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Selon les données du Recensement de l'agriculture de 2006, le nombre de fermes de recensement au Canada a continué de chuter, en baisse de 7,1 % pour atteindre 229 373 fermes pendant la période intercensitaire de cinq ans (tableau 1). Cela signifie qu'il y a 17 550 fermes de moins qu'en 2001. Pourtant, la diminution du nombre de fermes donne une fausse impression d'un secteur – comptant quelque 327 060 exploitants selon le dernier recensement – qui continue à faire preuve de résistance. La stabilité des terres agricoles canadiennes entre 2001 et 2006, qui s'établissaient à 167 millions d'acres, est un signe que l'agriculture continue de s'adapter. On constate également une adaptation au niveau du nombre de grandes fermes, c'est-à-dire celles dont les revenus agricoles bruts sont de 250 000 $ et plus (en dollars constants de 2005), qui a augmenté de 13,8 % depuis 2001 tandis que le nombre de fermes qui ont des revenus de moins de 250 000 $ a diminué de 10,5 %.
Tableau 1 Nombre de fermes et superficie agricole, Canada et provinces, 2001 et 2006
En termes de proportion de fermes dans l'ensemble du Canada, l'Ontario a déclaré le plus grand nombre de fermes, soit 57 211 (24,9 %), une proportion légèrement plus élevée qu'en 2001. Toutes les provinces des Prairies ont perdu des parts, la Saskatchewan étant celle qui en a perdu le plus; la proportion y est tombée à 19,3 % de toutes les fermes, par rapport à 20,5 % en 2001. L'Alberta et la Saskatchewan se classent deuxième et troisième des plus grandes provinces agricoles à l'égard du nombre total de fermes (figure 1).
Le nombre de fermes est en baisse constante au Canada depuis 1941. La diminution est plus lente en 2006 qu'en 2001, année où le nombre de fermes a chuté de 10,7 % par rapport au recensement précédent; cependant, la baisse numérique ne présente pas un tableau complet.
Au printemps 2006, moment où les données du Recensement de l'agriculture de 2006 ont été recueillies, les agriculteurs abordaient une saison des semailles qui avait été précédée par une succession de crises : les répercussions négatives de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et de la grippe aviaire qui se sont poursuivies, la chute du prix des produits de base et l'augmentation du coût des engrais, des carburants et d'autres intrants. Depuis lors, le prix de certains produits de base, particulièrement ceux liés à des sources de carburant de rechange, s'est amélioré et même l'industrie des bovins de boucherie, qui était en difficulté, présente des signes de reprise après quatre années difficiles attribuables à l'ESB. Même les conditions météorologiques pourraient peut-être changer en 2007, après plusieurs années de sécheresse dans certaines régions du pays et un excès d'humidité dans d'autres. Il s'agit d'une situation qui rappelle clairement que le Recensement de l'agriculture est un portrait du secteur de l'agriculture au Canada tous les cinq ans, et que le recensement ne peut pas mesurer les changements rapides qui se succèdent entre les années de recensement.
Par suite de l'augmentation des coûts de production et de la baisse généralisée des prix des produits de base, il faut, pour assurer la réussite de l'exploitation agricole, disposer d'un marché à créneaux ou d'une grande exploitation exigeant d'importantes dépenses en immobilisations pour demeurer viable. La diminution du nombre de fermes en est un signe, tout comme l'augmentation du nombre de fermes déclarant de grandes superficies ou des revenus agricoles bruts d'un million de dollars et plus.
La démographie contribue également à réduire le nombre de fermes : les exploitants agricoles vieillissants choisissent de prendre leur retraite ou de passer à des genres d'exploitation « de transition », moins éprouvants physiquement et exigeant moins de capital, d'autant plus que moins de membres de la jeune génération reprennent l'exploitation familiale. Ces tendances se manifestent dans tout le pays.
Aux fins du recensement, une ferme est toute exploitation produisant des produits agricoles dans l'intention de les vendre. Ceci comprend les fermes réalisant de quelconques revenus agricoles, depuis celles qui choisissent le mode de vie agricole sans considérer l'aspect financier, à celles qui souhaitent pratiquer l'agriculture mais qui doivent compléter leur revenu au moyen de travail hors ferme, et celles qui pratiquent l'agriculture à plein temps.
