hausse de 3,9 % des recettes d'exploitation de l'industrie du commerce de détail par rapport à l'année précédente. Cette croissance est principalement attribuable à la hausse des prix. En 2018, l'Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,3 %; il s'agit de la plus forte croissance de l'indice depuis 2011.

Plus particulièrement, les prix au détail ont augmenté pour les véhicules automobiles (+1,5 %), les aliments achetés en magasin (+0,8 %) et l'essence (+12,6 %). Selon les résultats de l'Enquête mensuelle sur le commerce de détail (EMCD), le volume des ventes au détail s'est accru de 0,9 %. Parmi les autres facteurs ayant eu une incidence sur la situation financière des détaillants figurent le ralentissement de la demande des ménages, l'augmentation des taux d'intérêt, la hausse du salaire minimum dans plusieurs provinces ainsi que l'imposition de droits sur certains biens importés des États-Unis en 2018.

La croissance des ventes au détail en ligne se poursuit

Les ventes du commerce au détail en ligne se sont accrues de 29,2 % en 2018; il s'agit de l'augmentation annuelle la plus prononcée depuis 2013. Les recettes d'exploitation provenant du commerce en ligne ont été à l'origine de 3,4 % (22,1 milliards de dollars) des recettes totales des détaillants en magasin et hors magasin en 2018. Les détaillants hors magasin ont généré 66,0 % des recettes totales du commerce en ligne, lesquelles ont principalement découlé du magasinage électronique et des ventes par correspondance.

Les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles, les magasins d'alimentation et les stations-service affichent les plus fortes hausses des ventes en magasin

La croissance des recettes d'exploitation était généralisée dans l'ensemble du secteur du commerce de détail, 10 des 11 sous-secteurs ayant enregistré une hausse de leurs recettes. Cependant, la majeure partie de la hausse était concentrée dans trois sous-secteurs : les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles, les magasins d'alimentation et les stations-service. L'augmentation des ventes dans ces sous-secteurs a été à l'origine de plus des deux tiers de la hausse totale des recettes d'exploitation.

En 2018, les ventes du plus grand sous-secteur, à savoir les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles, se sont accrues de 2,5 % en 2018 pour se situer à 170,1 milliards de dollars, les ventes de véhicules automobiles neufs étant demeurées à des niveaux historiques élevés. Les concessionnaires d'automobiles neuves, qui ont été à l'origine de près de 80 % des ventes de ce sous-secteur, ont vu leurs ventes augmenter de 2,2 % pour atteindre 134,9 milliards de dollars. Selon les résultats de l'Enquête sur les ventes de véhicules automobiles neufs (EVVAN), cette hausse est attribuable à l'augmentation des ventes de camions (+5,9 %), laquelle a plus que contrebalancé la baisse des ventes de voitures automobiles (-8,9 %).

Les recettes d'exploitation du deuxième sous-secteur en importance, à savoir les magasins d'alimentation, ont progressé de 2,8 % pour se chiffrer à 127,4 milliards de dollars en 2018. Selon l'IPC, pour ce qui est des biens non durables, ce sont les prix des légumes frais qui ont enregistré la plus forte hausse (+6,4 %), les mauvaises conditions météorologiques ayant donné lieu à des pénuries qui ont eu une incidence sur les prix en 2018.

Les recettes d'exploitation totale des stations-service se sont accrues de 9,2 % pour se situer à 68,7 milliards de dollars en 2018, le prix de l'essence à la pompe ayant fortement augmenté. Selon les résultats de l'EMCD, une fois l'effet des prix supprimé, le volume des ventes des stations-service a fléchi de 1,8 % en 2018. Selon l'IPC, le prix annuel moyen de l'essence a augmenté de 12,6 % au cours de cette période.

Les détaillants hors magasin ont affiché l'augmentation la plus marquée du commerce de détail; ils ont enregistré une hausse de 20,2 % des recettes d'exploitation, lesquelles se sont chiffrées à 29,8 milliards de dollars en 2018. La croissance observée dans le sous-secteur des détaillants hors magasin est principalement attribuable aux entreprises de magasinage électronique et de vente par correspondance ainsi qu'aux marchands de combustibles.

Les recettes d'exploitation sont en hausse dans neuf provinces

En 2018, les recettes d'exploitation des détaillants en magasin et hors magasin ont augmenté dans toutes les provinces, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador, qui a affiché une baisse de 2,2 %. L'Ontario a enregistré la plus forte hausse de ces recettes d'exploitation totales (+12,8 milliards de dollars ou +5,4 %), suivi du Québec (+5,3 milliards de dollars ou +4,0 %) et de la Colombie-Britannique (+3,6 milliards de dollars ou +4,1 %). Les hausses sont principalement attribuables à l'augmentation des prix des véhicules automobiles, des aliments frais dans les supermarchés et de l'essence.

L'Ontario (38,0 %), le Québec (21,0 %), la Colombie-Britannique (13,9 %) et l'Alberta (13,3 %) ont été à l'origine de la plus grande part des recettes d'exploitation en 2018, leurs recettes combinées se chiffrant à 563,9 milliards de dollars, ce qui représente 86,2 % des recettes d'exploitation totales.

