La victimisation avec violence chez les femmes ayant une incapacité, 2014
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Diffusion : 2018-03-15
Les Canadiens ayant une incapacité, tant les femmes que les hommes, étaient presque deux fois plus susceptibles d'avoir été victimes d'un crime violent que les Canadiens n'ayant pas d'incapacité, selon l'Enquête sociale générale de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation).
Une analyse approfondie des expériences de victimisation avec violence, des caractéristiques des victimes ainsi que des incidents et des expériences de violence conjugale chez les hommes et les femmes ayant une incapacité est présentée dans l'article de la publication Juristat intitulé « La victimisation avec violence chez les femmes ayant une incapacité, 2014 ».
Environ 3,8 millions de Canadiens ont déclaré être limités dans leurs activités quotidiennes en raison d'une incapacité liée à l'ouïe, la vue, la douleur, la mobilité, la flexibilité, la dextérité, l'apprentissage, le développement, la mémoire ou la santé mentale ou psychologique, selon l'Enquête canadienne sur l'incapacité de 2012. Les incapacités liées à la douleur, à la flexibilité et à la mobilité étaient les plus souvent déclarées; venaient ensuite les incapacités liées à la santé mentale, à la dextérité et à l'ouïe, suivies des incapacités liées à la vue, puis des troubles d'apprentissage et de mémoire. Dans l'ensemble, les personnes ayant une incapacité représentaient 13,7 % de la population canadienne âgée de 15 ans et plus.
Près de 4 incidents violents sur 10 mettaient en cause des victimes ayant une incapacité
En 2014, les personnes ayant une incapacité étaient surreprésentées parmi les victimes d'un crime violent. Dans l'ensemble, presque 4 incidents violents autodéclarés sur 10 (39 %) — c'est-à-dire l'agression sexuelle, le vol qualifié et les voies de fait — mettaient en cause des victimes ayant une incapacité. Dans 45 % de tous les incidents violents ayant pour victime une femme, celle-ci avait une incapacité. Dans le cas des hommes victimes de violence, le tiers des incidents concernaient un homme ayant une incapacité.
Les Canadiens ayant une incapacité liée à la santé mentale affichent les taux de victimisation avec violence les plus élevés
Les taux de victimisation avec violence étaient plus élevés chez les femmes et les hommes ayant une incapacité que chez les femmes et les hommes n'ayant pas d'incapacité, et ce, peu importe le type d'incapacité. Plus particulièrement, le taux de victimisation avec violence observé chez les femmes et les hommes ayant une incapacité cognitive ou une incapacité liée à la santé mentale était environ quatre fois plus élevé que celui observé chez les personnes qui n'avaient pas d'incapacité.
À ce sujet, vous pouvez consulter le graphique « Victimisation avec violence autodéclarée chez les Canadiens ayant une incapacité, selon le sexe et le type d'incapacité, Canada, 2014 ».
Les taux d'agressions sexuelles sont plus élevés chez les femmes ayant une incapacité liée à la santé mentale ou une incapacité cognitive
Selon les données autodéclarées et les données déclarées par la police, la grande majorité des victimes d'agression sexuelle sont des femmes (87 % des incidents autodéclarés en 2014, et 87 % des agressions sexuelles déclarées par la police pour la période allant de 2009 à 2014). On observe également cette tendance parmi la population de personnes ayant une incapacité, près de 9 victimes d'agressions sexuelles autodéclarées sur 10 (88 %) étant des femmes.
Les femmes ayant une incapacité liée à la santé mentale (131 pour 1 000) ou une incapacité cognitive (121 pour 1 000) étaient plus susceptibles de déclarer avoir été victimes d'une agression sexuelle comparativement aux femmes sans incapacité (29 pour 1 000).
Près du tiers des incidents violents commis contre une personne ayant une incapacité a eu lieu dans sa propre maison
Les Canadiens ayant une incapacité (30 % des incidents) étaient plus susceptibles d'être victimes d'un incident violent dans leur propre maison que les Canadiens n'ayant pas déclaré d'incapacité (17 % des incidents). Il faut toutefois noter que les personnes vivant en établissement, comme dans des établissements de soins de santé pour bénéficiaires internes et d'autres logements collectifs, sont exclues de l'Enquête sociale générale et que, par conséquent, leurs expériences ne sont pas mesurées ni incluses dans cette constatation.
En ce qui a trait à la relation avec la personne à l'origine de l'incident violent, les femmes ayant une incapacité et les femmes sans incapacité étaient dans une situation similaire : leur agresseur était le plus souvent un ami, une connaissance ou un voisin. Les hommes ayant une incapacité étaient plus susceptibles que les hommes sans incapacité d'avoir été agressés par un ami, une connaissance ou un voisin, mais moins susceptibles d'avoir été agressés par un étranger.
