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Le Recensement de l'agriculture de 2006 est la mesure la plus récente du rendement agricole global du Canada, et l'abondance de données qu'il contient fournit un portrait précieux du secteur. Quel est donc le rendement du Canada dans le cadre mondial? En comparant le Canada à sept autres pays qui ont également effectué un recensement de l'agriculture au cours des 10 dernières années, on obtient une perspective inestimable pour examiner les dernières données du recensement. Malgré sa taille, le Canada est de loin le pays qui utilise la plus faible proportion de ses terres à des fins agricoles, soit seulement 7,3 % (tableau 1), principalement à cause de la qualité des sols et de la nature du climat et du terrain canadien. Parmi les huit pays, le Royaume-Uni utilise la plus forte proportion, soit 68,6 %, de ses terres à des fins agricoles.
En termes de superficie totale des terres agricoles, le Royaume-Uni compte la plus faible superficie de terres agricoles des huit pays, et le Canada, même d'après cette mesure, possède la troisième plus petite superficie. Des pays comme la Chine et le Brésil, qui deviennent plus concurrentiels dans le secteur agricole, déclarent également bien plus de terres agricoles que le Canada.
Tableau 1 Nombre de fermes et superficie, par pays sélectionné et année
En 2006, le Canada comptait 229 373 fermes dont la taille moyenne était de 728 acres. L'Australie compte bien moins d'exploitations que le Canada, mais a une plus grande superficie agricole, et la taille moyenne de ses fermes est de 11 fois supérieure à la moyenne du Canada. À la suite des réformes économiques rurales en Chine au cours des années 1980, les terres furent réparties en fonction du nombre de membres des ménages, ce qui a créé des millions de petites fermes familiales.
Le nombre de fermes de recensement a certes diminué dans tout le pays, mais certaines provinces affichaient des taux bien plus élevés de diminution du nombre de fermes que la moyenne nationale. Le nombre de fermes de la Saskatchewan ayant reculé de 12,4 %. Il s'agit d'une perte de 6 269 fermes (tableau 2). Le Manitoba a également accusé une chute importante de 9,6 % du nombre de fermes. Dans d'autres provinces, ou le secteur agricole était plus diversifié, le taux de diminution était bien plus faible. Par exemple, la Colombie-Britannique n'a perdu que 2,2 % du nombre de fermes qu'elle comptait en 2001. Au Québec et en Ontario, le recul a également été moins important, soit de 4,6 % et 4,2 % respectivement. Dans ces provinces, entre les recensements, de nombreuses fermes ont disparu ou ont fusionné pour demeurer concurrentielles.
Tableau 2 Nombre de fermes et superficie agricole, Canada et provinces, 2006 et 2001
Depuis 2001, le nombre de fermes a chuté dans toutes les catégories de revenus, à l'exception de celle de 250 000 $ et plus. Près de deux tiers (65,6 %) des fermes canadiennes ont déclaré des revenus inférieurs à 100 000 $ et 17,4 % des fermes se situent dans la catégorie de revenus entre 100 000 $ et 249 999 $. Les fermes dans la catégorie de revenus de 250 000 $ et plus représentent à présent 17,0 % des fermes, comparativement à 13,9 % en 2001 (en dollars constants de 2005).
Des 229 373 fermes qui ont été dénombrées lors du Recensement de 2006, 80,3 %, ou 184 191 exploitations, avaient également été déclarées lors du Recensement de 2001. Un peu plus de 45 000 exploitations étaient nouvelles lors du plus récent recensement et plus de 62 700 exploitations avaient quitté le secteur depuis le recensement précédent.
La diminution du nombre de fermes donne une fausse impression d'un secteur – comptant quelque 327 060 exploitants – qui continue à faire preuve de résistance. Les exploitations existantes avaient tendance à accroître leur production, à signaler des augmentations de la superficie moyenne de la ferme, des terres en culture et des revenus totaux. Les nouvelles fermes, par contre, avaient tendance à être plus petites et à déclarer des revenus moyens plus faibles que les fermes existantes et les fermes qui n'étaient plus en affaires en 2006.
La proportion des fermes de grandes cultures a certes diminué quelque peu depuis 2001, mais le Canada est toujours un pays de grandes cultures, 39,8 % de toutes les fermes canadiennes étant désignées comme fermes de grandes cultures (tableau 3). Le deuxième genre de ferme le plus courant est l'élevage de bovins de boucherie, qui représente 26,6 % de toutes les fermes. Deux genres de fermes ont affiché des augmentations importantes en termes de proportion et de nombre : les fermes « Autres types d'élevage » et les exploitations productrices de fruits et de légumes.
Genre de ferme | 2006 | 2001 | ||
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Nombre de fermes | Pourcentage du total des fermes | Nombre de fermes | Pourcentage du total des fermes | |
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture, 2001 et 2006 | ||||
Produits laitiers | 14 651 | 6,4 % | 18 321 | 7,4 % |
Bovins de boucherie | 60 947 | 26,6 % | 67 838 | 27,5 % |
Porcs | 6 040 | 2,6 % | 7 388 | 3,0 % |
Volailles et œufs | 4 578 | 2,0 % | 4 937 | 2,0 % |
Autres types d’élevage | 30 594 | 13,3 % | 26 846 | 10,9 % |
Grandes cultures | 91 277 | 39,8 % | 101 041 | 40,9 % |
Fruits et légumes | 12 532 | 5,5 % | 11 663 | 4,7 % |
Production en serre et en pépinière et floriculture | 8 754 | 3,8 % | 8 889 | 3,6 % |
Total des fermes | 229 373 | 100,0 % | 246 923 | 100,0 % |
La superficie totale des terres agricoles déclarée lors du recensement est demeurée stable entre les deux recensements, à 167 millions d'acres. À mesure que le nombre de fermes diminuait, la taille moyenne des fermes canadiennes grimpait, passant de 676 acres à 728 acres. Bien que la superficie des terres agricoles soit demeurée stable à l'échelon national, les chiffres provinciaux ont varié, les extrêmes se situant aux confins est et ouest du Canada. La superficie des fermes a diminué de 10,8 % à Terre-Neuve et a augmenté de 9,6 % en Colombie-Britannique.