Les revenus agricoles bruts et les dépenses d'exploitation ont augmenté de 2000 à 2005. En 2005, les revenus agricoles bruts au Canada étaient de 42,2 milliards de dollars, en hausse de 8,8 % par rapport aux 38,8 milliards de dollars (en dollars constants de 2005), en 2000. Les dépenses d'exploitation totales ont crû de 0,7 % pour atteindre 36,4 milliards de dollars par rapport aux 36,2 milliards de dollars (en dollars constants de 2005).
Les paiements de programme financés par le gouvernement ont contribué de façon considérable aux revenus agricoles bruts. Les agriculteurs eux-mêmes ont contribué à bon nombre de ces programmes en versant des primes, comme pour n'importe quel régime d'assurance. Selon les données de Statistique Canada sur les paiements directs de programme versés aux producteurs agricoles, en 2000, 6,9 % des revenus provenaient de paiements de programme; en 2005, cette proportion était passée à 11,4 %, ce qui est attribuable en grande partie aux répercussions de l'ESB. La valeur actuelle de ces paiements a presque doublé, passant de 2,6 milliards de dollars à 4,8 milliards de dollars (en dollars courants) au cours de cette période.
Selon l'Indice des prix des entrées dans l'agriculture (IPEA) et l'Indice des prix des produits agricoles (IPPA), l'inflation sur les prix que les agriculteurs ont dû payer pour les intrants qu'ils ont achetés pendant cette période a augmenté plus rapidement que l'inflation sur les prix que les agriculteurs ont reçus pour les produits agricoles qu'ils ont vendus, soit 8,6 % pour les intrants et 1,7 % pour les produits vendus.
L'amélioration de l'efficacité, une augmentation des paiements de programme et l'augmentation de la production ont contribué à maintenir les ratios entre les dépenses et les revenus stables malgré les déséquilibres de l'inflation entre les deux. Les exploitants engageaient en moyenne 86 cents en dépenses (sauf l'amortissement) pour chaque dollar de revenu en 2005, ce qui représente environ 0,5 cent de moins qu'en 2000.
Les progrès technologiques, qui ont permis aux agriculteurs de produire davantage que leurs ancêtres n'auraient jamais pu l'imaginer, la concurrence féroce et des marges bénéficiaires serrées font de l'expansion une stratégie commerciale que de nombreux agriculteurs adoptent.
Cette situation n'est pas propre à l'agriculture; on la retrouve également dans d'autres secteurs, bien que ses répercussions sur l'agriculture aient mis plus de temps à se manifester, parce que l'agriculture est toujours en grande partie une entreprise familiale. L'agriculture comporte un lien émotif pour les familles qui la pratiquent, ce qui les amène parfois à compléter leurs activités agricoles en utilisant de la main-d'œuvre agricole familiale non rémunérée ou au moyen de travail hors ferme. Il n'en demeure pas moins que l'agriculture et la réussite ne s'excluent pas mutuellement, et qu'elle est possible tant dans les petites que dans les grandes exploitations.
Le nombre de fermes « millionnaires » (en dollars constants de 2005) est effectivement à la hausse – le Canada compte à l'heure actuelle 5 902 fermes réalisant des revenus agricoles bruts de 1 million de dollars et plus. Bien qu'il s'agisse encore d'une proportion relativement faible de toutes les fermes, elle affiche une croissance importante, passant de 1,8 % et d'une proportion de 35 % des revenus totaux en 2001, à une proportion de 2,6 % et de 40 % des revenus totaux en 2006 (figure 2).
Ces fermes « millionnaires » étaient plus susceptibles d'être des exploitations constituées en société, représentant 75 % d'entre elles comparativement à 16 % de toutes les fermes. De toutes les fermes « millionnaires », 62,5 % étaient des compagnies familiales, comparativement à 14,1 % de toutes les fermes, et 13,1 % étaient des compagnies non familiales et seulement 1,9 % de toutes les fermes étaient des compagnies non familiales. La proportion de fermes « millionnaires » désignées comme compagnies familiales a augmenté depuis 2001 tandis que celles des compagnies non familiales a diminué.
Parmi les fermes déclarant des revenus de 250 000 $ et plus, groupe qui a connu une croissance pendant un certain nombre de recensements, le tableau est également favorable. Ce groupe (qui comprend les fermes « millionnaires ») ne représente que 17,0 % seulement de toutes les fermes, mais 74,9 % des revenus totaux.
