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Les crimes haineux déclarés par la police, 2017

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Diffusion : 2018-11-29

Après avoir connu des hausses constantes, mais relativement faibles, depuis 2014, le nombre de crimes haineux déclarés par la police au Canada s'est nettement accru en 2017 (+47 % par rapport à l'année précédente). Cette forte hausse est surtout attribuable à l'augmentation du nombre de crimes contre les biens motivés par la haine, tels que les graffitis et le vandalisme. Pour l'année 2017, la police a déclaré 2 073 crimes haineux, soit 664 de plus qu'en 2016. La plupart des types de crimes haineux ont augmenté, et les affaires ciblant les musulmans, les juifs et les Noirs étaient à l'origine de la majeure partie de la croissance enregistrée à l'échelle nationale. Ces augmentations sont survenues en grande partie en Ontario et au Québec.

Les crimes haineux déclarés par la police désignent les affaires criminelles dont une enquête policière permet de déterminer qu'elles ont été motivées par la haine envers un groupe identifiable. L'affaire peut être perpétrée contre une personne ou un bien et cibler la race, la couleur, l'origine nationale ou ethnique, la religion, l'orientation sexuelle, l'identité ou l'expression de genre, la langue, le sexe, l'âge, l'incapacité mentale ou physique, ou d'autres facteurs. De plus, le Code criminel du Canada considère quatre infractions précises comme des infractions de propagande haineuse ou des crimes haineux : l'encouragement au génocide, l'incitation publique à la haine, la fomentation volontaire de la haine et le méfait motivé par la haine à l'égard d'un bien utilisé par un groupe identifiable.

La population du Canada se diversifie à mesure que continue de croître la proportion de Canadiens qui déclarent être nés à l'étranger, être de religion non chrétienne, ou être gais, lesbiennes, bisexuels ou dans une relation avec un conjoint de même sexe. Par exemple, en 2016, le cinquième de la population du Canada se composait de personnes nées à l'étranger et, en 2036, cette proportion pourrait se situer de 24,5 % à 30,0 %.

Depuis que des données comparables sont devenues accessibles en 2009, le nombre de crimes haineux déclarés par la police a varié entre un creux de 1 167 affaires en 2013 et un sommet de 2 073 en 2017. Malgré la forte augmentation, les crimes haineux enregistrés en 2017 représentaient une faible proportion de l'ensemble des crimes, soit 0,1 % des plus de 1,9 million de crimes autres que les délits de la route déclarés par les services de police cette année-là.

Les données des services de police sur les crimes motivés par la haine comprennent seulement les affaires qui sont portées à leur attention et dépendent aussi de leur niveau d'expertise pour ce qui est de reconnaître les crimes motivés par la haine. Par conséquent, une augmentation des chiffres peut s'expliquer par une hausse du nombre de signalements par le public (par exemple, en raison d'efforts de sensibilisation communautaire de la part de la police ou d'une prise de conscience accrue après des événements très médiatisés) ou elle peut découler d'une croissance réelle de l'étendue des crimes haineux commis. Comme pour d'autres crimes, les données autodéclarées représentent une autre façon de surveiller les crimes motivés par la haine. Selon l'Enquête sociale générale de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), les Canadiens ont déclaré avoir été victimes de plus de 330 000 crimes ayant, selon eux, été motivés par la haine (5 % du total des incidents autodéclarés). Les deux tiers de ces incidents n'ont pas été signalés à la police.

Dans le but de tenter de remédier au sous-signalement des crimes haineux, un nombre croissant d'organisations non gouvernementales mettent au point des méthodes novatrices pour encourager le signalement des crimes motivés par la haine. Par exemple, en 2017, l'Alberta Hate Crimes Committee a lancé le site Web StopHateAB.ca pour encourager le signalement des incidents haineux afin d'appuyer les stratégies qui favorisent un environnement social public prônant la justice, l'équité et les droits de la personne.