Les agriculteurs réagissent à un environnement de plus en plus concurrentiel en modifiant les modes d'occupation de leur exploitation. La superficie des terres appartenant aux agriculteurs a diminué de 2,1 %, tandis que la superficie des terres louées des autres a augmenté de 9,9 %. La possession des terres demeure certes attrayante, mais la location des terres a augmenté au cours des derniers recensements, car il s'agit d'un moyen d'agrandir l'exploitation, ce qui est moins exigeant en investissements financiers. Dans certains cas, les agriculteurs qui partent à la retraite ou qui réduisent leur exploitation peuvent souhaiter conserver la propriété de leurs terres, mais ne pas les travailler eux-mêmes, ce qui fait de la location des terres une option attrayante. Dans d'autres cas, des investisseurs ou des non-agriculteurs peuvent avoir acquis des terres agricoles, mais les louent à une tierce partie. Celle-ci veille à ce que les terres soient travaillées et entretenues, et les propriétaires des terres continuent à en retirer des revenus. L'entente de métayage, une pratique utilisée principalement dans les Prairies, a connu la plus forte diminution en termes de superficie (33,9 %).
Pour la première fois, le Recensement de l'agriculture comportait une question au sujet des ententes de location non financières, telles que l'échange de terres et l'exploitation des terres sans frais de location. Les résultats du recensement indiquent que 10 000 exploitations ont conclu de telles ententes, ce qui représente 1,7 million d'acres qui, auparavant, ont probablement été déclarés comme terres louées ou exploitées en métayage.
Les modes d'occupation au Canada sont semblables à deux des sept autres pays qui servent de comparaison, où le pourcentage des terres possédées varie entre 61 % et 66 % (tableau 4). Cependant, aux deux extrêmes, 93,8 % des terres agricoles au Brésil appartiennent aux agriculteurs comparativement à 36,3 % en France.
Tableau 4 Modes d'occupation des terres agricoles, par pays sélectionné et année
La superficie des terres est certes demeurée constante, mais l'utilisation des terres évolue (figure 1). Les agriculteurs ont réduit la superficie consacrée aux terres en culture et en jachère et ont augmenté la superficie de terres pour les pâturages cultivés ou ensemencés, en réponse à la baisse des revenus agricoles, à la faiblesse des prix du marché pour les produits agricoles et aux catastrophes naturelles. La superficie consacrée aux cultures a diminué d'environ un million d'acres (1,3 %) entre 2001 et 2006. La superficie totale des terres en culture au Canada s'établit à l'heure actuelle à près de 89 millions d'acres, ce qui représente 53,1 % de toutes les terres.
Les terres en jachère ont diminué de 25,1 %. La conjoncture économique et les changements technologiques ont réduit la dépendance des agriculteurs à cette technique de gestion des terres. La nécessité économique de maintenir la productivité des terres arables, ainsi que la diversification et l'augmentation des rotations de cultures, l'amélioration des méthodes d'ensemencement et de travail du sol et la bonne utilisation d'herbicides ont toutes contribué à réduire le nombre de terres en jachère.
La superficie des pâturages ensemencées a augmenté de 18,5 %, car on a remplacé certaines terres en culture et en jachère par des pâturages ensemencés afin de répondre aux besoins d'alimentation du bétail qui n'a pas été envoyé à l'abattage en raison de la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Les politiques gouvernementales qui rémunèrent les agriculteurs pour leur gestion de l'environnement ou les agriculteurs qui trouvent de nouvelles sources de revenu en exploitant les terres boisées au lieu de produire des aliments expliquent l'augmentation des autres genres d'utilisation des terres. La catégorie « toutes les autres terres », qui comprend les terres boisées et les terres humides, a augmenté de 12,9 % en 2006 par rapport au niveau déclaré en 2001.
La situation financière difficile dans le secteur des cultures, dans lequel la faiblesse des prix des produits de base s'est conjuguée à des coûts des intrants élevés au cours de la période intercensitaire de cinq ans, a poussé les agriculteurs à abandonner les cultures annuelles, notamment le blé et l'orge, en faveur de plantes fourragères vivaces à moindre coût telles que la luzerne, le foin cultivé et les pâturages ensemencées dans un bon nombre de provinces (figure 2).
Le blé de printemps, sauf le blé dur, qui couvre une superficie de 18,7 millions d'acres, a réussi à se maintenir en tête des grandes cultures, mais sa superficie a diminué de 8,7 % depuis 2001. Il s'agit de la troisième fois de suite qu'un recensement relève un recul de la superficie ensemencée en blé de printemps. Le recul de ce produit de base n'est pas particulièrement unique. Le substitut de longue date du blé de printemps, en l'occurrence l'orge, a également accusé une baisse entre les recensements, chutant de 21,4 %, ce qui l'a fait passer de la troisième à la quatrième place du classement global. Les agriculteurs disposent aujourd'hui d'une liste encore plus grande de cultures parmi lesquelles choisir, grâce aux efforts en matière de sélection et au savoir-faire durement acquis en gestion et commercialisation, qui encouragent à la diversification dans d'autres cultures de valeur plus élevée.
Le foin est la deuxième plus importante culture au Canada et se rapproche du blé, en hausse d'un peu plus de 9 % depuis 2001. L'Ouest canadien cultive 73,4 % de la superficie totale en foin.
Le canola s'est hissé à la troisième place, avec une superficie totale de 12,4 millions d'acres en 2006, ce qui correspond à une augmentation de 32,9 % par rapport à 2001 (figure 3). Le canola est l'aboutissement d'un trait de génie en matière d'amélioration génétique des cultures réalisé au Canada dans les années 1970. Les phytogénéticiens ont élaboré une nouvelle variété de colza, un cousin du navet et du brocoli, pour créer un oléagineux de qualité alimentaire. Le canola a une faible teneur en gras saturé et a été loué comme produisant une huile alimentaire saine.
La demande pour le maïs ainsi que les prix connexes ont augmenté à la fin de 2006 et au début de 2007, alimentés par le secteur du carburant à l'éthanol, fait à partir du maïs, aux États-Unis.
Cependant, il y a à peine un an, lorsque le Recensement de l'agriculture a demandé aux agriculteurs quelles cultures ils produisaient, les prix étaient faibles à cause d'une surabondance de maïs sur le marché international. Le recensement a déterminé que les agriculteurs cultivaient 2,75 millions d'acres de maïs-grain, en baisse de 14,3 % depuis le recensement précédent, en 2001. Tout comme en 2001, la plus grande partie de cette superficie (57,3 %) était déclarée par les fermes ontariennes, suivies par les fermes du Québec qui représentaient plus d'un tiers (36,4 %) de la superficie totale.
Épousant la tendance suivie pendant un certain nombre de recensements, les zones dans lesquelles le maïs était produit se sont agrandies. De nouveaux cultivars ayant une saison de croissance plus courte ont permis de produire du maïs-grain au Manitoba (figure 4). La Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan ont également cultivé de nouvelles variétés de maïs pour augmenter leur superficie.