Les 83,0 % restants, en l'occurrence les fermes ayant des revenus inférieurs à 250 000 $, sont toujours de loin les plus nombreuses, mais leur nombre a diminué avec le temps : en 2001, la proportion dans cette catégorie de revenus (en dollars constants de 2005) étaient de 86,1 % (tableau 2).
2006 | 2001 | Variation en pourcentage | |
---|---|---|---|
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture, 2001 et 2006 | |||
Moins de 25 000 $ | 88 392 | 96 570 | -8,5 % |
25 000 $ à 99 999 $ | 62 030 | 69 828 | -11,2 % |
100 000 $ à 249 999 $ | 39 971 | 46 280 | -13,6 % |
250 000 $ à 999 999 $ | 33 078 | 29 792 | 11,0 % |
1 000 000 $ et plus | 5 902 | 4 453 | 32,5 % |
Total de fermes | 229 373 | 246 923 | -7,1 % |
Le fait qu'une exploitation aboutisse dans une ferme « millionnaire » est fortement lié à ce que la ferme produit. Les exploitations porcines, qui représentent 2,6 % de toutes les fermes, ont réalisé 12,5 % des revenus totaux du Canada. Qui plus est, 17,8 % de toutes les exploitations porcines ont déclaré des revenus agricoles bruts de 1 million de dollars et plus, la plus forte proportion de n'importe quel genre de ferme. Pour l'ensemble du Canada, les fermes de grandes cultures sont le genre de ferme le plus courant, représentant tout juste moins de 40 % de toutes les fermes et 30,6 % des revenus totaux, mais seulement 1,5 % des fermes « millionnaires ».
Plus de 15 % de toutes les exploitations avicoles et de production d'œufs appartiennent à la catégorie de revenus de 1 million de dollars et plus, mais elles ne représentent que 2,0 % de toutes les fermes (figure 3).
Cependant, moins de 1 % des fermes désignées « Autres types d'élevage », qui comprennent les fermes d'élevage mixte, de moutons, de chèvres, de chevaux, les exploitations d'apiculture et les autres types de bétail tels que les sangliers et les bisons – réalisent des revenus de 1 million de dollars et plus. Un peu plus de 65 % des fermes élevant d'« autres types d'animaux » et 51,8 % des exploitations productrices de fruits et de légumes ont déclaré des revenus inférieurs à 25 000 $ (tableau 3).
De par leur nature intrinsèque, certains genres de ferme ont tendance à être grandes. En ce qui a trait aux exploitations laitières, porcines, avicoles et de production d'œufs, la combinaison d'un travail exigeant en main-d'œuvre pour prendre soin du bétail, de dépenses en immobilisations élevées, notamment les bâtiments et les quotas, et de l'exigence de se trouver sur place à plein temps, à longueur d'année, fait en sorte que de loin la plus forte proportion appartient à la catégorie de revenus de 250 000 $ et plus.
Genre de ferme | Nombre de fermes | Moins de 25 000 $ | 25 000 $ à 99 999 $ | 100 000 $ à 249 999 $ | 250 000 $ à 999 999 $ | 1 000 000 $ et plus | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture de 2006 | |||||||
Produits laitiers | 14 651 | 3,4 % | 6,7 % | 32,6 % | 52,8 % | 4,5 % | 100 % |
Bovins de boucherie | 60 947 | 38,3 % | 36,3 % | 17,0 % | 6,9 % | 1,4 % | 100 % |
Porcs | 6 040 | 7,7 % | 13,4 % | 21,8 % | 39,4 % | 17,8 % | 100 % |
Volailles et œufs | 4 578 | 27,8 % | 6,3 % | 9,3 % | 41,1 % | 15,4 % | 100 % |
Autres types d’élevage | 30 594 | 65,1 % | 22,0 % | 7,9 % | 4,2 % | 0,9 % | 100 % |
Grandes cultures | 91 277 | 35,3 % | 28,9 % | 19,8 % | 14,5 % | 1,5 % | 100 % |
Fruits et légumes | 12 532 | 51,8 % | 23,3 % | 12,6 % | 9,8 % | 2,6 % | 100 % |
Production en serre et en pépinière et floriculture | 8 754 | 47,7 % | 20,4 % | 12,0 % | 12,3 % | 7,5 % | 100 % |
Total de fermes | 229 373 | 38,5 % | 27,0 % | 17,4 % | 14,4 % | 2,6 % | 100 % |
Bien que les fermes « millionnaires » étaient les plus susceptibles de couvrir leurs dépenses d'exploitation (sauf l'amortissement) grâce à leurs revenus, on a également relevé des cas de réussite dans les catégories inférieures : près de 29 % des fermes appartenant à la catégorie de revenus les plus faibles ont couvert leurs dépenses d'exploitation grâce à leurs revenus, tandis que 14 % des fermes « millionnaires » n'y sont pas parvenues. Lorsque l'on tient compte de toutes les fermes, 44 % n'ont pas couvert leurs frais en 2005 en raison du nombre élevé de très petites fermes (figure 4).