Graphique 1  Graphique 1: Nombre de crimes haineux déclarés par la police, Canada, 2009 à 2017
Nombre de crimes haineux déclarés par la police, Canada, 2009 à 2017 

La tendance observée à l'échelle nationale est principalement attribuable à la hausse du nombre de crimes haineux déclarés en Ontario et au Québec

Parmi les provinces, l'augmentation globale la plus marquée du nombre de crimes haineux déclarés par la police a été observée en Ontario, la province la plus populeuse du Canada. Dans cette province, le nombre d'affaires est passé de 612 en 2016 à 1 023 en 2017 (+67 %). Cette croissance est en grande partie liée à l'augmentation du nombre de crimes motivés par la haine à l'égard des musulmans (+207 %), des Noirs (+84 %) et des juifs (+41 %).

Le nombre de crimes haineux déclarés a également augmenté au Québec, où il est passé de 327 à 489 (+50 %). Cette hausse est attribuable aux crimes contre les musulmans, dont le nombre a presque triplé, passant de 41 en 2016 à 117 en 2017. En février, le mois suivant la fusillade au Centre culturel islamique de Québec, le nombre déclaré de crimes haineux contre les musulmans a atteint un sommet, représentant 26 % des affaires ciblant les musulmans déclarées pour l'année au Québec.

Une hausse du nombre de crimes haineux a aussi été constatée en Alberta et en Colombie-Britannique.

Graphique 2  Graphique 2: Crimes haineux déclarés par la police, selon la région, 2016 et 2017
Crimes haineux déclarés par la police, selon la région, 2016 et 2017

Les augmentations enregistrées en 2017 découlent du plus grand nombre de crimes haineux sans violence

Les crimes sans violence ont contribué de façon plus importante que les crimes violents à l'augmentation globale des crimes haineux. La croissance du nombre de crimes haineux sans violence est principalement attribuable à une hausse de 65 % des méfaits, dont le nombre est passé de 598 en 2016 à 985 en 2017. Pour l'année, les crimes haineux sans violence, qui comprennent des infractions comme le méfait ou l'incitation publique à la haine, ont augmenté de 64 %, tandis que les crimes haineux violents ont affiché une hausse de 25 %. La croissance du nombre de crimes haineux violents découle d'une augmentation des affaires de menaces au cours de la période allant de 2016 à 2017 (+63 %).

Dans l'ensemble, en 2017, 38 % des crimes haineux étaient violents, en baisse par rapport à 44 % en 2016.

Augmentation du nombre de crimes haineux ciblant les Noirs et les Arabes ou les Asiatiques de l'Ouest

En 2017, 43 % des crimes haineux déclarés par la police étaient motivés par la haine d'une race ou d'une origine ethnique. Cette année-là, la police a déclaré 878 crimes motivés par la haine d'une race ou d'une origine ethnique, ce qui représente une augmentation de 32 % par rapport à l'année précédente. Cette hausse s'explique par le fait qu'il y a eu 107 crimes haineux de plus ciblant les Noirs (+50 %) et 30 de plus à l'endroit des Arabes ou des Asiatiques de l'Ouest (+27 %).

Les crimes haineux visant les Noirs représentaient 16 % des crimes haineux au Canada et demeuraient le type le plus courant de crimes motivés par la haine d'une race ou d'une origine ethnique.

L'Ontario (+89 affaires) et la Colombie-Britannique (+11) étaient à l'origine d'une grande partie de l'accroissement du nombre de crimes haineux commis contre les Noirs.

L'augmentation du nombre de crimes haineux commis contre des Arabes ou des Asiatiques de l'Ouest s'est surtout concentrée en Alberta, où le nombre de crimes visant cette population est passé de 15 en 2016 à 30 en 2017 (+15).

Les affaires ciblant les Autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) continuaient de représenter une proportion relativement faible des crimes haineux déclarés par la police (2 %). En tout, 31 crimes haineux ont été commis contre les Autochtones en 2017, comparativement à 30 en 2016.

Les crimes haineux visant une religion ont augmenté de plus de 80 %

Les crimes motivés par la haine d'une religion représentaient 41 % des crimes haineux au Canada en 2017, et le nombre de crimes de cette nature a nettement augmenté par rapport à l'année précédente. En 2017, les groupes religieux ont été victimes de 842 crimes haineux, ce qui représente une hausse de 83 % par rapport à l'année précédente.