La superficie totale ensemencée en pommes de terre au Canada en 2006 était de 401 583 acres, en baisse de 4,1 % depuis 2001. Entre les recensements, en 2003, la superficie ensemencée en pommes de terre a culminé après 15 ans d'expansion continue, au moment où l'appétit mondial pour les pommes de terre frites semblait insatiable. Cependant, en 2004, les usines de transformation de pommes de terre frites ont commencé à réduire les contrats pour des pommes de terre, car l'augmentation de la valeur du dollar canadien incitait les acheteurs américains à obtenir davantage de leur produit à l'intérieur du pays. Ce changement a poussé les organismes de commercialisation de pommes de terre à encourager les producteurs à réduire leurs superficies en pommes de terre pour tous les types de pommes de terre afin d'en améliorer le prix.
L'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, l'Ontario, la Saskatchewan, l'Alberta, et la Colombie-Britannique ont toutes réduit leur superficie en pommes de terre depuis 2001 (tableau 5).
Province | 2006 | 2001 | ||
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Superficie (acres) | Nombre de fermes déclarantes | Superficie (acres) | Nombre de fermes déclarantes | |
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture, 2001 et 2006 | ||||
Terre-Neuve-et-Labrador | 805 | 132 | 629 | 152 |
Île-du-Prince-Édouard | 97 637 | 412 | 106 889 | 468 |
Nouvelle-Écosse | 2 623 | 90 | 5 114 | 111 |
Nouveau-Brunswick | 59 870 | 341 | 58 366 | 374 |
Québec | 47 466 | 583 | 47 190 | 640 |
Ontario | 38 155 | 904 | 43 396 | 876 |
Manitoba | 80 631 | 229 | 77 586 | 225 |
Saskatchewan | 11 138 | 210 | 12 607 | 214 |
Alberta | 54 759 | 402 | 58 341 | 434 |
Colombie-Britannique | 8 499 | 364 | 8 665 | 393 |
Canada | 401 583 | 3 667 | 418 783 | 3 887 |
Dans le monde entier, l'ESB a provoqué de nombreux changements dans le secteur du bétail, plus particulièrement dans l'industrie des bovins de boucherie. Les fermes d'élevage de bovins de boucherie du Canada ont traversé une époque difficile pendant la période intercensitaire, comme l'indique leur nombre, en baisse de 10,2 % pour s'établir à environ 61 000 fermes.
En mai 2003, on a identifié, dans le nord de l'Alberta, une vache qui était atteinte d'ESB. Les États-Unis, ainsi que 33 autres pays, ont rapidement fermé leurs frontières au bœuf canadien. Les exploitations ont été obligées de conserver leur bétail, et la taille du troupeau a augmenté jusqu'en 2004, lorsque les capacités d'abattage au Canada ont commencé à rattraper l'approvisionnement. En 2005, les frontières ont été rouvertes aux bovins âgés de moins de 30 mois, et la taille du troupeau au Canada a commencé à diminuer légèrement.
Le 16 mai 2006, les fermes canadiennes comptaient 279 196 vaches de boucherie de plus qu'en 2001, ce qui a porté le total à 5,1 millions de têtes. Cette hausse du nombre de vaches est principalement attribuable aux augmentations du nombre de vaches de réforme non reproductives qui ont été gardées plus longtemps qu'à l'habitude en raison des prix qui ont atteint un creux record, de l'interdiction des exportations de bœuf qui se poursuivait pour les bovins âgés de plus de 30 mois et d'une capacité d'abattage intérieure limitée. Pendant que le nombre de vaches de boucherie augmentait, les producteurs avaient réduit le nombre de génisses de remplacement (leur nombre a chuté de 22,8 %), préférant les vendre pour l'abattage plutôt que d'accroître leur capacité de production future. Le nombre de bouvillons et de génisses destinés à l'abattage s'est établi à 3,1 millions, en hausse de 8,1 % par rapport à 2001.
La réalité du marché après l'ESB prouve que l'industrie des bovins de boucherie du Canada fonctionne dans un marché mondial. Le tableau 6 indique où se situe le Canada parmi les principaux pays producteurs de bœuf au monde. Le nombre de bovins du Brésil domine celui du Canada par un facteur de 10.
Pays | Année de recensement | Nombre de bovins | Nombre de moutons | Nombre de porcs | Nombre de poulets |
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.. indisponible pour une période de référence précise | |||||
Source : FAO et Statistique Canada, Recensement de l'agriculture, 2001 et 2006 | |||||
Canada | 2001 | 15 551 449 | 1 262 448 | 13 958 772 | 126 159 529 |
Canada | 2006 | 15 773 527 | 1 142 877 | 15 043 132 | 125 314 793 |
Argentine | 2002 | 48 063 368 | 12 395 839 | 2 120 089 | .. |
Australie | 2001 | 27 721 000 | 110 928 000 | 2 748 000 | 90 973 000 |
Brésil | 1996 | 153 058 275 | 13 954 555 | 27 811 244 | 718 535 000 |
Chine | 1997 | 70 213 955 | 102 145 030 | 335 344 414 | .. |
France | 2000 | 20 258 920 | 9 416 240 | 14 869 720 | 203 370 000 |
Royaume-Uni | 2000 | 11 090 680 | 41 898 890 | 6 442 720 | 153 110 000 |
États-Unis | 2002 | 95 497 994 | 6 341 799 | 60 405 103 | 1 732 714 202 |
Le seul pays de l'échantillon comptant moins de bovins que les 16 millions du Canada est le Royaume-Uni (11 millions de têtes).
L'industrie laitière du Canada a évolué, à mesure que l'amélioration de la nutrition animale, la génétique et le savoir-faire ont continué de faire augmenter la productivité de chaque vache, ce qui a permis aux agriculteurs de réduire le troupeau laitier de 6,1 % depuis 2001 (qui totalise 996 024 vaches laitières), tout en maintenant la production de lait au même niveau (figure 5).
Entre-temps, le secteur laitier a continué son regroupement, les fermes déclarant des produits laitiers ayant accusé un recul de 20 % en cinq ans pour s'établir à 14 651 fermes. Comme par le passé, l'industrie laitière du Canada demeure centrée au Québec, qui comptait 47,4 % des fermes laitières et 38,4 % des vaches laitières du Canada. L'Ontario, qui se classait deuxième, comptait 33,7 % des exploitations laitières du pays.
Les principales provinces productrices de porcs du Canada, l'Ontario, le Québec et le Manitoba, ont continué d'être le moteur de l'augmentation de 7,8 % du nombre de porcs à l'échelon national depuis 2001, pour se chiffrer à 15 043 132 porcs. Le nombre de fermes déclarant des porcs dans tout le Canada a baissé de 25,7 % pour s'établir à 11 497, témoignant d'une tendance à l'agrandissement des exploitations porcines qui se manifeste depuis plusieurs recensements.
