Inondations printanières dans certaines collectivités du Canada : Facteurs ayant une incidence sur la capacité d'intervenir en cas de catastrophe naturelle, 2019
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Diffusion : 2019-06-14
Les inondations peuvent avoir des conséquences dévastatrices, coûteuses et durables pour les collectivités. Statistique Canada a publié des rapports au sujet des répercussions qu'ont eues les récentes inondations printanières sur les logements, les terres agricoles et les routes ainsi que sur les entreprises dans certaines collectivités du Canada. Le présent article fournit des renseignements supplémentaires sur le sujet en examinant les caractéristiques de certaines collectivités touchées par les inondations et en cernant les facteurs qui peuvent avoir une incidence sur leur capacité d'intervenir en cas de catastrophe naturelle et de se remettre de ces catastrophes.
La capacité des collectivités à intervenir efficacement en cas de situation d'urgence pourrait être influencée par plusieurs facteurs, tels que les conditions de logement, la composition des ménages, les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des membres de la collectivité, les niveaux d'emploi et les possibles barrières linguistiques ou autres barrières. Afin d'examiner la façon dont ces facteurs interagissent entre eux et influent sur les collectivités vivant une situation d'urgence, il est possible d'utiliser des indices de défavorisation et de vulnérabilité, puisque ceux-ci tiennent compte des caractéristiques de la région et des gens qui y vivent.
L'analyse qui suit porte sur les caractéristiques de quatre collectivités qui ont connu des inondations au printemps 2019 afin de mieux comprendre les facteurs qui ont pu poser des défis à la suite des inondations. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l'indice de défavorisation utilisé dans le cadre de cette étude, veuillez consulter la note aux lecteurs.
La région de Fredericton–Saint John (rivière Saint-Jean), Sainte-Marthe-sur-le-Lac (ouest de Montréal, fleuve Saint-Laurent), la région d'Ottawa–Gatineau (vallée de la rivière des Outaouais) et le sud du Manitoba (vallée de la rivière Rouge) ont tous été touchés par les inondations au printemps. Même si ces régions font face à des circonstances semblables, elles ont des besoins distincts et sont confrontées à différents défis au moment d'intervenir en cas de catastrophe naturelle ou d'une autre situation d'urgence.
Vulnérabilité des régions inondées à Fredericton–Saint John (rivière Saint-Jean)
L'Indice canadien de défavorisation multiple a permis de mesurer les niveaux de vulnérabilité de la région de Fredericton–Saint John, au Nouveau-Brunswick, lesquels se sont avérés relativement faibles. Toutefois, il a été constaté que la dépendance économique était le facteur qui pourrait avoir la plus grande incidence sur cette région lors de situations d'urgence. Les régions qui affichent des niveaux de dépendance économique élevés comptent une forte proportion de résidents qui dépendent de sources de revenus autres que le revenu d'emploi, qui ne font pas partie de la population active et qui sont âgés de 65 ans et plus.
Parmi l'ensemble des collectivités touchées par les inondations dans cette région, plus de 4 sur 10 (44 %) ont affiché des niveaux de dépendance économique élevés, et 21 % des aires de diffusion ont été déterminées comme étant les plus dépendantes. Bien que certaines collectivités touchées par les inondations soient bien nanties, d'autres le sont moins, ce qui met en relief la nécessité d'adapter les interventions en cas d'événements, comme des inondations, selon les besoins particuliers de la collectivité.
La carte de la région de Fredericton–Saint John présente les régions touchées par les récentes inondations ainsi que leur niveau de dépendance économique, des moins dépendantes aux plus dépendantes.
Vulnérabilité des régions inondées à Sainte-Marthe-sur-le-Lac (ouest de Montréal, fleuve Saint-Laurent)
Contrairement à la région de Fredericton–Saint John, celle de Sainte-Marthe-sur-le-Lac n'affichait pas de niveaux de dépendance économique élevés.
Les collectivités touchées par les inondations à Sainte-Marthe-sur-le-Lac affichaient des niveaux d'instabilité résidentielle élevés. Cela signifie que la fluctuation des habitants des quartiers au fil du temps y est importante et que la proportion de logements dont les occupants sont locataires plutôt que propriétaires y est élevée. De plus, cette région compte une proportion élevée de personnes vivant seules. Ces caractéristiques semblent indiquer un manque de soutien social potentiel, ce qui pourrait représenter un obstacle aux mesures d'intervention en cas de catastrophe naturelle.
Dans l'ensemble, 43 % des aires de diffusion dans cette région sont touchées par l'instabilité résidentielle. Par conséquent, il est possible que certains résidents de ces régions manquent de soutien social et d'appartenance à la collectivité, et pourraient nécessiter un degré d'attention plus élevé afin d'être en mesure d'intervenir en cas de catastrophe, comme des inondations, et de se remettre de ces catastrophes.
La carte 2 présente les régions de Sainte-Marthe-sur-le-Lac qui ont été touchées par les inondations printanières ainsi que le niveau d'instabilité résidentielle de chacune, des moins touchées aux plus touchées par l'instabilité résidentielle.
Vulnérabilité des régions inondées à Ottawa–Gatineau (vallée de la rivière des Outaouais)
À l'instar de la région de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, la région d'Ottawa–Gatineau touchée par les inondations a également connu des niveaux d'instabilité résidentielle élevés, ce qui signifie que le roulement des résidents et la proportion de personnes vivant seules y sont élevés.
Près de la moitié (48 %) des régions inondées à Ottawa, qui se trouve du côté ontarien de la vallée de la rivière des Outaouais, ont affiché des niveaux d'instabilité résidentielle élevés, et 37 % des régions inondées se sont classées parmi les plus touchées par l'instabilité résidentielle.