Bien que 71 % des fermes réalisant des revenus inférieurs à 25 000 $ n'aient pas déclaré suffisamment de revenus agricoles pour couvrir leurs dépenses en 2005, cette proportion est légèrement inférieure à celle de 2000.
Les exploitations productrices de fruits et de légumes et les exploitants de culture en serre et en pépinière et de floriculture qui appartenaient à la catégorie des revenus faibles étaient plus susceptibles de couvrir leurs dépenses d'exploitation que d'autres genres de ferme appartenant à la même catégorie – 37,2 % et 41,0 % respectivement ont couvert leurs dépenses d'exploitation.
En règle générale, les genres de ferme réunissant de fortes proportions de petites fermes étaient plus susceptibles d'avoir du mal à couvrir leurs coûts d'exploitation. Pour quelques agriculteurs appartenant à la catégorie de revenus inférieurs, la petite ferme est souvent un choix de mode de vie. Pour d'autres, les faibles revenus sont un rappel réel de la réalité économique de l'agriculture.
Les exploitations qui élèvent principalement des bovins de boucherie et d' « autres types d'animaux » avaient également la plus faible proportion de fermes couvrant leurs dépenses et aussi un nombre important de fermes dans cette catégorie. Pour toutes les exploitations d'élevage de bovins de boucherie, la proportion réalisant des revenus qui couvraient ou dépassaient les dépenses d'exploitation atteignait 51,9 % (figure 5), ce qui était inférieur aux 54,8 % de 2000, probablement par suite des effets de l'ESB et de la fermeture des frontières qui en a résulté. Même parmi toutes les exploitations « Autres types d'élevage », 34,5 % ont déclaré suffisamment de revenus pour couvrir leurs dépenses. Pour certaines fermes de ce genre, la rentabilité n'est peut-être pas le but principal.
Depuis 2000, les prix que tirent les agriculteurs de leurs produits ont plus ou moins joué aux montagnes russes. Les prix des oléagineux ont augmenté d'environ 15 % entre 2000 et 2005. Par ailleurs, les prix des céréales avaient diminué de près de 11 % depuis 2000, plusieurs années de sécheresse ou d'inondations ayant présenté de nouveaux défis aux producteurs de céréales.
Les prix qu'ont tirés les fermes laitières ont connu de fortes augmentations, de l'ordre de 19 % depuis 2000.
Les prix du bétail ont cependant diminué de plus de 11 % entre 2000 et 2005, par suite de la crise de l'ESB, s'étant stabilisés après avoir dégringolé de 26 % entre 2000 et 2004. Lorsque les frontières ont été partiellement rouvertes au bétail canadien en 2005 – et jusqu'au moment où le recensement a été effectué en mai 2006 – le prix du bétail avait quelque peu rebondi par rapport à son creux (figure 6).
Selon l'Indice des prix des entrées dans l'agriculture (IPEA), les agriculteurs ont connu des augmentations importantes de leurs dépenses d'exploitation entre 2000 et 2005. Par exemple, les prix de l'engrais et du carburant ont tous deux augmenté de près de 35 % et les prix des pesticides ont crû de 19 %.
Le coût de la location des terres a également fait un bond, les frais de location ayant augmenté de 14 % en moyenne. En plus de la hausse du coût de location des terres, les agriculteurs louaient plus de terres pour augmenter leur superficie agricole totale et tirer profit des économies d'échelle sans faire de grandes dépenses en immobilisations.
À titre de référence, l'Indice des prix à la consommation d'ensemble de 2000 à 2005 était de 12,2 %.
En termes simples, ce qu'il en coûte pour produire un produit de base et à quel prix l'exploitant peut le vendre sont les principes économiques sous-tendant les ratios dépenses-revenus de divers types. En moyenne, les exploitations réalisant moins de 25 000 $ de recettes ont engagé 1,68 $ en dépenses d'exploitation pour chaque dollar de revenu en 2005.
