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Étude : Les pertes de gains des travailleurs déplacés

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Le Quotidien


Le mardi 16 janvier 2007
1988 à 1997

Les employés ayant beaucoup d'ancienneté qui ont perdu leur emploi dans les années 1990 par suite de fermetures d'entreprises et de licenciements collectifs ont connu des pertes considérables de gains, même cinq ans après leur déplacement, selon une nouvelle étude.

Selon l'étude, les pertes de gains moyennes subies cinq ans après le déplacement par les travailleurs ayant perdu leur emploi à la suite d'une fermeture d'entreprise ou d'un licenciement collectif représentaient au moins 9 % de leurs gains avant le déplacement. Les pertes subies par les travailleurs ayant beaucoup d'ancienneté ont été plus prononcées.

Cinq ans après avoir perdu leur emploi, les travailleurs de sexe masculin qui comptaient au moins cinq ans d'ancienneté et qui avaient trouvé un nouvel emploi ont connu des pertes se situant entre 18 % et 28 % des gains qu'ils touchaient avant de perdre leur emploi.

Dans le cas de leurs homologues de sexe féminin, les pertes allaient de 24 % à 26 % des gains précédant le déplacement.

En dollars de 2000, les pertes moyennes de gains pour les hommes ayant beaucoup d'ancienneté, cinq ans après avoir perdu leur emploi, variaient entre 7 100 $ et 10 900 $. La fourchette correspondante pour les femmes était de 5 500 $ à 6 100 $.

L'étude a examiné l'évolution des gains des travailleurs qui ont perdu leur emploi dans le secteur privé entre 1988 et 1997, par suite de fermetures d'entreprises ou de licenciements collectifs, travailleurs qui étaient âgés de 25 à 49 ans à ce moment-là.


Note aux lecteurs

Le présent communiqué est fondé sur un document de recherche intitulé «Les pertes de gains des travailleurs déplacés : données canadiennes extraites d'une importante base de données sur les fermetures d'entreprises et les licenciements collectifs», lequel est publié aujourd'hui.

L'étude quantifie les pertes de gains qu'ont connues les travailleurs canadiens de 25 à 49 ans qui ont perdu leur emploi dans le secteur privé entre 1988 et 1997, par suite de fermetures d'entreprises ou de licenciements collectifs. L'étude analyse les gains de ces travailleurs au cours des cinq années suivant la perte d'emploi (jusqu'en 2002). Les données sont tirées du Fichier de données longitudinales sur la main-d'oeuvre de Statistique Canada.

Les licenciements collectifs sont définis comme des mises à pied permanentes qui surviennent dans des entreprises qui : a) comptaient au moins 50 salariés quatre ans avant les licenciements, et b) ont connu une baisse de l'emploi de 30 % ou plus entre la quatrième année précédant les licenciements et l'année suivant les licenciements.

Par licenciement permanent, on entend le licenciement d'un employé qui ne revient pas travailler chez son ancien employeur pendant l'année au cours de laquelle il a perdu son emploi ou l'année suivante.

Les travailleurs déplacés sont les employés qui ont subi un licenciement permanent à la suite d'une fermeture d'entreprise ou d'un licenciement collectif.

Annuellement, 7,1 millions de travailleurs de 25 à 49 ans avaient un emploi, en moyenne, dans le secteur privé entre 1988 et 1997. Durant cette période, 457 000 travailleurs ont été licenciés de façon permanente par année, en moyenne. La présente étude examine le cinquième de ces travailleurs (94 000 en moyenne) qui ont perdu leur emploi à la suite d'une fermeture d'entreprise ou d'un licenciement collectif.

Le communiqué comprend des données concernant les travailleurs déplacés qui ont touché des gains positifs au cours des cinq années suivant la perte de leur emploi. Toutes les conclusions se vérifient lorsque l'on tient compte des travailleurs déplacés qui n'ont touché aucun gain à un moment donné suivant le déplacement.

Les travailleurs déplacés ayant beaucoup d'ancienneté sont définis comme des employés qui comptaient au moins cinq ans d'ancienneté chez leur employeur au moment de leur déplacement. Les pertes de gains à long terme sont celles qui sont subies cinq ans après le déplacement.

Les chiffres figurant dans le présent communiqué sont exprimés en dollars constants de 2000 en utilisant l'Indice des prix à la consommation comme déflateur.


Durant toute période, l'activité économique normale engendre une réallocation des ressources résultant de changements technologiques, de changements dans les échanges commerciaux et dans les préférences des consommateurs, de même que de nombreux autres facteurs.

Bien que l'on pense que cette réallocation des ressources ait dans l'ensemble des effets bénéfiques, engendrant une augmentation de la productivité et une amélioration du niveau de vie, elle est susceptible d'exposer certains travailleurs à des pertes d'emplois.

Des recherches précédentes effectuées aux États-Unis ont montré que le déplacement d'emplois attribuable à des licenciements collectifs entraîne des pertes de gains appréciables, en particulier chez les travailleurs ayant beaucoup d'ancienneté. Pour plusieurs de ces travailleurs, la perte d'un emploi implique des pertes de gains qui persistent plusieurs années après le déplacement.

La présente étude examine pour la première fois si cette conclusion s'applique également au Canada.

L'étude a montré que des pertes significatives de gains ont été subies à la fois par les employés déplacés ayant beaucoup d'ancienneté dans des entreprises de fabrication et leurs homologues mis à pied par des entreprises productrices de services.