Des conséquences physiques et des séquelles psychologiques de la victimisation sont plus souvent déclarées par les personnes ayant une incapacité
Les victimes de crimes violents qui avaient une incapacité ont communiqué avec un service aux victimes ou ont eu recours à un tel service dans plus de 1 incident sur 5 (22 %), alors que cette proportion était de près de 1 incident sur 10 (9 %) lorsque la victime n'avait pas d'incapacité. Les femmes ayant une incapacité étaient plus de deux fois plus susceptibles que les hommes ayant une incapacité d'avoir communiqué avec un service aux victimes ou d'avoir eu recours à un tel service à la suite d'un incident violent (27 % par rapport à 13 %).
Les femmes ayant une incapacité qui ont été victimisées étaient plus susceptibles d'avoir subi des blessures corporelles et d'éprouver de la difficulté à mener leurs activités quotidiennes par la suite. Près de 3 femmes sur 10 (28 %) qui ont une incapacité et qui ont été victimes d'un crime violent ont déclaré qu'elles avaient subi des blessures corporelles par suite de l'incident, comparativement à un peu plus de 1 victime sur 10 (11 %) de crime violent de sexe féminin qui n'avait pas d'incapacité. Les femmes ayant une incapacité étaient aussi plus susceptibles que les femmes sans incapacité d'éprouver de la difficulté à mener leurs activités quotidiennes à la suite de leur victimisation (38 %, comparativement à 24 % chez les femmes sans incapacité).
La violence conjugale à l'endroit des personnes ayant une incapacité
La violence physique ou sexuelle commise par un conjoint ou un conjoint de fait, actuel ou ancien, était plus fréquente parmi les personnes ayant une incapacité que parmi celles n'en ayant pas. La proportion de femmes ayant une incapacité qui ont été victimes de violence aux mains de leur conjoint au cours des cinq années précédentes était plus du double de la proportion de femmes qui n'avaient pas d'incapacité (6,2 % contre 2,7 %). La violence conjugale était aussi plus répandue chez les hommes ayant une incapacité que chez les hommes n'ayant pas d'incapacité (5,6 % par rapport à 3,8 %).
Chez les femmes ayant une incapacité qui ont été victimes de violence conjugale, près de 4 sur 10 (38 %) ont indiqué qu'il leur était déjà arrivé de craindre pour leur vie en raison du comportement de leur partenaire ou de leur ex-partenaire. Cette proportion était supérieure à celle de 26 % observée chez les femmes qui n'avaient pas d'incapacité, et elle se situait bien au-dessus de la proportion de 14 % des hommes ayant une incapacité qui craignaient pour leur vie en raison de la violence conjugale.
Note aux lecteurs
L'Enquête sociale générale (ESG) de 2014 a permis d'identifier les personnes ayant une incapacité au moyen du module « Questions d'identification des incapacités », qui permet de classer un répondant comme ayant une incapacité en relevant la présence de difficultés associées à l'ouïe, à la vue, à la douleur, à la mobilité, à la flexibilité, à la dextérité, à l'apprentissage, au développement et à la mémoire, ou encore à la santé mentale ou psychologique, qui le limitent parfois, souvent ou toujours dans ses activités quotidiennes.
Les cycles précédents de l'ESG sur la victimisation reposaient sur un ensemble différent de questions pour identifier les personnes ayant une incapacité. C'est pourquoi les données sur les personnes ayant une incapacité ne peuvent pas être comparées entre le cycle de 2014 et les cycles précédents.
La population cible de l'ESG de 2014 comprenait les personnes de 15 ans et plus dans les provinces et territoires, et excluait de sa base d'échantillonnage les personnes vivant à temps plein en établissement, comme des prisons, des établissements de soins de santé pour bénéficiaires internes, des refuges ou d'autres logements collectifs. Selon les résultats du Recensement de la population de 2016, un peu plus de 509 000 personnes vivaient dans un établissement de soins de santé ou dans un établissement connexe cette année-là. Bien que les personnes vivant dans de tels établissements n'aient pas toutes une incapacité, bon nombre de ces logements collectifs sont équipés pour répondre aux besoins de personnes ayant une incapacité, ou sont destinés à certains groupes de population qui sont plus susceptibles d'avoir une incapacité (p. ex. les personnes âgées).
Les renseignements sur la violence non conjugale (crimes commis par des membres de la famille [autres que les conjoints/partenaires], des amis, des connaissances, des voisins, des étrangers, ou autres personnes) sont recueillis en fonction de l'incident, tandis que les renseignements sur la violence conjugale — c'est-à-dire les crimes commis par un conjoint ou un conjoint de fait, actuel ou ancien — sont recueillis pour un groupe d'incidents selon la victime et peuvent comprendre plusieurs incidents ou types de violence. La violence conjugale comporte souvent une victimisation répétée, et il serait trop contraignant de demander aux victimes de se souvenir de chaque incident qu'elles ont subi. Par conséquent, les données de l'ESG ne fournissent pas de renseignements détaillés au sujet d'un incident précis de violence conjugale.
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L'article « La victimisation avec violence chez les femmes ayant une incapacité, 2014 » de la publication Juristat () est maintenant accessible. 85-002-X
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