Le circovirus a certes eu des répercussions profondes sur quelques fermes, principalement en Ontario et au Québec, mais le jour du recensement, l'impact global sur le secteur a été contrebalancé par la croissance totale du nombre de porcs en 2006.
De nombreuses exploitations porcines ont décidé de se spécialiser dans une étape particulière du cycle de production. Dans l'Ouest, l'exportation de porcelets sevrés vers les États-Unis pour tirer parti du coût moins élevé des aliments et des plus grandes capacités d'abattage au sud de la frontière a continué de dominer au moment du recensement.
Comme dans de nombreux secteurs de l'industrie agricole, les conditions ont changé considérablement depuis le printemps de 2006, et le secteur porcin a connu sa part de changement. L'augmentation du prix des céréales, la vigueur du dollar canadien et la réglementation environnementale ont exercé des pressions supplémentaires sur les producteurs de porcs.
Le nombre de fermes de bisons n'a pas changé depuis 2001, mais le nombre d'animaux a considérablement augmenté, en hausse de près de 34,9 %. En 2006, 195 728 bisons ont été déclarés au Canada : plus de 95,6 % ont été signalés dans les quatre provinces de l'Ouest. En outre, la plus grande partie de la croissance s'est produite dans ces mêmes provinces.
La viande de bison propose aux consommateurs une alternative au bœuf et au porc. Des programmes tels que le Bison Marketing Plan en Alberta et le Livestock Loan Guarantee Program en Saskatchewan ont été mis en place pour développer l'industrie.
Comme dans de nombreux secteurs de l'industrie agricole, des gains de l'efficacité de la production – dans ce cas, dans le taux de ponte des poules – ont permis aux agriculteurs de produire davantage avec moins. Moins de volatiles (25,9 millions, ce qui correspond à 1,3 % de moins qu'en 2001) pondent les près de 13 douzaines d'œufs consommées par chaque Canadien chaque année.
Le nombre de poulets à griller – les poulets destinés à la consommation – dans les poulaillers du Canada a connu une légère augmentation, mais les gains d'efficacité de la production ont accru la production annuelle de poulets à griller de près de 100 millions de kilos, pour se situer à 1,18 milliard de kilos par an entre 2000 et 2005. La consommation annuelle de poulet des Canadiens a augmenté depuis les années 1970, passant de 5,7 kilos par personne en 1976 à 10,8 kilos par personne en 2005.
Il semble que la dinde ne soit plus réservée aux fêtes. La production de dindons et de dindes a augmenté de 5,9 % entre 2000 et 2005. L'augmentation de la quantité de chair par volatile a rendu possible un accroissement de la production, malgré une baisse de 5,2 % du nombre de dindons et dindes pendant la même période. L'Ontario produit 43,7 % des dindons et dindes de tout le pays et le Québec, 20,4 %.
Les agriculteurs ont continué à modifier leurs méthodes de travail du sol en passant des sillons larges et profonds de la méthode classique aux techniques sans travail du sol. Cette dernière, une technique qui consiste à creuser une fente étroite dans la terre au moyen du matériel de semis et de déposer les semences sans déranger la plus grande partie du sol, a augmenté pour atteindre 46,4 % de la superficie labourée en 2006 par rapport à 29,7 % en 2001. La superficie travaillée au moyen de la méthode classique, qui historiquement était la méthode de labourage la plus populaire, est tombée à 28,0 % en 2006 par rapport à 40,5 % en 2001. Le travail de conservation du sol, le compromis entre la méthode classique et la culture sans travail du sol, a chuté pour passer de 29,8 % de la superficie labourée à 25,6 % (figure 6).
Les techniques sans travail du sol, quoi qu'elles ne conviennent pas à toutes les cultures, offrent un certain nombre d'avantages, et les agriculteurs les ont adoptées. Le matériel nécessaire représente un investissement important, mais il réduit la quantité de carburant et de temps, deux produits coûteux, qui sont nécessaires pour semer la culture. Il comporte également des avantages environnementaux : moins de compactage, amélioration de la structure des sols, meilleure pénétration et rétention de l'humidité et réduction de l'érosion.
Le passage à l'ensemencement sans travail du sol explique également, en partie, l'abandon des jachères. Cette pratique, que l'on trouve principalement dans l'Ouest canadien et qui consiste à laisser la terre non ensemencée afin de retenir l'humidité du sol tout en luttant contre les plantes adventices au moyen du sarclage et de produits chimiques, a diminué de 25,1 % au cours de la période intercensitaire de cinq ans. Les deux tiers des 8,7 millions d'acres en jachère restants se trouvaient en Saskatchewan. Par le passé, la méthode classique contribuait à la perte d'humidité du sol, à un point tel que sur certains sols secs des prairies, il fallait une accumulation d'humidité de deux ans pour produire une récolte. En utilisant la culture sans travail du sol, les agriculteurs peuvent produire des récoltes année après année.
C'est à l'occasion du Recensement de l'agriculture de 2006 que les exploitants ont pu déclarer pour la première fois des superficies distinctes pour les grandes cultures irriguées, le foin et le pâturage irrigués, les légumes irrigués, les fruits irrigués et d'autres cultures irriguées. Les recensements précédents ne demandaient que la superficie irriguée totale d'une seule exploitation.
La superficie irriguée totale du pays a augmenté de 7,7 % en 2005. La majeure partie des terres irriguées au Canada se trouve en Alberta et représente actuellement 63,5 % du total national. L'Alberta possède les plus importantes superficies de grandes cultures irriguées et de foin et de pâturage irrigués. L'irrigation des légumes se pratique principalement en Ontario, où l'on trouve 45,3 % de la superficie en légumes irriguée totale.
La Colombie Britannique utilise principalement l'irrigation pour que les superficies en fruits, notamment les vergers de la vallée de l'Okanagan, continuent à prospérer. Dans l'ensemble, la province représente 52,8 % de la superficie en fruits irriguée totale du pays.
Le fumier est un sous-produit inévitable de l'élevage, ainsi qu'un élément fertilisant et un agent d'amendement du sol très précieux. Lorsqu'il est bien épandu, le fumier ajoute des éléments fertilisants et améliore l'état du sol tout en évitant les odeurs, les ruissellements et la pollution indésirables.