Gatineau, qui se trouve du côté québécois de la vallée de la rivière des Outaouais, a été touchée de façon semblable par les inondations printanières et est également caractérisée par des niveaux d'instabilité résidentielle élevés. Plus de la moitié (55 %) des aires de diffusion touchées à Gatineau ont affiché des niveaux élevés d'instabilité résidentielle, et près de 1 région sur 3 (31 %) était considérée comme étant parmi les plus touchées par l'instabilité résidentielle.
Comme à Ottawa, il est possible que les collectivités touchées par les inondations à Gatineau manquent de soutien social en raison de grande mobilité des habitants des quartiers. Par conséquent, elles pourraient ne pas être aussi résilientes que d'autres collectivités qui ont noué davantage de liens dans leurs quartiers.
La carte 3 présente les régions d'Ottawa–Gatineau (vallée de la rivière des Outaouais) touchées par les récentes inondations ainsi que le niveau d'instabilité résidentielle au sein de chaque collectivité, des moins touchées aux plus touchées par l'instabilité résidentielle. Elle illustre également l'hétérogénéité des régions touchées par les inondations. Bien que ces dernières ont touché de nombreuses régions nanties, il y a aussi de nombreuses régions qui pouvaient être considérées comme étant défavorisées sur le plan économique.
Vulnérabilité des régions inondées dans le sud du Manitoba (vallée de la rivière Rouge)
Contrairement à d'autres régions touchées par les inondations, la région de la vallée de la rivière Rouge, située dans le sud du Manitoba, est surtout touchée par la vulnérabilité situationnelle. Les niveaux de vulnérabilité situationnelle élevés révèlent que de nombreux logements dans la collectivité nécessitent des réparations majeures, et que c'était le cas même avant les inondations. De plus, on observe une forte proportion de résidents sans diplôme d'études secondaires et de résidents qui s'identifient comme étant des personnes autochtones dans ces collectivités.
Dans l'ensemble, près des deux tiers (65 %) des aires de diffusion touchées par les inondations dans la vallée de la rivière Rouge affichaient un niveau de vulnérabilité situationnelle élevé, et 29 % étaient considérées comme étant les plus vulnérables.
Il est possible que le degré élevé de vulnérabilité situationnelle dans cette région puisse être exacerbé par les inondations en raison des dommages causés par l'eau, qui pourraient faire croître considérablement le nombre de logements nécessitant des rénovations majeures.
La carte ci-dessous présente les régions du sud du Manitoba qui ont été touchées par les inondations printanières ainsi que le niveau de vulnérabilité de chaque région, des moins vulnérables aux plus vulnérables.
Note aux lecteurs
L'Indice canadien de défavorisation multiple est un indice géographique qui permet de comparer les collectivités de partout au pays en fonction de quatre dimensions de la défavorisation et de la marginalisation, à savoir l'instabilité résidentielle, la dépendance économique, la composition ethnoculturelle et la vulnérabilité situationnelle. Des scores ordonnés sont attribués à chaque dimension. Un score de 1 représente les régions les moins défavorisées et un score de 5 représente les régions les plus défavorisées.
L'instabilité résidentielle témoigne de la fluctuation des habitants d'un quartier au fil du temps, et elle tient compte des caractéristiques du logement et de la famille, y compris la proportion de la population ayant déménagé au cours des cinq dernières années, la proportion de la population vivant seule et la proportion de logements locatifs.
La dépendance économique désigne la dépendance à des sources de revenus autres qu'un revenu d'emploi, et elle permet de mesurer des concepts tels que la proportion de la population de 65 ans et plus et le rapport de dépendance de la population (qui désigne le ratio de la population de 0 à 14 ans et de 65 ans et plus divisé par la population de 15 à 64 ans).
La composition ethnoculturelle renvoie à la composition des populations immigrantes au sein d'une collectivité, et tient compte de facteurs comme la proportion de la population qui fait partie de l'immigration récente, la proportion de la population qui a déclaré faire partie d'une minorité visible, et la proportion de la population ne connaissant ni l'une ni l'autre des langues officielles (ce qui constitue un type d'isolement sur le plan linguistique).
La vulnérabilité situationnelle renvoie à la variation des conditions sociodémographiques sur le plan du logement et de l'éducation, et elle permet de mesurer des concepts comme la proportion de la population de 25 à 64 ans qui n'est pas titulaire d'un diplôme d'études secondaires, la proportion de la population ayant déclaré être autochtone ainsi que la proportion de logements nécessitant des réparations majeures.
La présente analyse a été menée à l'échelle des aires de diffusion (AD). Une AD est une petite unité géographique relativement stable formée d'un ou de plusieurs îlots de diffusion avoisinants dont la population moyenne est de 400 à 700 habitants. Les AD couvrent tout le territoire du Canada et constituent la plus petite région géographique normalisée pour laquelle toutes les données du recensement sont diffusées.
Les régions géographiques examinées dans cet article correspondent aux régions géographiques sélectionnées dans les deux diffusions précédentes qui traitent de la question des inondations. Cette étude était basée sur 273 aires de diffusion (AD) directement touchées ou qui se trouvaient à distance raisonnable de quatre régions du pays ayant connu une inondation de surface importante au printemps 2019. Environ 25 % des logements des quatre régions combinées ont été touchés par l'inondation ou se trouvaient à distance raisonnable des régions inondées.
L'Indice canadien de défavorisation multiple ainsi qu'un guide de l'utilisateur de cet indice sont accessibles.
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