Évolution de l'état de santé des immigrants au Canada: constats tirés de l'Enquête nationale sur la santé de la population

Selon une nouvelle étude basée sur des données longitudinales, les nouveaux immigrants d'origine non européenne étaient deux fois plus susceptibles que les Canadiens de naissance de déclarer une détérioration de leur état santé sur une période de huit ans.

Au moment de leur arrivée au Canada, les immigrants sont généralement en meilleure santé que les Canadiens de naissance. Selon une étude déjà publiée, environ six mois après leur arrivée, 97 % des nouveaux immigrants jugeaient que leur état de santé était bon, très bon ou excellent comparativement à 88 % pour la population dans son ensemble. Cependant, ce que l'on appelle communément l'«effet de la bonne santé des immigrants» a tendance à s'estomper au fil du temps, l'état de santé des nouveaux immigrants convergeant vers celui de la population dans son ensemble.

En se basant sur les données longitudinales des cinq cycles de l'Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP), cette nouvelle étude a suivi des personnes qui étaient initialement en bonne santé. Elle révèle qu'entre 1994-1995 et 2002-2003, les immigrants étaient généralement plus susceptibles que les Canadiens de naissance de déclarer une transition vers un état de santé passable ou mauvais. De plus, les nouveaux immigrants d'origine non européenne arrivés au Canada entre 1984 et 1994 étaient deux fois plus susceptibles que les Canadiens de naissance de déclarer une détérioration de leur état de santé durant la période à l'étude.

Cela pourrait laisser croire que ces nouveaux immigrants d'origine non européenne, qui étaient initialement en bonne santé en 1994-1995, ont adopté des habitudes de vie qui sont mauvaises pour leur santé pendant leur période d'adaptation à une nouvelle culture. Or, l'enquête révèle que ces immigrants étaient presque deux fois plus susceptibles que les Canadiens de naissance de connaître un accroissement de 10 % ou plus de leur indice de masse corporelle. Cet indice est une mesure pour déterminer l'ampleur du poids d'une personne en fonction de sa taille. Un accroissement de cet indice indique un gain de poids potentiellement néfaste pour la santé.

Quant à l'usage quotidien du tabac, une telle relation n'a pu être établie car les immigrants d'origine non européenne étaient moins susceptibles que les Canadiens de naissance de devenir des fumeurs quotidiens.

Le risque plus élevé qu'ont les nouveaux immigrants d'origine non européenne de déclarer une détérioration de leur état de santé coïncide avec le fait qu'ils sont plus susceptibles de faire partie des gens qui consultent fréquemment un médecin (au moins six consultations par année).

Cette étude longitudinale tient compte des différences attribuables à l'âge, au sexe et au statut socioéconomique, particulièrement le niveau de scolarité et le revenu du ménage tels que rapportés par les répondants en 1994-1995. Ces facteurs avaient aussi tendance à être liés significativement à la détérioration de l'autoévaluation de leur état de santé.

Dans l'ensemble, les immigrants constituent une part de plus en plus grande de la population (18,4 % en 2001). Sans un nombre suffisant d'immigrants pour compenser le fait que le taux de fertilité au Canada est inférieur au niveau de remplacement de la population, celle-ci pourrait commencer à diminuer dans une trentaine d'années environ. De plus, les immigrants d'origine non européenne représentent un segment de la société canadienne qui ne cesse de croître puisque environ les trois quarts des nouveaux immigrants proviennent de pays non européens.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3225.

Le présent communiqué porte sur l'article intitulé L'évolution de l'état de santé des immigrants au Canada: constats tirés de l'Enquête nationale sur la santé de la population (82-618-MWF2005002, gratuit) qui peut maintenant être consulté en ligne. Il s'agit du deuxième de quatre articles à paraître dans la publication électronique En santé aujourd'hui, en santé demain? Résultats de l'Enquête nationale sur la santé de la population (82-618-MWF, gratuit). Les prochains articles de la série porteront sur le vieillissement en santé et l'obésité.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données de cet article, communiquez avec François Gendron au (613) 951-1509 (francois.gendron@statcan.gc.ca), Groupe d'analyse et de mesures de la santé.

Les microdonnées de l'ENSP sont disponibles dans les centres de données de recherche de Statistique Canada. Pour plus d'information, consultez la page Le programme des centres de données de recherche de notre site Web.

Pour commander des totalisations spéciales, communiquez avec les Services à la clientèle au (613) 951-1746 (hd-ds@statcan.gc.ca), Division de la statistique de la santé.

Pour plus de renseignements sur l'ENSP ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Mario Bédard au (613) 951-8933 (mario.bedard@statcan.gc.ca) ou avec France Bilocq au (613) 951-6956 (france.bilocq@statcan.gc.ca), Division de la statistique de la santé.