Du fumier solide ou composté a été épandu sur 5 670 918 acres, ce qui est tout légèrement supérieur aux deux tiers de la superficie totale sur laquelle du fumier a été épandu au Canada. Les exploitations d'élevage de bovins de boucherie, qui se trouvent en majorité dans l'Ouest canadien, ont épandu du fumier solide ou composté sur une plus grande superficie que tout autre genre de ferme. Plus des trois quarts (76,8 %) de tous les bovins se trouvent dans l'Ouest canadien et plus de la moitié (54,3 %) du fumier solide ou composté y a été épandu. Ce sont principalement les parcs d'engraissement de bouvillons et de génisses qui épandent mécaniquement du fumier solide, tandis que les exploitations de vaches et de veaux de l'Ouest canadien passent au pâturage à longueur d'année, pour lequel aucun épandage n'est nécessaire. Les exploitations avicoles, d'élevage de moutons, de chèvres et de chevaux sont également associées à l'épandage de fumier solide. Les exploitations porcines et laitières sont plus susceptibles d'épandre du fumier liquide.
La superficie moyenne d'épandage de fumier liquide a augmenté et représente à l'heure actuelle tout juste moins d'un tiers des terres, soit 2 729 391 acres, sur lesquelles du fumier a été épandu. Les exploitants agricoles épandent du fumier sur de plus grandes superficies, ce qui témoigne d'une tendance à une meilleure planification de la gestion des éléments fertilisants, en partie à cause des exigences de diverses réglementations provinciales.
La pratique d'épandre du fumier liquide au moyen de matériel d'irrigation a diminué et ne représentait que 0,6 % seulement des terres sur lesquelles du fumier a été épandu en 2005. Le fumier liquide épandu par irrigation présente le risque le plus élevé de ruissellement, de perte d'éléments fertilisants et d'odeur.
Les exploitants de serres ont connu cinq années occupées au cours desquelles ils ont augmenté leurs superficies de 21,1 % pour les porter à 239,3 millions de pieds carrés, une superficie équivalente à 2 727 terrains de football canadien. Les exploitations de l'Ontario représentaient plus de la moitié de l'augmentation de la superficie totale, mais toutes les provinces, sauf le Nouveau-Brunswick, ont également augmenté leurs totaux.
Pour la première fois, la superficie sous verre utilisée pour produire des légumes (113,8 millions de pieds carrés) a dépassé celle utilisée pour produire des fleurs (99,9 millions de pieds carrés). Cette augmentation de la superficie de culture en serre pour les légumes contrebalance la réduction de la superficie pour la culture des mêmes légumes, principalement des tomates et des concombres, en plein champ. La demande pour les fruits et légumes de qualité à longueur d'année a déterminé l'adoption de la culture de légumes en serre.
La superficie totale en fruits a augmenté de 5,3 % entre les recensements de 2001 et de 2006 pour atteindre 271 986 acres dans tout le pays. Les bleuets sont devenus une culture tellement populaire, à cause de leur réputation d'être un aliment sain, qu'ils ont été un élément déterminant pour le secteur de la culture fruitière et représentaient 46,6 % de la superficie en fruits totale en 2006 (figure 7). Le Québec, qui a accru sa superficie de culture de bleuets en 2006 de 24,5 % pour la porter à 41 757 acres, a remplacé la Nouvelle-Écosse à la première place. La superficie de culture de bleuets en Nouvelle-Écosse n'a augmenté que de 3 %. Le Nouveau-Brunswick s'est classé troisième (22 107 acres), suivi par la Colombie-Britannique, où la superficie de culture de bleuets a augmenté de 61,5 %.
Le secteur de la culture du raisin canadien, entraîné par le succès des établissements vinicoles canadiens, a également poursuivi sa croissance, augmentant sa superficie à 30 059 acres, en hausse de 14,9 %. L'Ontario et la Colombie-Britannique abritent la majorité des vignes, mais le secteur s'est étendu au-delà des frontières de ces deux provinces. Les Maritimes et le Québec ont tous deux affiché des augmentations de la superficie de culture du raisin, car le Canada jouit à présent de la réputation de produire quelques excellents vins.
Cependant, tout n'a pas toujours été rose pour le secteur de la culture fruitière. De nombreux producteurs ont du mal à trouver de la main-d'œuvre pour entretenir et récolter leurs cultures, et la concurrence des importations et l'évolution des goûts des consommateurs ont durement touché certains fructiculteurs, particulièrement les pomiculteurs. La superficie de culture de pommes a chuté de plus de 9 000 acres pour s'établir à 54 612 acres en 2006.
La superficie de culture de fraises canadienne a également diminué entre les recensements, reculant de 13,3 % pour s'établir à 12 861 acres en 2006. Les fraises, jadis un produit saisonnier et local impatiemment attendu, sont à présent expédiées de pays au climat plus chaud et sont disponibles à longueur d'année dans les épiceries, un facteur concurrentiel qui a influé sur la diminution de la superficie de culture de fraises canadienne.
Les cultivars de cerises traditionnels conviennent normalement aux parties méridionales de l'Ontario et de la Colombie-Britannique. Cependant, les phytogénéticiens de l'Université de Saskatchewan ont mis au point de nouveaux cultivars de cerises qui conviennent à leur climat et qui sont pris en compte dans les données du recensement. Ces arbres et arbustes, ainsi que l'augmentation de la production de baies de Saskatoon, ont alimenté la croissance d’un cinquième du secteur de la production de fruits en Saskatchewan, dont la superficie atteint maintenant 1 856 acres. La superficie de culture de cerises dans les Prairies ne représente encore que 322 acres (comparativement à 3 496 acres en Ontario), mais il semble que la saison des cerisiers en fleur soit en voie de devenir un phénomène des Prairies.
La diminution de 6,9 % de la superficie ensemencée en légumes de tout le Canada (figure 8) a touché la plupart des provinces, mais plus particulièrement l'Ontario et le Québec. Dans tout le pays, les transformateurs de légumes ont fermé ou sont devenus moins concurrentiels, à mesure que les effets de la croissance du dollar canadien et de l'intensification de la concurrence étrangère se faisaient sentir. En outre, comme nous l'avons mentionné dans l'examen des serres, les tomates et les concombres de serre ont remplacé les variétés de plein champ dans les supermarchés, principalement en Ontario et au Québec, et sont devenus une exportation populaire vers les États-Unis.
Le maïs sucré domine toujours la superficie en légumes, représentant 24,1 % de la superficie en légumes totale.
Alors que la superficie en légumes les plus souvent utilisés aux fins de transformation a diminué, la superficie en légumes destinés habituellement au marché frais ou à l'entreposage a augmenté, particulièrement celles ensemencées en carottes, en oignons et en laitue.