Les conclusions de l'étude laissent en outre supposer que les conditions du marché du travail ont été un déterminant clé de l'ampleur des pertes qu'ont connues les travailleurs déplacés.

Pertes de gains considérables et persistantes

La présente étude est axée sur les travailleurs qui ont été touchés par des fermetures d'entreprises ou des licenciements collectifs survenus au sein de compagnies ayant été en exploitation pendant au moins cinq ans. Sur la base de cette définition étroite de déplacement des travailleurs, il a été estimé qu'en moyenne 94 000 travailleurs de 25 à 49 ans ont été déplacés chaque année durant la période allant de 1988 à 1997.

Cela représente 1,3 % des 7,1 millions de travailleurs de ce groupe d'âge qui en moyenne avaient un emploi dans le secteur privé durant cette période.

Les travailleurs déplacés par suite de fermetures d'entreprises ou de licenciements collectifs ont connu des pertes de gains qui, non seulement étaient considérables, mais qui ont également persisté plusieurs années après leur déplacement.

Au cours de l'année pendant laquelle ils ont été déplacés, les hommes et les femmes de ce groupe d'âge ont connu des pertes de gains allant de 5 500 $ à 6 900 $.

Cinq ans après avoir été mis à pied, ils avaient récupéré une partie de ces pertes, mais pas la totalité. À ce moment-là, leurs pertes moyennes variaient entre 2 300 $ et 4 800 $, soit entre 9 % et 21 % de leurs gains avant le déplacement.

Chez les travailleurs déplacés ayant beaucoup d'ancienneté, les pertes ont été encore plus considérables.

Au cours de l'année où ils ont perdu leur emploi, les hommes et les femmes ayant beaucoup d'ancienneté ont connu des pertes de gains allant de 7 900 $ à 13 000 $. Cinq ans plus tard, ces pertes se situaient en moyenne entre 5 500 $ et 10 900 $.

En moyenne, 12 000 employés masculins et féminins de 25 à 49 ans ayant beaucoup d'ancienneté ont été déplacés chaque année par suite de fermetures d'entreprises ou de licenciements collectifs entre 1988 et 1997.

Pertes de gains généralisées

Les travailleurs déplacés ayant beaucoup d'ancienneté dans les différentes industries et dans les entreprises de tailles diverses ont connu des pertes de gains considérables. Toutefois, les pertes de gains ne variaient pas beaucoup selon l'industrie dans le cas des hommes à tout le moins.

Par exemple, les pertes de gains moyennes à long terme des hommes déplacés ayant beaucoup d'ancienneté dans des entreprises de fabrication représentaient entre 20 % et 31 % de leurs gains avant le déplacement.

Les pertes connues par leurs homologues licenciés par des entreprises productrices de services étaient très similaires, tant en termes absolus que relatifs. Elles ont représenté de 17 % à 30 % des gains reçus avant la perte d'emploi.

Les travailleurs déplacés dans des entreprises comptant plus de 100 employés ont connu des pertes significatives, tout comme leurs homologues licenciés par des entreprises plus petites.

Les femmes déplacées ayant beaucoup d'ancienneté dans des petites entreprises ont connu des pertes à long terme représentant environ 26 % de leurs gains avant le déplacement.

Celles déplacées dans des entreprises plus importantes ont affiché des pertes à long terme représentant de 22 % à 25 % de leurs gains avant la perte de leur emploi.

Les pertes de gains ont varié selon les conditions du marché du travail

Les pertes de gains ont différé de façon marquée selon la période pendant laquelle les pertes d'emploi se sont produites.

Les travailleurs déplacés entre 1987 et 1992 ont connu des pertes de gains beaucoup plus importantes que leurs homologues qui ont perdu leur emploi entre 1993 et 1997. Cela a été attribuable dans une large mesure à la période de récession du début des années 1990.

Les pertes de gains à long terme des hommes ayant beaucoup d'ancienneté qui ont été déplacés entre 1987 et 1992 se sont situées en moyenne à 11 300 $. Cela a représenté presque le double des pertes d'environ 6 100 $ qu'ont connues les hommes mis à pied entre 1993 et 1997.

De même, les pertes de gains à long terme des femmes ayant beaucoup d'ancienneté qui ont été mises à pied entre 1987 et 1992 se situaient en moyenne à 11 000 $ environ. Cela a représenté plus du double des pertes d'environ 5 100 $ qu'ont connues leurs homologues déplacées entre 1993 et 1997.

Les débouchés étaient beaucoup plus grands à la fin des années 1990 qu'au début des années 1990, soit au moment où l'économie était en récession. Ces résultats laissent supposer que la récupération par les travailleurs des gains perdus après le déplacement est fortement influencée par les conditions du marché du travail.

Le document de recherche «Les pertes de gains des travailleurs déplacés : données canadiennes extraites d'une importante base de données sur les fermetures d'entreprises et les licenciements collectifs», qui fait partie de la Direction des études analytiques (11F0019MIF2007291, gratuit), est maintenant accessible à partir du module Publications de notre site Web.

D'autres études de la Division de l'analyse des entreprises et du marché du travail peuvent être consultées gratuitement à la page Mise à jour des études analytiques (11-015-XIF, gratuit) de notre site Web.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec René Morissette au 613-951-3608 ou avec Marc Frenette au 613-951-4228, Division de l'analyse des entreprises et du marché du travail.

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