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Seul chez soi : Le nombre de personnes vivant seules est plus élevé que jamais, mais les colocataires sont le type de ménage qui connaît la plus forte croissance

Diffusion : 2022-07-13

Les tendances relatives aux caractéristiques des personnes et des ménages révèlent et influencent leurs conditions socioéconomiques. La croissance démographique, le vieillissement de la population, l'urbanisation, la hausse des niveaux de scolarité, l'immigration soutenue, l'accroissement de la diversité ethnoculturelle et l'abordabilité du logement sont tous des facteurs qui ont contribué à transformer les modes de vie.

Au cours des dernières décennies, la part des ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes additionnelles a graduellement diminué. En revanche, les autres modes de vie, comme le fait de vivre seul, de vivre avec des colocataires ou de vivre avec des membres de la famille élargie, ont gagné en popularité. La diversification des modes de vie a des répercussions sur l'offre et la demande de logements, ainsi que sur les réseaux de soins et de soutien des personnes, leurs dépenses et les économies d'échelle.

Les perturbations sociales et économiques qui ont suivi le début de la pandémie de COVID-19 ont également entraîné des changements dans les caractéristiques familiales et du ménage de certaines personnes. Selon les données de l'Enquête sociale canadienne — Bien-être, travail non rémunéré et temps passé en famille, environ 1 adulte sur 10 (11 %) interrogé entre octobre et décembre 2021 a déclaré que, en raison de la pandémie, la composition de son ménage avait changé, même si ce changement n'avait été que temporaire.

Aujourd'hui, Statistique Canada publie de nouveaux résultats tirés du Recensement de 2021, dont des renseignements sur les familles, les ménages et l'état matrimonial. Le présent article porte sur les changements survenus dans les caractéristiques familiales et du ménage au fil des ans, de même que depuis le début de la pandémie. Les modes de vie les plus répandus ou ceux ayant connu la plus forte croissance diffèrent selon le groupe d'âge, le genre et la région du pays.

Faits saillants

Poursuivant une longue tendance à la hausse, 4,4 millions de personnes vivaient seules en 2021, comparativement à 1,7 million en 1981. Ces personnes représentaient 15 % de tous les adultes âgés de 15 ans et plus vivant dans les ménages privés en 2021, soit la plus forte proportion jamais enregistrée.

Malgré l'augmentation du nombre de personnes vivant seules, la prévalence des ménages composés d'une seule personne est relativement faible au Canada d'un point de vue international : ils représentaient environ 3 ménages sur 10 (29,3 %) en 2021. Parmi les pays du G7, seuls les États-Unis affichaient une proportion légèrement plus faible de ménages d'une seule personne (28,5 % en 2021).

De plus en plus d'adultes d'âge moyen au Canada vivent seuls : la proportion de personnes de 35 à 44 ans vivant seules a doublé de 1981 (5 %) à 2021 (10 %). En revanche, la proportion de femmes de 65 ans et plus vivant seules a diminué au fil du temps en raison de la convergence progressive de l'espérance de vie des hommes et des femmes. Cela signifie que les adultes plus âgés, en particulier les femmes, peuvent vivre en couple plus longtemps.

Comme c'était le cas au cours des dernières années, le Québec a enregistré en 2021 la proportion la plus élevée d'adultes dans les ménages privés vivant seuls (19 %) alors que le Nunavut a enregistré la plus faible proportion (8 %).

Les ménages composés de colocataires — c'est-à-dire deux personnes ou plus vivant ensemble sans qu'aucune ne fasse pas partie d'une famille de recensement — constituent le type de ménage qui a connu la croissance la plus forte. De 2001 à 2021, le nombre de ménages composés de colocataires a augmenté de 54 %. Malgré la forte croissance des ménages composés de colocataires, ceux-ci représentaient tout de même une faible proportion de l'ensemble des ménages canadiens en 2021 (4 %).

En 2021, près d'un million de ménages (986 400) étaient composés de plusieurs générations d'une même famille, de deux familles de recensement ou plus ou encore d'une famille de recensement vivant avec des personnes additionnelles hors famille de recensement. Ces ménages ont connu une croissance relativement forte au cours des 20 dernières années (+45 %) et représentaient 7 % de l'ensemble des ménages en 2021.

Après une période de croissance constante de 2001 (31 %) à 2016 (35 %), la proportion de jeunes adultes de 20 à 34 ans vivant dans le même ménage qu'au moins un de leurs parents est demeurée inchangée de 2016 à 2021 (35 %). En 2021, 15 % des personnes dans la vingtaine et au début de la trentaine vivaient avec des colocataires, c'est-à-dire avec des membres de leur famille élargie ou d'autres personnes non apparentées. Il s'agit du mode de vie qui a connu la croissance la plus forte pour ce groupe d'âge de 2016 à 2021.

De 2016 à 2021, les hausses les plus marquées en proportion de jeunes adultes vivant avec au moins un de leurs parents ont été enregistrées dans plusieurs grands centres urbains situés en Alberta et en Saskatchewan : Red Deer (+7 points de pourcentage), Calgary (+5), Edmonton (+4), Saskatoon (+3) et Regina (+2). Toutefois, c'est dans les grands centres urbains de l'Ontario que la prévalence est demeurée la plus élevée, en particulier à Oshawa, où près de la moitié (49 %) des jeunes adultes vivaient avec leurs parents en 2021.

En général, les tendances relatives aux caractéristiques familiales et du ménage des enfants de 0 à 14 ans vivant dans les ménages privés sont restées relativement stables de 2016 à 2021. Toutefois, parmi les enfants vivant dans une famille monoparentale, une proportion croissante, soit plus de 1 enfant sur 5 (21 %) en 2021, vivait avec son père, comparativement à une proportion de 14 % en 1981.