Ce n'est pas un secret que le secteur de l'habitation a eu le vent dans les voiles les deux dernières années, atteignant de nouveaux records pour les battre ensuite. La croissance des produits agricoles canadiens pour l'aménagement paysager a emboîté le pas à la flambée du logement. La superficie en gazon a augmenté de 24,4 % depuis 2001, pour atteindre 69 090 acres. Une superficie supplémentaire de 61 659 acres de pépinières destinées à fournir des arbres, des arbrisseaux et des plantes vivaces a porté le total à 130 749 acres.
Il y a à peine quelques années, le rituel annuel de la partie de sucre se déroulait principalement dans l'est du Canada. Le sirop d'érable était produit principalement au Québec. On trouvait moins d'entailles en Ontario et dans les Maritimes, et très peu à l'ouest du Manitoba.
Cependant, les temps changent, et les gens défient les traditions en essayant d'utiliser les mêmes vieilles pratiques, mais dans de nouveaux endroits. Le Recensement de 2006 relève des producteurs d'érable dans chaque province, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador. L'Alberta et la Colombie-Britannique ont déclaré des entailles d'érable pour la première fois. Les producteurs de la Colombie-Britannique entaillent les érables grandifoliés sur l'île de Vancouver, tandis que les producteurs des Prairies fabriquent du sirop des érables du Manitoba. Le Québec, qui compte 34,7 millions d'entailles, représente toujours 91,1 % du total canadien.
En plus de produire de la nourriture pour l'industrie agricole, les abeilles servant à la récolte du miel sont de plus en plus affairées à la pollinisation, et de nombreuses autres espèces d'abeilles sont exclusivement utilisées pour la pollinisation.
Les agriculteurs ont déclaré 553 594 colonies d'abeilles vivantes servant à la récolte du miel en 2006. Bien que toutes les provinces aient déclaré des abeilles vivantes servant à la récolte du miel, plus de sept colonies sur 10 (71,5 %) étaient situées dans les provinces des Prairies et la plupart provenaient de l'Alberta, la province qui détient la plus grande superficie en graines de plantes fourragères au Canada.
Les autres insectes pollinisateurs utilisés uniquement pour la pollinisation, principalement les abeilles coupeuses de feuilles, se trouvent presque entièrement dans les trois provinces des Prairies qui ont déclaré 96,8 % des 399 968 gallons d'insectes pollinisateurs. Au Canada, on trouve plus de la moitié (55,6 %) des abeilles coupeuses de feuilles en Saskatchewan.
Le Recensement de l'agriculture a réuni des données sur les fermes qui utilisent un ordinateur pour l'entreprise agricole depuis 1986, mais ce n'est que depuis 2001 que des données sont recueillies sur les applications utilisées. En 2006, 106 409 fermes ont déclaré utiliser un ordinateur pour l'entreprise agricole. La proportion de fermes qui utilisent un ordinateur pour concourir à gérer la ferme avait presque doublé tous les cinq ans, de 1986 à 2001. En 2006, le nombre de fermes ayant déclaré utiliser un ordinateur s'établissait à 46,4 %, comparativement à 39,4 % en 2001.
Les données du deuxième recensement sur les applications utilisées étant maintenant disponibles, il est manifeste que les fermes canadiennes, tout comme les entreprises du monde entier, utilisent davantage l'Internet : les trois quarts des fermes canadiennes (75,3 %) qui ont déclaré utiliser des ordinateurs utilisaient l'Internet en 2006, comparativement à 70,4 % en 2001. Grâce aux améliorations de la technologie et à la plus grande disponibilité de la haute vitesse dans les collectivités rurales, les agriculteurs peuvent utiliser l'Internet pour recueillir de l'information afin de prendre des décisions liées à leur entreprise agricole. En 2001, la tenue de la comptabilité avait été l'application la plus courante déclarée par 77,6 % des fermes canadiennes, mais elle a chuté à 71,5 % en 2006, et se classe en deuxième place après l'utilisation de l'Internet. Cette diminution est possiblement attribuable en partie à l'ajout de la catégorie des opérations bancaires en ligne dans le questionnaire de 2006.
Les agriculteurs canadiens semblent également avoir remplacé en partie le déplacement à la banque par un clic de la souris. Quelque 47,8 % des fermes qui utilisent un ordinateur s'en servaient pour des opérations bancaires. Ceci représente 22,2 % de toutes les fermes.
Tout comme en 2001, la proportion de fermes canadiennes qui utilisaient un ordinateur en 2006 était plus élevée dans le cas des fermes ayant des revenus de 250 000 $ et plus que dans celui des exploitations ayant des revenus inférieurs à ce seuil. Soixante et onze pour cent des fermes ayant des revenus de 250 000 $ et plus ont déclaré utiliser un ordinateur, mais moins de la moitié (41,3 %) des fermes ayant des revenus inférieurs à 250 000 $ l'utilisaient. Le groupe ayant des revenus plus élevés avait tendance à utiliser les ordinateurs pour la tenue de la comptabilité, la paie ou la déclaration des revenus (80,8 %) suivies par l'Internet (77,4 %). Dans l'autre groupe, 74,6 % utilisaient l'ordinateur pour l'Internet, suivi par le courrier électronique (69,3 %).
La durabilité de l'agriculture, les préoccupations environnementales et les problèmes de salubrité des aliments ont tous contribué à la croissance de l'agriculture biologique au Canada. Les résultats du recensement indiquent que 15 511 exploitations, ce qui correspond à 6,8 % de toutes les fermes canadiennes, ont déclaré cultiver des produits biologiques pour la vente en 2006. Les fermes qui produisent des produits biologiques mais non certifiés sont plus nombreuses que les fermes biologiques certifiées et les fermes qui sont en transition pour devenir certifiées (tableau 7).
État de certification biologique | Nombre de fermes déclarantes | Pourcentage de toutes les fermes au Canada |
---|---|---|
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture de 2006 | ||
Produits biologique non certifiés | 11 937 | 5,2 % |
Produits certifiés | 3 555 | 1,5 % |
Produits en transition | 640 | 0,3 % |
Ces fermes sont différentes par le type de produits qu'elles cultivent. Les fermes qui déclarent des produits biologiques mais non certifiés sont plus susceptibles de déclarer des élevages d'animaux; 6 380 fermes l'ont fait (figure 9). La Colombie-Britannique a déclaré le plus grand nombre (1 720), suivie de près par l'Ontario qui comptait 1 545 fermes.
Les grandes cultures sont le produit biologique certifié dominant, selon les déclarations de 2 462 exploitations. La moitié de ces fermes se trouvent en Saskatchewan, suivie par l'Ontario, loin derrière en deuxième place (18,9 %). L'Île-du-Prince-Édouard et la Saskatchewan sont les deux seules provinces à déclarer davantage de fermes de grandes cultures certifiées que non certifiées.
