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Le mardi 15 juin 2004 Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes2003Selon les nouveaux résultats de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), plus de 1,2 million de Canadiens et de Canadiennes ont été incapables de trouver un médecin de famille en 2003, et plus du double n'avaient pas de médecin de famille parce qu'ils n'en avaient pas cherché un. Ces résultats sont tirés d'une enquête exhaustive portant sur plus de 135 000 Canadiens et Canadiennes, réalisée de janvier à décembre 2003. Un proportion de 86 % des Canadiens ont déclaré qu'ils avaient un médecin de famille en 2003. Cette proportion n'a pratiquement pas changé depuis 1994, lorsque la même question a été traitée dans le cadre de l'Enquête nationale sur la santé de la population.
Toutefois, pour la première fois dans le cadre de l'ESCC, on a demandé à ceux qui n'avaient pas de médecin de famille d'expliquer pourquoi. Près de 5 % des Canadiens, soit environ 1,2 million de personnes, ne pouvaient pas en trouver un, alors qu'un autre 9 %, soit environ 2,4 millions de personnes, n'en avaient pas cherché un. L'enquête comportait également diverses questions sur la santé, allant du tabagisme à l'obésité en passant par l'auto-évaluation de l'état de santé. Pour la première fois dans une enquête de Statistique Canada, on a également recueilli des renseignements sur l'orientation sexuelle, afin d'améliorer les connaissances sur les questions de santé particulières aux populations homosexuelles et bisexuelles. L'objectif était de procurer un aperçu statistique de la santé des Canadiens aux niveaux national, provincial et infraprovincial des régions sociosanitaires. Les données révèlent, par exemple, que le tabagisme a diminué considérablement dans la dernière décennie, et que cette réduction était particulièrement importante chez les adolescents et les jeunes adultes. En outre, les taux d'obésité étaient plus élevés pour les hommes et pour les personnes âgées de 45 à 64 ans. Enfin, comparativement à 1994, moins de personnes ont déclaré que leur santé était excellente ou très bonne. Un autre objectif de l'enquête consistait à générer des renseignements sur la santé pour 126 régions sociosanitaires du Canada. Ces régions sont définies par les provinces et représentent habituellement les districts de responsabilité des conseils de santé régionaux. La recherche d'un médecin de famille n'est pas un problème uniquement ruralSelon les données de l'ESCC, les gens qui vivaient dans des régions rurales canadiennes, en 2003, étaient un peu plus susceptibles d'avoir de la difficulté à trouver un médecin de famille que ceux qui habitaient des zones urbaines. Environ 5,5 % des personnes des régions rurales ont dû faire face à ce problème, comparativement à 4,5 % dans les zones urbaines. Ces taux pourraient refléter les différences dans la prestation de soins de santé primaires dans les régions rurales, y compris, par exemple, le recours aux infirmiers praticiens. Toutefois, l'incapacité à trouver un médecin de famille n'est pas uniquement le lot des régions rurales. Des 1,2 million de personnes qui ont déclaré avoir été incapables de trouver un médecin de famille, seules 273 000 personnes vivaient dans une région rurale. Environ 965 000 personnes habitaient en milieu urbain. Les données de l'ESCC suggèrent que l'incapacité de certaines personnes à trouver un médecin de famille pourrait avoir des répercussions sur le système de soins de santé. Lorsque ces personnes réussissent à communiquer avec un médecin, les chances que ce soit dans une salle d'urgence sont 3,5 fois plus élevées que pour les personnes qui ont un médecin de famille.
En outre, les femmes qui ne peuvent trouver un médecin de famille sont moins susceptibles d'avoir reçu des services diagnostiques de base, comme des mammographies et des tests de Papanicolaou. Dans les trois provinces (Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse et Alberta) où des questions portant sur la pression sanguine ont été posées, les personnes qui ne pouvaient trouver un médecin de famille étaient moins susceptibles d'avoir fait vérifier leur pression sanguine. Deux fois plus d'hommes que de femmes ont déclaré ne pas avoir cherché un médecin de famille. Ces chiffres pourraient refléter les différences d'attitude entre les sexes en ce qui concerne la santé et les maladies. Des études ont montré qu'à long terme, les hommes accordaient moins d'importance à l'examen de leur état de santé. Les personnes qui n'ont pas cherché de médecin de famille se situaient principalement dans le groupe d'âge de 20 à 34 ans, alors que l'incapacité de trouver un médecin de famille était repartie plus également entre les différents groupes d'âge. Une des explications possibles pourrait être que les personnes qui n'ont pas cherché un médecin de famille étaient celles, entre autres, qui n'en font pas une priorité, en raison, peut-être, du fait qu'elles se considèrent comme des personnes en santé et qu'elles se consacrent davantage à leurs études, à leur travail ou à leurs responsabilités familiales. Tabagisme : moins de Canadiens fumentLe tabagisme a diminué considérablement au cours de la dernière décennie. En 1994, 29,3 % de la population canadienne âgée de 12 ans et plus fumait, de façon quotidienne ou à l'occasion. En 2003, cette proportion a diminué pour s'établir à 22,9 %. La proportion de la population qui fumait quotidiennement a chuté d'une façon importante entre 1994 et 2003 dans tous les groupes d'âge, et tant chez les hommes que chez les femmes. En revanche, la proportion de la population qui fumait occasionnellement est demeurée inchangée à 5 %. Certaines des réductions les plus importantes en ce qui concerne l'usage quotidien du tabac ont été constatées chez les adolescents et chez les jeunes adultes, soit les cibles des nombreuses campagnes antitabac fédérales, provinciales et municipales des dernières années. Ces diminutions se sont accélérées dans les deux dernières années. Par exemple, 13,6 % des adolescentes âgées entre 15 et 19 ans fumaient quotidiennement en 2003, comparativement à 18,9 % lors de la première ESCC en 2000-2001 et à 20,9 % en 1994. Un tiers (33,2 %) des jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans fumaient quotidiennement ou occasionnellement en 2003, soit le taux le plus élevé de tous les groupes d'âge. Cette proportion était légèrement plus faible que le taux de 35,5 % attribué à ce groupe il y a 10 ans, mais la diminution n'est pas statistiquement significative.
