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Étude : Pourquoi les jeunes provenant de familles à plus faible revenu sont-ils moins susceptibles de fréquenter l'université?

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Le Quotidien


Le jeudi 8 février 2007
2003

L'écart dans la fréquentation de l'université entre les jeunes des familles à revenu élevé et ceux issus de familles à faible revenu est étroitement lié aux différences dans les résultats scolaires des jeunes à l'âge de 15 ans et l'influence parentale et dans une moindre mesure aux contraintes financières, selon une nouvelle étude.

En 2003, moins d'un tiers (31 %) des jeunes de 19 ans issus de familles appartenant au quartile inférieur de la répartition du revenu fréquentaient l'université, comparativement à la moitié (50 %) des jeunes du même âge provenant de familles au sommet de la répartition du revenu.

Selon les constatations de l'étude, il est peu probable que des contraintes financières soient un obstacle direct à la fréquentation de l'université.

On constate plutôt que l'écart s'explique presque entièrement par les différences du point de vue des résultats scolaires et de l'influence parentale. En fait, environ 84 % de l'écart est lié aux caractéristiques différentes des jeunes provenant de divers milieux économiques, notamment les résultats scolaires, le niveau d'études des parents, les attentes parentales et l'école secondaire fréquentée.


Note aux lecteurs

Cette publication est basée sur le document de recherche intitulé «Pourquoi les jeunes provenant de familles à plus faible revenu sont-ils moins susceptibles de fréquenter l'université? Analyse fondée sur les aptitudes aux études, l'influence des parents et les contraintes financières», que l'on peut se procurer aujourd'hui.

L'étude s'appuie sur les données de l'Enquête auprès des jeunes en transition (EJET), cohorte A, qui a permis de suivre le cheminement des jeunes à partir de l'âge de 15 ans en 1999 jusqu'à l'âge de 19 ans en 2003. Les renseignements recueillis lorsqu'ils avaient 15 ans comprennent les résultats scolaires en général, le niveau d'études des parents et les attentes parentales. Les renseignements sur leur fréquentation de l'université ont été recueillis à l'âge de 19 ans.

On a également administré aux élèves des tests normalisés de lecture, de mathématiques et de sciences à l'âge de 15 ans.

Ces tests ont été menés dans le cadre du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), une initiative conjointe de pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le Canada et 40 autres pays ont participé au PISA en 2003.

Pour cette étude, on a classé les élèves comme ayant des «contraintes financières» dans les cas où ils ne fréquentaient pas l'université (même si c'était leur désir) et déclaraient que leur situation financière les en empêchait.


Par contre, 12 % seulement de l'écart dans la fréquentation universitaire est lié à l'incidence plus élevée des «contraintes financières» chez les jeunes à plus faible revenu.

La faiblesse des résultats scolaires des jeunes à plus faible revenu représentait un peu plus d'un tiers (34 %) de l'écart. Plus précisément, les jeunes de milieux plus défavorisés avaient de moins bons résultats au test de rendement normalisés de lecture et de moins bonnes notes en général à l'âge de 15 ans.

Un autre 30 % de l'écart s'explique par le niveau peu élevé d'études des parents des jeunes de familles à plus faible revenu. Environ 12 % de ces jeunes doivent répondre à des attentes moins élevées en matière d'éducation de la part de leurs parents. Les autres caractéristiques des élèves jouaient un rôle plus modéré et ne représentaient globalement que 8 % de l'écart.

Selon les résultats, l'écart en fonction du revenu dans la fréquentation de l'université résulte largement de facteurs présents bien avant que la plupart des jeunes n'envisagent d'y entrer.

Les jeunes des familles à revenu plus élevé et à plus faible revenu présentent des caractéristiques très différentes

Selon l'étude, les jeunes de milieux économiques différents présentaient des caractéristiques très différentes.

Par exemple, seuls 18 % des jeunes issus de familles appartenant au quartile inférieur de la répartition du revenu ont obtenu des notes dans les 25 % les plus élevées lors du test normalisé de lecture, ce qui est par contre le cas de 33 % des jeunes de familles du quartile supérieur de revenu.

Les jeunes à plus faible revenu réussissaient également moins bien à l'école, puisque 36 % seulement d'entre eux ont eu des notes globales de 80 % ou plus. Par contre, pratiquement la moitié (49 %) des jeunes à revenu élevé faisaient partie de cette catégorie d'après leurs notes globales.

Les jeunes de différents milieux économiques présentaient aussi des caractéristiques très différentes quant à l'influence parentale. Par exemple, seuls 16 % des jeunes à plus faible revenu avaient un parent qui possédait un diplôme universitaire. Dans le groupe des jeunes à revenu plus élevé, c'était le cas d'un peu plus de la moitié (51 %).

L'étude a également permis de constater que l'on attendait moins des jeunes appartenant à des familles à plus faible revenu. Bien que dans 62 % des cas les parents espéraient les voir obtenir un diplôme universitaire, on reste bien loin des 79 % constatés chez les jeunes à revenu plus élevé dans la même situation.