Les fermes en transition pour devenir certifiées tendent également à déclarer des grandes cultures biologiques comme leur principal produit. Dans ce cas encore, la Saskatchewan dépassait toutes les autres provinces, 37,7 % de ses fermes ayant déclaré des grandes cultures biologiques.
Les produits de l'érable biologiques, indépendamment de la certification, proviennent principalement du Québec; la Colombie-Britannique domine pour la production de fruits et de légumes biologiques.
Lorsqu'on examine les exploitants agricoles dans trois catégories d'âge, soit moins de 35 ans, de 35 à 54 ans et 55 ans et plus, on constate une nette tendance. Le nombre d'exploitants âgés de moins de 35 ans diminue depuis au moins 1991, première année au cours de laquelle plus d'un exploitant pouvait être dénombré par ferme. De 2001 à 2006, le nombre d'exploitants dans ce groupe d'âge le plus jeune a diminué de 25,1 %, pour se situer à 29 920 exploitants, ce qui est inférieur à la chute de 34,6 % entre 1996 et 2001, mais demeure tout de même considérable. Exprimée en fonction du nombre total d'exploitants, la proportion du groupe des moins de 35 ans a baissé pour passer de 11,5 % des exploitants à 9,1 % depuis 2001 (figure 10).
Le groupe d'âge des 35 à 54 ans a diminué également, tant en nombre absolu que proportionnellement, en baisse de 11,5 % entre 2001 et 2006 pour se chiffrer à 164 160 exploitants. La part du groupe d'âge des 35 à 54 ans a chuté pour passer de 53,6 % du nombre d'exploitants total à 50,2 % depuis 2001. Le groupe des 55 ans et plus affichait la tendance inverse, en hausse de 10,2 % pour atteindre 132 975 exploitants, ce qui montre l'influence de la génération du baby-boom qui vieillit et passe de la catégorie des 35 à 54 ans à celle des 55 ans et plus. La part du groupe des 55 ans et plus a augmenté pour passer de 34,9 % du nombre d'exploitants total à 40,7 % depuis 2001.
L'âge moyen des exploitants agricoles continue d'augmenter (tableau 8). L'âge moyen de l'exploitant agricole a augmenté de 49,9 en 2001 à 52,0 en 2006. Le Québec affiche l'âge moyen le plus bas (49,3 ans), ainsi que le seul âge moyen inférieur à 50 ans, tandis que la Colombie-Britannique (53,6 ans) a le plus élevé. Les trois plus grandes provinces, soit l'Ontario, la Saskatchewan et l'Alberta, ont des moyennes légèrement supérieures à 52 ans.
Province | 2006 | 2001 | 1996 | 1991 |
---|---|---|---|---|
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture, 1991 à 2006 | ||||
Terre-Neuve-et-Labrador | 52,3 | 50,5 | 47,7 | 46,2 |
Île-du-Prince-Édouard | 51,4 | 49,3 | 48,0 | 47,6 |
Nouvelle-Écosse | 53,2 | 51,0 | 49,1 | 48,3 |
Nouveau-Brunswick | 52,8 | 51,0 | 49,4 | 48,1 |
Québec | 49,3 | 47,0 | 45,2 | 44,3 |
Ontario | 52,6 | 50,7 | 49,4 | 48,3 |
Manitoba | 51,2 | 49,0 | 47,7 | 47,4 |
Saskatchewan | 52,6 | 50,5 | 49,2 | 48,2 |
Alberta | 52,2 | 49,9 | 48,2 | 47,3 |
Colombie-Britannique | 53,6 | 51,4 | 49,4 | 48,9 |
Canada | 52,0 | 49,9 | 48,4 | 47,5 |
La proportion de femmes qui se déclarent exploitantes agricoles a augmenté depuis 2001, poursuivant la tendance depuis 1991, lorsque le Recensement de l'agriculture a pour la première fois commencé à recenser jusqu'à trois exploitants. En 2006, tout juste plus d'un quart (27,8 %) de tous les exploitants étaient des femmes, une légère augmentation par rapport aux 26,3 % de 2001. Quoi qu'il en soit, il était encore rare que les femmes soient le seul exploitant, bien qu'elles constituaient environ 40 % des exploitants des fermes à exploitants multiples.
Moins d'agriculteurs travaillent à plein temps à la ferme, et davantage font du travail agricole à temps partiel (tableau 9). Les heures de travail à la ferme sont demeurées stables pour les deux sexes depuis 1996, et les exploitantes tendent à déclarer moins d'heures par semaine de travail à la ferme que les exploitants. Près d'un tiers des exploitantes travaillent plus de 40 heures par semaine à la ferme, comparativement à 53,8 % des hommes. Seulement 22,1 % des hommes travaillent moins de 20 heures à la ferme, comparativement à 40,3 % des femmes.
Depuis 2001, les agriculteurs sont plus nombreux à travailler hors ferme et à travailler de plus longues heures par semaine. C'est souvent la possibilité de trouver un travail qui attire les agriculteurs hors de leurs terres. Le marché du travail en pleine effervescence de l'Alberta est un aimant pour bien des personnes, pas seulement des agriculteurs. Près de la moitié (48,4 %) de tous les exploitants agricoles avaient un travail ou une entreprise hors ferme, comparativement à 44,5 % en 2001. En ce qui a trait au travail hors ferme, la plus grande augmentation s'est produite dans l'emploi à plein temps, qui a grimpé pour passer de 17,6 % des exploitants à 20,2 %, mais chaque catégorie de travail hors ferme a augmenté de pourcentage.
Empty cell | 2006 | 2001 | ||
---|---|---|---|---|
Nombre d'exploitants | Pourcentage du total | Nombre d'exploitants | Pourcentage du total | |
… n'ayant pas lieu de figurer | ||||
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture, 2001 et 2006 | ||||
Total | 327 060 | … | 346 200 | … |
Hommes | 236 220 | 72,2 | 255 015 | 73,7 |
Femmes | 90 840 | 27,8 | 91 180 | 26,3 |
Travail à la ferme pendant l'année précédant le recensement | ||||
Moins de 20 heures par semaine | 88 870 | 27,2 | 88 045 | 25,4 |
20 à 40 heures par semaine | 85 555 | 26,2 | 92 955 | 26,9 |
Plus de 40 heures par semaine | 152 630 | 46,7 | 165 200 | 47,7 |
Travail hors ferme pendant l'année précédant le recensement | ||||
Moins de 20 heures par semaine | 30 715 | 9,4 | 30 080 | 8,7 |
20 à 40 heures par semaine | 61 380 | 18,8 | 63 265 | 18,3 |
Plus de 40 heures par semaine | 66 160 | 20,2 | 60 870 | 17,6 |
Travail hors ferme pendant l'année précédant le recensement | ||||
Total | 158 255 | 48,4 | 154 215 | 44,5 |
Hommes | 112 495 | 47,6 | 112 605 | 44,2 |
Femmes | 45 760 | 50,4 | 41 610 | 45,6 |
Les hommes et les femmes travaillant hors ferme sont nombreux. Cependant, en 2006, pour la première fois, la proportion d'exploitantes qui avaient un travail hors ferme a dépassé la moitié (50,4 %). En comparaison, 47,6 % des hommes avaient un travail hors ferme.