Taux d'obésité légèrement à la hausseLes taux relatifs à l'obésité et à l'embonpoint ont légèrement augmenté au cours des trois dernières années. En 2000-2001, 14,1 % de la population adulte âgée de 18 ans et plus était considérée comme obèse, et 32,4 %, comme faisant de l'embonpoint. En 2003, 14,9 % des adultes canadiens étaient considérés obèses, et 33,3 % faisaient de l'embonpoint. On estime que 46,7 % de la population se situait dans la fourchette normale, alors qu'environ 2,7 % avait un poids insuffisant. Environ 15,9 % des hommes adultes étaient considérés comme obèses, soit un taux légèrement supérieur à celui des femmes adultes (13,9 %). Les taux d'obésité étaient plus élevés dans le groupe d'âge de 45 à 64 ans. Le taux pour la Colombie-Britannique se situait sous la moyenne nationale, alors qu'au Québec, en Ontario et en Alberta, l'écart avec la moyenne nationale n'était pas statistiquement significatif. Dans toutes les autres provinces et territoires, le taux d'obésité se situait au-dessus de la moyenne nationale. Parmi les femmes adultes, 4,1 % ont déclaré avoir un poids insuffisant, soit près de quatre fois la proportion d'hommes adultes (1,2 %). L'insuffisance pondérale est considérée comme étant un état aussi risqué que l'embonpoint en matière de santé. Comme le constatait l'Enquête conjointe Canada-États-Unis sur la santé, publiée le 2 juin 2004 dans Le Quotidien, les taux d'obésité sont plus élevés aux États-Unis qu'au Canada, et ce, particulièrement chez les femmes. Ces données sont fondées sur l'indice de masse corporelle (IMC), une norme reconnue internationalement pour l'évaluation des risques en matière de santé associés à l'insuffisance pondérale, à l'embonpoint et à l'obésité. On calcule l'IMC en divisant la masse corporelle, exprimée en kilogrammes, par le carré de la taille, exprimé en mètres. Par exemple, un homme de 37 ans qui mesure 1,8 mètre et pèse 98 kilos obtiendrait un quotient d'IMC de 30,3, et il serait considéré comme obèse. Le cycle actuel de l'ESCC fonde ses constatations sur les mesures liées à la taille et au poids que les répondants ont déclarés. Des études ont montré que tant les hommes que les femmes qui répondent à des enquêtes sur la santé ont tendance à sous-estimer leur poids et à surestimer leur taille. Cette situation pourrait mener à des sous-estimations potentiellement importantes de l'obésité et de l'embonpoint. À l'automne 2005, Statistique Canada publiera les résultats du cycle 2.2 de l'ESCC sur la nutrition, qui comprendra pour la première fois des estimations de l'IMC fondées sur des mesures directes de la taille et du poids. Auto-évaluation de la santé : moins de personnes jugent leur santé excellenteIl semble que moins de Canadiens aient l'impression que leur santé est excellente. En 2003, 58,4 % des personnes âgées de 12 ans et plus ont déclaré qu'elles étaient en excellente ou en très bonne santé. Ces chiffres représentent une diminution par rapport au taux de 63,1 % de 1994. Un autre 30,2 % ont déclaré être en bonne santé en 2003, alors que 11,3 % jugent leur santé passable ou mauvaise. Les jeunes personnes étaient plus susceptibles que les personnes âgées de se déclarer en excellente ou en très bonne santé. Toutefois, parmi les personnes âgées de 65 ans et plus, un plus grand nombre de personnes jugeaient leur santé excellente ou très bonne (36,6 %) comparativement à passable ou mauvaise (26,6 %). En outre, dans chaque groupe d'âge, davantage d'hommes que de femmes se jugeaient en excellente ou en très bonne santé. Les chances de se déclarer en excellente ou en très bonne santé étaient presque trois fois plus élevées pour les gens qui ont déclaré être généralement satisfaits de leur vie que pour ceux qui ont déclaré l'opposé. Ces résultats demeuraient valides même lorsqu'on tenait compte de l'influence de facteurs tels que l'âge, le revenu, le tabagisme et les problèmes chroniques de santé. La diminution, depuis 1994, de la proportion de Canadiens qui se jugent en excellente ou en très bonne santé s'est produite tant chez les hommes que chez les femmes, et dans tous les groupes d'âge. Cette diminution n'est donc pas attribuable entièrement au vieillissement de la population. Les tentatives passées pour expliquer les modèles d'auto-évaluation de la santé se sont centrées sur deux jeux d'explications : les facteurs psychosociaux, qui influencent la façon dont les gens évaluent leur propre santé, et les changements réels dans l'état de