Il vaut la peine de relever que les ratios dépenses-revenus moyens tiennent compte à la fois des exploitations affichant de généreux bénéfices et de celles qui subissent d'importants déficits d'exploitation dans la même catégorie de revenus. Comme la majorité des exploitations dans la catégorie de revenus les plus faibles appartiennent à cette dernière catégorie, le ratio « moyen » masque les 29 % de fermes qui couvrent effectivement leurs dépenses.
Le genre de ferme a également joué un rôle dans les ratios dépenses-revenus. Selon cette mesure, la façon dont une exploitation s'en est tirée d'un recensement à l'autre varie, certains genres affichant de meilleurs ratios depuis 2000 et d'autres des pires (tableau 4).
Tableau 4 Ratio dépenses-revenus selon le genre de ferme, Canada, 1995, 2000 et 2005
Différents genres de ferme semblent avoir des « zones favorables » différentes pour ce qui est de l'efficience économique. À l'échelle du Canada, la catégorie de revenus de 250 000 $ à 999 999 $ présente le meilleur ratio, avec 0,81 $ pour un dollar, ce qui est légèrement meilleur que celui de la catégorie inférieure (100 000 $ à 249 999 $), qui s'établit à 0,83 $. La même chose va pour les exploitations laitières, avicoles et de production d'œufs et les exploitations productrices de fruits et de légumes. Les « zones favorables » des fermes d'élevage de bovins de boucherie et des fermes laitières chevauchaient deux catégories de revenus : de 100 000 $ à 249 999 $ et de 250 000 $ à 999 999 $, même si les fermes laitières avaient un plus faible « meilleur ratio » que les fermes d'élevage de bovins de boucherie (0,72 $ par rapport à 0,85 $). Pour les fermes porcines et les exploitations de culture en serre et en pépinière et de floriculture, la catégorie de revenus affichant le ratio le plus faible était celle de 100 000 $ à 249 999 $, tandis que pour les fermes « Autres types d'élevage » et de grandes cultures, on a trouvé les ratios les plus faibles dans les fermes « millionnaires ».
Les ratios varient selon le genre de ferme et les ratios d'une province sont fortement influencés par les genres de ferme qu'elle contient. Par exemple, le Québec a affiché le plus faible ratio dépenses-revenus (0,82), en raison surtout de la prédominance du secteur laitier dans cette province (tableau 5). Parmi tous les genres de ferme, les fermes laitières sont celles qui ont dépensé le moins pour chaque dollar de revenu gagné (73 cents).
Les dépenses des producteurs de l'Île-du-Prince-Édouard ont augmenté, passant de 85 cents pour chaque dollar de revenu en 2000 à 90 cents en 2005. La diminution de la production de pommes de terre en 2005 et l'augmentation des prix des intrants ont influencé ce changement.
Province | Année | ||
---|---|---|---|
2005 | 2000 | 1995 | |
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture, 1996 à 2006 | |||
Terre-Neuve-et-Labrador | 0,86 | 0,87 | 0,88 |
Île-du-Prince-Édouard | 0,90 | 0,85 | 0,83 |
Nouvelle-Écosse | 0,87 | 0,84 | 0,85 |
Nouveau-Brunswick | 0,86 | 0,86 | 0,87 |
Québec | 0,82 | 0,83 | 0,80 |
Ontario | 0,86 | 0,86 | 0,84 |
Manitoba | 0,86 | 0,87 | 0,83 |
Saskatchewan | 0,88 | 0,85 | 0,77 |
Alberta | 0,89 | 0,90 | 0,84 |
Colombie-Britannique | 0,90 | 0,91 | 0,90 |
Canada | 0,86 | 0,87 | 0,83 |
En 1995, la Saskatchewan avait le ratio dépenses-revenus le plus faible (77 cents) au moment où les prix des céréales étaient élevés, mais les augmentations des prix des intrants et les diminutions des prix des cultures ont mené à une baisse considérable de la marge bénéficiaire en 2005.
La plupart des provinces ont connu des augmentations des ratios dépenses-revenus depuis 1995. Selon toute mesure, l'agriculture est un secteur de marges bénéficiaires serrées où les exploitants de fermes canadiennes, même avec une bonne gestion, ne peuvent rien contre de nombreux facteurs externes tels que la maladie, les conditions climatiques défavorables et les marchés internationaux.