Les marges des détaillants canadiens sont relativement inchangées

La marge brute des détaillants a légèrement fléchi, passant de 26,6 % en 2017 à 26,5 % en 2018. La marge brute s'est accrue dans 3 des 11 sous-secteurs de la vente au détail, et ce sont les magasins d'appareils électroniques et ménagers (+1,6 %), les magasins de meubles et d'accessoires de maison (+0,8 %) et les magasins d'alimentation (+0,5 %) qui ont affiché les hausses les plus marquées. Les marges bénéficiaires d'exploitation des détaillants ont légèrement baissé, passant de 4,9 % en 2017 à 4,8 % en 2018.

En 2018, le coût des biens vendus par les détaillants a augmenté de 3,3 %. Le coût des biens vendus représentait environ 73 % des recettes d'exploitation totales. Les détaillants en magasin ont remplacé leur marchandise (coût des biens vendus divisé par la valeur moyenne des stocks détenus) 5,5 fois en 2018.

Les dépenses d'exploitation totales, qui englobent la rémunération de la main-d'œuvre, ont augmenté de 3,3 % en 2018 pour se chiffrer à 135,6 milliards de dollars. La hausse du salaire minimum dans certaines provinces en 2018 — notamment en Ontario (+20,7 %, pour passer de 11,60 $ à 14,00 $), en Colombie-Britannique (+11,5 %, pour passer de 11,35 $ à 12,65 $) et au Québec (+6,7 %, pour passer de 11,25 $ à 12,00 $) — a contribué à l'augmentation des dépenses d'exploitation des détaillants en magasin pendant l'année.

Les magasins de cannabis font leur apparition dans le paysage du commerce de détail

À la suite de la légalisation du cannabis le 17 octobre 2018, les ventes des détaillants de cannabis se sont chiffrées à 157,6 millions de dollars au cours de l'année partielle d'activités en 2018. Les différences quant à la structure de vente au détail de chaque province et territoire ont eu des répercussions sur l'accessibilité des produits de cannabis à l'échelle du pays.

Un coup d'œil sur 2019

Les estimations de cette diffusion concernent l'année 2018. Bien que les estimations financières pour 2019 ne soient pas encore définitives, un premier aperçu des résultats auxquels on peut s'attendre, compte tenu des tendances qui se dégagent des données de l'EMCD, est présenté ici.

En 2019, selon les données de l'EMCD, les détaillants ont continué d'afficher une croissance modeste, leurs ventes ayant augmenté de 1,6 %.

Toujours selon l'EMCD, les ventes en ligne des détaillants en magasin et hors magasin ont continué d'augmenter, en hausse de 23,1 % en 2019. Par conséquent, la part du commerce électronique dans l'ensemble des ventes au détail s'est élevée à 3,5 %.

Par ailleurs, les ventes de véhicules automobiles neufs ont augmenté de 2,3 % en 2019, selon l'EMCD. Les ventes dans les magasins d'alimentation ont affiché une croissance modeste de 2,2 % l'an dernier, ce qui représente la plus faible croissance annuelle enregistrée depuis 2014. Selon l'IPC, en 2019, les consommateurs ont payé, en moyenne, davantage pour les aliments achetés dans les magasins (+3,7 %). Cette hausse est principalement attribuable à l'augmentation des prix des légumes (+12,7 %) et des produits de bœuf (+3,5 %). Parmi les facteurs ayant contribué à la montée des prix en 2019 figurent les problèmes d'approvisionnement agricole liés aux conditions météorologiques extrêmes, les pressions exercées par le taux de change, et la forte demande étrangère pour les produits de bœuf canadiens.

Les ventes des stations-service ont fléchi de 3,6 % en 2019 pour s'établir à 65,3 milliards de dollars, après avoir enregistré une forte croissance pendant deux années consécutives en 2017 (+12,9 %) et en 2018 (+9,3 %). Les prix de l'essence ont diminué de 6,1 % en 2019, malgré l'introduction d'une taxe sur le carbone dans certaines provinces canadiennes.

Selon les données de l'EMCD, l'Ontario (+2,9 %) et le Québec (+1,9 %) sont les provinces ayant le plus contribué à la croissance nationale des ventes au détail. À l'inverse, les ventes en Alberta ont diminué de 0,9 % en 2019, après avoir augmenté de 2,0 % en 2018. Les ventes ont également fléchi en Saskatchewan (-0,5 %) et à Terre-Neuve-et-Labrador (-0,1 %), pour une deuxième année de suite.

En 2019, la première année civile complète ayant suivi la légalisation du cannabis à des fins non médicales, les ventes totales des magasins de cannabis se sont chiffrées à 1,2 milliard de dollars. Les ouvertures de magasins de cannabis ont été plus nombreuses en 2019, réduisant ainsi la distance moyenne entre les Canadiens et le magasin physique de cannabis le plus près. Plusieurs facteurs ont contribué à la hausse des ventes de cannabis en 2019, entre autres le développement de la chaîne d'approvisionnement, l'ouverture de magasins physiques, la tarification des produits et l'arrivée des produits « 2.0 », à la fin de l'année.

  Note aux lecteurs

Les données de 2017 ont été révisées.

Les camions comprennent les minifourgonnettes, les véhicules utilitaires sport, les camions légers et lourds, les fourgonnettes et les autobus.

Depuis le 17 octobre 2018, date de la légalisation du cannabis, on recueille et diffuse, dans le cadre de l'Enquête annuelle sur le commerce de détail, des données sur les ventes des magasins de détail autorisés à vendre du cannabis. Les données englobent les ventes réalisées en magasin et en ligne.

Coordonnées des personnes-ressources

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