Du Québec vers l'ouest, la proportion d'exploitants agricoles travaillant hors ferme a augmenté dans chaque province, mais de loin la plus forte augmentation s'est produite en Alberta et en Saskatchewan, probablement en raison des possibilités d'emploi dans l'industrie pétrolière et de l'économie en pleine effervescence de l'Alberta.
Lors du Recensement de 2006, 13 801 fermes ont déclaré des blessures liées à l'exploitation agricole au cours des 12 mois précédents. Cela représente 6,0 % de toutes les fermes canadiennes. Le nombre total de fermes ayant déclaré des blessures n'est pas égal au nombre de fermes ayant déclaré des blessures des exploitants (11 891), d'autres membres de la famille (1 892) ou d'autres personnes (1 320), car certaines fermes ont pu déclarer des blessures dans plus d'une catégorie.
La blessure la plus courante parmi les fermes ayant déclaré des blessures était une foulure ou une entorse (43,9 %). Vingt-sept pour cent des fermes ont déclaré des lésions osseuses ou des fractures. La blessure se classant troisième par ordre de fréquence était les plaies ouvertes ou les amputations (23,4 %).
Des comparaisons entre le genre de ferme de toutes les fermes et le genre de ferme des fermes ayant déclaré des blessures (tableau 10), indiquent que les exploitations d'élevage présentaient une plus forte proportion de blessures que les exploitations de culture. À l'exclusion des exploitations avicoles et de production d'œufs, toutes les exploitations d'élevage affichaient une fréquence de blessures plus élevée que leur proportion globale des exploitations selon le genre de ferme.
Genre de ferme | Toutes les fermes | Pourcentage de toutes les fermes | Fermes ayant déclaré des blessures | Pourcentage de toutes les fermes ayant déclaré des blessures |
---|---|---|---|---|
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture, 2001 et 2006 | ||||
Produits laitiers | 14 651 | 6,4 % | 1 420 | 10,3 % |
Bovins de boucherie | 60 947 | 26,6 % | 4 138 | 30,0 % |
Porcs | 6 040 | 2,6 % | 485 | 3,5 % |
Volailles et œufs | 4 578 | 2,0 % | 215 | 1,6 % |
Autres types d’élevage | 30 594 | 13,3 % | 2 045 | 14,8 % |
Grandes cultures | 91 277 | 39,8 % | 4 480 | 32,5 % |
Fruits et légumes | 12 532 | 5,5 % | 526 | 3,8 % |
Production en serre et en pépinière et floriculture | 8 754 | 3,8 % | 492 | 3,6 % |
Total | 229 373 | 100,0 % | 13 801 | 100,0 % |
Dans le cas des fermes ayant déclaré des blessures aux exploitants liées à l'exploitation agricole, les fermes de grandes cultures ont déclaré la plus forte fréquence de blessures, soit dans 34,0 % des fermes. Par ailleurs, les fermes d'élevage de bovins de boucherie se classent en tête de tous les autres genres de ferme, 32,0 % de ces fermes ayant déclaré des blessures à d'autres membres de la famille.
Le tableau change dans le cas des fermes ayant déclaré des blessures à d'autres personnes. Après les fermes de grandes cultures, qui ont déclaré 20,1 % des blessures à d'autres personnes, ce sont les exploitations de culture en serre et en pépinière et de floriculture qui déclarent le plus fort pourcentage (15,0 %), probablement parce que ce genre de ferme utilise davantage de main-d'œuvre embauchée.
Au cours de l'année qui s'est écoulée depuis le Recensement de l'agriculture, un certain nombre de changements considérables a touché l'industrie. Un des faits saillants est indubitablement la poussée d'un certain nombre de pays, mais plus particulièrement des États-Unis, pour accroître la production de carburant à partir de produits agricoles. La possibilité d'une diminution importante des exportations de céréales et d'oléagineux américains a fait grimper les prix des céréales dans le monde entier. Bien que cette évolution ait rendu les producteurs de céréales et d'oléagineux optimistes, au moment où ils envisagent ce qu'ils doivent semer ce printemps, elle a donné à réfléchir aux éleveurs, confrontés à la perspective de coûts plus élevés des aliments à un moment où la capacité de transformation du bétail diminue encore dans certaines régions. Il reste à voir comment ces facteurs et d'autres influeront sur l'offre et la demande, le commerce, la réglementation et les politiques agricoles aux niveaux national et international.
Le Recensement de l'agriculture sert de point de référence pour de nombreuses enquêtes régulières sur la superficie des cultures, les stocks de bétail et les données économiques publiées par la Division de l'agriculture. Cette série, qui sera au besoin révisée de façon à l'harmoniser avec les données du recensement, mesure l'évolution et les défis constants que doivent affronter les agriculteurs.
Statistique Canada tient à remercier la collectivité agricole canadienne de sa participation et de son aide lors du Recensement de l'agriculture de 2006.
1Une exploitation est considérée comme une ferme de recensement si elle produit au moins l'un des produits suivants dans l'intention de vendre :
2Exploitations qui n'ont pas fait l'objet d'un processus de certification officiel (dans le cadre duquel un agent tiers a visité la ferme et perçu un droit). Certaines exploitations peuvent se définir comme biologiques mais non certifiées, parce qu'elles suivent les pratiques d'agriculture biologique appropriées, mais ne sont pas certifiées.
3Exploitations qui sont dans le processus de conversion de leur ferme à des normes biologiques.
4Procédure selon laquelle un organisme de certification (officiellement accrédité) donne une garantie écrite que les produits ou les systèmes de production sont conformes aux exigences prescrites. La certification des produits peut s'appuyer sur toute une série d'activités d'inspection, y compris la vérification des pratiques de gestion, l'audit des systèmes d'assurance de la qualité et des bilans intrants/extrants. (Source : Office des normes générales du Canada)