Le Recensement de l'agriculture sert de point de référence pour de nombreuses enquêtes régulières sur la superficie des cultures, les stocks de bétail et les données économiques publiées par la Division de l'agriculture. Au besion, ces séries seront révisées de façon à les harmoniser avec les données du recensement, et à mesurer l'évolution et les défis constants que doivent affronter les agriculteurs.
Statistique Canada tient à remercier la collectivité agricole canadienne de sa participation et de son aide lors du Recensement de l'agriculture de 2006.
1Une exploitation est considérée comme une ferme de recensement si elle produit au moins l'un des produits suivants dans l'intention de vendre :
2Le recensement mesure les revenus agricoles bruts et les dépenses d'exploitation pour l'année civile précédant le recensement.
La définition du recensement de revenus agricoles bruts (avant les dépenses) comprend :
Les éléments suivants ne sont pas compris dans les revenus agricoles bruts :
3La définition du recensement de dépenses d'exploitation totales ne comprend pas l'amortissement ou la déduction pour amortissement. L'amortissement représente les dépenses liées à l'usure. La déduction pour amortissement représente les dépenses inscrites par le déclarant en vertu des règlements sur les impôts.
Les dépenses d'exploitation :
4Certaines données se rapportent à une autre période de référence que le jour du Recensement. En ce qui a trait aux données financières, la période de référence est l'année civile ou comptable précédant le recensement.
Retour à l'article5Les paiements de programme aux producteurs représentent les montants versés dans le cadre de divers programmes agricoles gouvernementaux aux producteurs agricoles. Les agriculteurs eux-mêmes ont contribué à bon nombre de ces programmes en versant des primes, comme pour n'importe quel régime d'assurance.
Retour à l'article6La classification des genres de ferme est une procédure qui permet de grouper les fermes de recensement selon leur principal produit. Elle se fait en estimant les revenus que la ferme est susceptible de tirer de la vente des cultures et des animaux d'élevage déclarés dans le questionnaire et en déterminant le produit ou le groupe de produits qui représente la plus grande part des revenus agricoles éventuels de la ferme. Ainsi, une ferme de recensement dont les porcs représentent 60 % de ses revenus totaux, les bovins de boucherie, 20 % et le blé, 20 % serait classée comme ferme porcine. Les genres de ferme utilisés dans ce document sont inspirés du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN). Le tableau ci-dessous illustre les liens entre les genres de ferme du Recensement et ceux du SCIAN.
Catégories à cinq chiffres du SCIAN | Catégories du Recensement de l’agriculture |
---|---|
Élevage de bovins laitiers et production laitière | Produits laitiers |
Élevage de bovins de boucherie | Bovins de boucherie |
Élevage de porcs | Porcs |
Élevage de volaille et producteur d’œufs | Volailles et œufs |
Élevage de poulets à griller et d’autres volailles d’abattage | |
Élevage de dindons | |
Couvoirs | |
Élevage de volailles combiné à la production d’œufs | |
Élevage d’autres volailles | |
Élevage de moutons | Autres types d’élevage |
Élevage de chèvres | |
Apiculture | |
Élevage de chevaux et d’autres équidés | |
Élevage d’animaux à fourrure et de lapins | |
Élevage mixte d’animaux | |
Tous les autres types d’élevage divers | |
Culture du soja | Grandes cultures |
Culture de plantes oléagineuses (sauf le soja) | |
Culture de pois et de haricots secs | |
Culture du blé | |
Culture du maïs | |
Autres cultures céréalières | |
Culture de pommes de terre | |
Culture du tabac | |
Culture du foin | |
Toutes les autres cultures agricoles diverses | |
Autres cultures de légumes et de melons (sauf de pommes de terre) | Fruits et légumes |
Culture de fruits et de noix | |
Culture mixte de fruits et de légumes | |
Cultures de champignons | Production en serre et en pépinière et floriculture |
Autres cultures vivrières en serre | |
Culture en pépinière et arboriculture | |
Floriculture |
7Les industries laitières, avicoles et ovocole du Canada sont réglementées par des systèmes de gestion des approvisionnements. Mis sur pied au cours des années 1970, ces systèmes régulent la production nationale et les importations de ces produits de sorte que l'offre corresponde à la demande et que les prix payés aux fermiers restent stables au fil du temps, qu'ils couvrent leurs coûts de production et qu'ils leur assurent un revenu prédéterminé et prévisible. Les transformateurs et les consommateurs peuvent ainsi compter sur un approvisionnement constant de produits de haute qualité à des prix stables.
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