Des hausses ont été observées dans toutes les catégories de religion, et les crimes motivés par la haine à l'endroit des musulmans ont enregistré la plus forte augmentation. Après une diminution du nombre de crimes haineux contre les musulmans en 2016, les chiffres ont plus que doublé en 2017 (+151 %). On a dénombré 349 crimes de ce genre, soit 210 de plus qu'en 2016. L'augmentation du nombre de crimes motivés par la haine envers les musulmans et déclarés par la police est attribuable à la croissance du nombre d'affaires enregistrées en Ontario (+124) et au Québec (+76). Les crimes haineux ciblant les musulmans représentaient 17 % des crimes haineux déclarés au Canada.

Le nombre de crimes motivés par la haine envers les juifs a crû pour une deuxième année consécutive en 2017, passant de 221 en 2016 à 360 en 2017. Les crimes haineux ciblant les juifs représentaient 18 % des crimes haineux déclarés au Canada. L'Ontario a fait état de 61 affaires de plus, tandis que la Colombie-Britannique en a enregistré 54 de plus qu'en 2016.

Parallèlement, le nombre de crimes haineux contre les catholiques et d'autres groupes religieux a également augmenté de 2016 à 2017.

Les crimes motivés par la haine d'une orientation sexuelle augmentent

Les crimes motivés par la haine d'une orientation sexuelle représentaient 10 % des crimes haineux déclarés par la police en 2017; leur nombre a augmenté pour une deuxième année consécutive, passant de 176 affaires en 2016 à 204 en 2017. La variation observée à l'échelle nationale s'explique surtout par la hausse du nombre d'affaires survenues en Ontario (+38) et au Québec (+15). Ces augmentations ont été contrebalancées dans une certaine mesure par la diminution du nombre d'affaires déclarées en Colombie-Britannique (-18).

Comme par les années précédentes, les crimes violents représentaient une proportion plus élevée des crimes motivés par la haine d'une orientation sexuelle, comparativement à d'autres types de crimes haineux. Bien que cela ait été toujours le cas en 2017, on a toutefois constaté une nette augmentation du nombre de méfaits visant l'orientation sexuelle et une diminution du nombre de crimes violents de ce genre. Par conséquent, en 2017, 53 % des crimes motivés par la haine de l'orientation sexuelle des victimes étaient de nature violente, en baisse par rapport à 71 % en 2016. Par comparaison, en 2017, 24 % des crimes haineux contre une religion et 47 % de ceux visant une origine ethnique étaient de nature violente.




  Note aux lecteurs

Des données sur les crimes haineux déclarés par la police sont recueillies chaque année depuis 2006 et, depuis 2010, les services de police déclarent aussi des données sur les motifs, qui couvrent 99 % de la population canadienne.

Des données détaillées sur les caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés sont déclarées par les services de police provinciaux et municipaux ainsi que par la Gendarmerie royale du Canada (GRC); ces données couvrent 97 % de la population canadienne, et elles excluent un petit nombre de services de police qui ne participent pas au Programme de déclaration uniforme de la criminalité (version 2.2). Le Service de police de Saint John est exclu des chiffres détaillés sur les caractéristiques en raison de la piètre qualité des données. Toutefois, les chiffres du Service de police de Saint John concernant les affaires qui ont fait l'objet d'une enquête de la GRC sont inclus.

Pour déterminer si un crime est motivé ou non par la haine et indiquer le type de motif, la police se fonde sur les renseignements recueillis pendant l'enquête ainsi que sur des lignes directrices nationales communes pour la classification des dossiers. Les fluctuations du nombre annuel d'affaires peuvent être attribuables en partie à l'évolution des pratiques locales des services de police et à la participation de la collectivité, ainsi qu'à la volonté des victimes de signaler les incidents à la police. Le nombre de crimes haineux indiqué dans la présente diffusion constitue probablement une sous-estimation du véritable nombre de crimes motivés par la haine au Canada, puisque ce ne sont pas tous les crimes qui sont signalés à la police.

Il est maintenant possible d'obtenir, sur demande, les données de 2017 sur les crimes haineux provenant des services de police d'un bout à l'autre du Canada qui participent au Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Produits

L'infographie intitulée « Infographie : Crimes haineux déclarés par la police au Canada, 2017 » (Numéro au catalogue11-627-M) est maintenant accessible.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias au 613-951-4636 (STATCAN.mediahotline-ligneinfomedias.STATCAN@canada.ca).

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