Les jeunes à plus faible revenu fréquentaient également des écoles dont les élèves avaient moins de chances de poursuivre des études universitaires.

Tous ces facteurs (les résultats au test normalisé de lecture, les résultats scolaires en général, le niveau d'études des parents, les attentes parentales et l'école secondaire fréquentée) ont un lien étroit avec la fréquentation de l'université.

Globalement, ce sont les différences liées à ces facteurs qui expliquent pour la plus grande partie l'écart en ce qui a trait à la fréquentation de l'université entre les élèves d'un milieu économique à l'autre.

Selon l'étude, les jeunes appartenant à des familles à plus faible revenu avaient moins d'estime de soi et de contrôle sur leur vie, étaient plus susceptibles de vivre avec un seul de leurs parents, attachaient moins d'importance à la scolarité pour bâtir leur carrière éventuelle et avaient moins d'amis dont l'objectif était de poursuivre leurs études après le secondaire.

Cependant, ces facteurs n'ont aucun lien avec la fréquentation de l'université une fois pris en compte les résultats scolaires, le niveau d'études des parents et les attentes parentales.

Le revenu familial peut dresser toutes sortes d'obstacles à la poursuite d'études universitaires

Un revenu familial moins élevé peut dresser toutes sortes d'obstacles à la poursuite d'études universitaires.

Premièrement, les différences dans les résultats scolaires à l'âge de 15 ans d'un niveau de la répartition du revenu à l'autre peuvent elles-mêmes tenir à des différences dans le revenu familial. Les familles ayant plus de ressources financières dépensent en général plus pour acheter des livres à leurs enfants, amènent leurs enfants au musée, dépensent davantage en frais de garde durant la petite enfance, s'installent dans des quartiers dotés de meilleures écoles et créent un environnement familial plus orienté vers l'école dès le jeune âge de leurs enfants.

Ces mesures peuvent se traduire par de meilleurs résultats aux tests normalisés et scolaires de jeunes à l'âge de 15 ans (le moment où a débuté cette étude) et donc par une plus forte probabilité de poursuivre des études universitaires plus tard.

Deuxièmement, même si les élèves veulent fréquenter l'université et ont les notes pour le faire, ils peuvent avoir un autre obstacle à surmonter, lié à la situation financière de leur famille, à savoir des contraintes financières.

Toutefois, la preuve présentée dans la présente étude permet de mettre en doute l'existence généralisée de contraintes financières au Canada.

En fait, seuls 9,5 % de l'ensemble des jeunes déclarent que l'argent a été un facteur dans leur décision de ne pas fréquenter l'université.

Bien que davantage de jeunes à plus faible revenu (13,4 %) que de jeunes à revenu plus élevé (5,9 %) déclarent que l'argent a joué un rôle, cette différence n'explique qu'une faible partie de l'écart général dans la fréquentation de l'université, une fois pris en compte les résultats scolaires et l'influence parentale.

Des recherches semblables aux États-Unis n'ont indiqué, elles aussi, que peu de preuves que les contraintes financières soient le principal obstacle.

Bien qu'il soit difficile d'établir l'existence de contraintes financières, il faut faire deux importantes mises en garde. Tout d'abord, même si ces contraintes ne constituent pas un obstacle important pour la population des jeunes en général, elles ont parfois de l'importance pour certains groupes d'élèves en certaines circonstances.

Par exemple, selon des recherches antérieures, le fait de grandir dans une localité qui n'est pas à distance de navettage d'une université constitue un obstacle à la fréquentation de celle-ci, et cet effet est plus important chez les jeunes qui appartiennent à une famille à faible revenu. Cela s'explique probablement par le coût associé au fait de vivre loin du domicile parental (en moyenne, plus de 5 000 $ par année universitaire).

De plus, même si les contraintes financières semblent être peu importantes dans la présente étude, il importe de souligner que cela dépendrait quand même du système d'aide financière existant pour les études postsecondaires.

Les constatations de l'étude nous donnent à penser que pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles certains jeunes fréquentent l'université tandis que d'autres ne le font pas, les recherches futures devront tenir compte de facteurs existant avant que les jeunes atteignent l'âge de 15 ans (le moment du début de la présente étude).

L'étude intitulée «Pourquoi les jeunes provenant de familles à plus faible revenu sont-ils moins susceptibles de fréquenter l'université? Analyse fondée sur les aptitudes aux études, l'influence des parents et les contraintes financières», qui fait partie de Direction des études analytiques : documents de recherche (11F0019MIF2007295, gratuite), est maintenant offerte à partir du module Publications de notre site Web.

On peut trouver d'autres études connexes de la Division de l'analyse des entreprises et du marché du travail à la page Mise à jour des études analytiques (11-015-XIF, gratuite) de notre site Web.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Marc Frenette au 613-951-4228, Division de l'analyse des entreprises et du marché du travail.