santé. Certains facteurs, notamment l'obésité, que l'on soupçonne d'influencer la perception des gens à l'égard de leur propre santé, se sont dégradés dans la dernière décennie. Toutefois, d'autres facteurs, tels que le tabagisme et l'activité physique, se sont améliorés. De même, dans les deux dernières années, la proportion de Canadiens qui jugent que la vie est très stressante est passée de 26,1 % à 24,4 %. Par ailleurs, entre 1994 et 2003, la proportion de personnes qui ont passé au moins une journée au lit en raison d'une maladie ou d'une blessure a grimpé, passant de 14,3 % à 17,0 %. Ces chiffres suggèrent qu'une dégradation réelle de l'état de santé, plutôt qu'un simple changement dans la façon dont les Canadiens perçoivent leur état de santé, pourraient être responsables du fait que moins de Canadiens ont l'impression que leur santé est bonne. Régions sociosanitairesPour faciliter les comparaisons entre les régions sociosanitaires, l'ESCC a créé neuf groupes de régions dotées de profils sociodémographiques analogues. Par exemple, dans un groupe de 14 régions sociosanitaires, la proportion de la population qui ne pouvait trouver de médecin de famille se situait dans une fourchette allant de 6,5 % à Windsor-Essex, en Ontario, à 2,8 % pour la région de la capitale de la santé, à Edmonton. Les régions sociosanitaires de ce groupe partagent des caractéristiques communes, telles qu'une densité de population modérément élevée, un faible pourcentage de transferts de revenus gouvernementaux et une croissance rapide de la population. Ces données suggèrent que d'autres facteurs, notamment l'organisation des soins primaires, le nombre de médecins disponibles ou le taux de départs à la retraite des médecins, peuvent expliquer les écarts liés à la capacité de trouver un médecin de famille. De même, dans le groupe des régions sociosanitaires des «grandes villes», c'est-à-dire de Montréal, Toronto, Vancouver et leurs alentours, la proportion de la population qui fumait quotidiennement allait de 21,3 % à Montréal à 12,4 % à Vancouver. Premiers renseignements sur l'orientation sexuelleLe cycle 2.1 de l'ESCC constitue la première enquête de Statistique Canada à comporter une question sur l'orientation sexuelle. Cette information est nécessaire pour comprendre les écarts en matière de santé entre les populations homosexuelles (gais ou lesbiennes), bisexuelles et hétérosexuelles. Ceci inclut les déterminants en matière de santé, notamment l'activité physique, les questions de santé mentale, y compris le stress, et les problèmes d'accès aux soins de santé. Dans l'ensemble, 1,0 % des Canadiens âgés de 18 à 59 ans ont déclaré qu'ils se considéraient comme des homosexuels, et 0,7 %, comme des bisexuels. Environ 1,3 % des hommes se considéraient comme des homosexuels, soit près du double de la proportion des femmes (0,7 %). Cependant, 0,9 % des femmes se sont déclarées bisexuelles, une proportion légèrement supérieure à celle des hommes (0,6 %). Il n'existe aucune donnée canadienne comparable sur l'orientation sexuelle. Par ailleurs, ces résultats sont analogues à ceux obtenus aux États-Unis en utilisant le concept d'identité. Les résultats montrent que, pour certaines mesures liées à la santé, il existe des écarts importants entre la population hétérosexuelle et la population des gais, des lesbiennes et des bisexuels. Parmi les personnes âgées de 18 à 59 ans, par exemple, 21,8 % des homosexuels et des bisexuels ont déclaré avoir eu un besoin non satisfait en matière de soins de santé en 2003, soit près du double de la proportion des hétérosexuels (12,7 %). Les homosexuels et les bisexuels sont plus susceptibles de trouver la vie stressante que les hétérosexuels. De plus, 31,4 % des homosexuels et des bisexuels ont déclaré avoir été actifs physiquement en 2003, comparativement à 25,4 % des hétérosexuels.
Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3226. La présente publication est coordonnée avec la sortie, aujourd'hui, des Indicateurs sur la santé (82-221-XIF, gratuite), un projet visant la production d'indicateurs de base sur la santé, notamment l'utilisation des services de santé, le tabagisme et l'auto-évaluation en matière de santé, pour chaque région sociosanitaire et pour les groupes de régions sociosanitaires homologues. Pour plus de renseignements, communiquez avec les Relations avec les médias au (613) 951-4636, Division des communications. |
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