Près de 1 enfant sur 10 de 0 à 14 ans vivant dans une famille de recensement (9 %), soit plus d'un demi-million d'enfants (553 855), vivait dans le même ménage qu'au moins un de leurs grands-parents en 2021. La grande majorité de ces enfants (516 995) vivaient dans un ménage multigénérationnel, c'est-à-dire avec au moins un de leurs parents et au moins un de leurs grands-parents. Les 36 860 autres enfants vivaient avec au moins un de leurs grands-parents, sans leurs parents présents, dans ce qu'on appelle une famille caractérisée par l'absence d'une génération.

Plus d'un demi-million (550 810) d'enfants de 0 à 14 ans vivaient dans une famille recomposée en 2021, ce qui représente 9 % de tous les enfants de ce groupe d'âge vivant dans des familles de recensement. Cette proportion est stable depuis que les données sur les familles recomposées ont été recueillies pour la première fois, dans le cadre du Recensement de 2011.

En 2021, 26 675 enfants de 0 à 14 ans vivaient en famille d'accueil, en baisse de 10 % par rapport aux 29 590 enfants enregistrés une décennie plus tôt.

Vivez-vous en solo? Vous n'êtes pas seul

Poursuivant une longue tendance à la hausse, 4,4 millions de personnes vivaient seules en 2021, comparativement à 1,7 million en 1981. Ces personnes représentaient 15 % de tous les adultes de 15 ans et plus dans les ménages privés en 2021, la plus forte proportion jamais enregistrée.

Parallèlement à l'augmentation de la prévalence de la vie en solo, la part des ménages composés d'une seule personne continue de croître, comme c'est le cas depuis au moins 1941 lorsqu'ils représentaient 6 % de tous les ménages.

En 2016, les ménages d'une seule personne sont devenus le type de ménage le plus répandu (28 %) pour la première fois au cours des 150 ans d'histoire du Canada. Les ménages d'une seule personne occupaient toujours le premier rang en 2021, représentant un peu moins de 3 ménages sur 10 (29 %). La hausse du nombre de ménages d'une seule personne — qui se poursuit malgré le ralentissement économique et les problèmes d'abordabilité du logement dans certaines régions — s'explique presque entièrement par le vieillissement de la population. Ainsi, la vie en solo est plus répandue chez les personnes âgées. Toutefois, proportionnellement moins d'adultes plus âgés vivent seuls de nos jours comparativement aux générations précédentes.

Infographie 1  Vignette de l'infographie 1: Les ménages composés d'une seule personne demeurent prédominants en 2021
Les ménages composés d'une seule personne demeurent prédominants en 2021 

La croissance des ménages d'une seule personne a une incidence sur la demande de divers types de construction résidentielle. En 2021, la plupart des ménages d'une seule personne (56 %) vivaient dans un appartement, soit dans un immeuble de moins de cinq étages (32 %), un immeuble de cinq étages ou plus (18 %) ou un duplex (6 %). En revanche, la majorité des ménages composés de deux personnes ou plus vivaient dans une maison individuelle non attenante (61 %).

Le Canada continue d'afficher l'une des plus faibles proportions de ménages d'une seule personne parmi les pays du G7

Malgré l'augmentation du nombre de ménages d'une seule personne, la prévalence de ce type de ménage est relativement faible au Canada d'un point de vue international. Parmi les pays du G7, seuls les États-Unis affichaient une proportion plus faible (28,5 % en 2021). En revanche, dans certains pays européens comme la Finlande, l'Allemagne et la Norvège, plus de 4 ménages sur 10 étaient des ménages composés d'une seule personne.

La proportion relativement faible de ménages d'une seule personne au Canada est liée à sa population qui est comparativement jeune. À mesure que le vieillissement de la population s'accélère au Canada, il est possible que cette proportion continue d'augmenter. Cela dit, les préférences culturelles jouent également un rôle dans la prévalence du nombre de personnes vivant seules. Par exemple, le Japon présente la population la plus âgée au monde, mais il n'affiche pas la proportion la plus élevée de ménages d'une seule personne.

Carte 1  Vignette de la carte 1: Le Canada affiche la deuxième proportion la plus faible de ménages composés d'une seule personne parmi les pays du G7
Le Canada affiche la deuxième proportion la plus faible de ménages composés d'une seule personne parmi les pays du G7

Le fait de vivre seul est en hausse chez les jeunes adultes et en baisse chez les femmes plus âgées

Le fait de vivre seul a toujours été plus répandu chez les personnes plus âgées, et c'est encore le cas en 2021 : 42 % de toutes les personnes âgées de 85 ans et plus dans les ménages privés vivaient seules, comparativement à 7 % des personnes de 20 à 24 ans.

Néanmoins, au cours des dernières décennies, il est devenu moins répandu pour les femmes plus âgées de vivre seules. En 2021, 53 % des femmes de 85 ans et plus dans les ménages privés vivaient seules, comparativement à 60 % en 2001. La convergence graduelle de l'espérance de vie des hommes et des femmes depuis les années 1980 a permis à un plus grand nombre de personnes, en particulier les femmes, de continuer à vivre en couple à un âge plus avancé. Le fait de recevoir des soins et du soutien d'un conjoint marié ou d'un conjoint de fait à la maison peut permettre à un plus grand nombre d'adultes plus âgés de vieillir à la maison, lorsqu'ils le souhaitent.

En revanche, il est de plus en plus courant de vivre seul à un plus jeune âge, en particulier chez les adultes d'âge moyen. Par exemple, la proportion de personnes de 35 à 44 ans vivant seules a doublé de 1981 (5 %) à 2021 (10 %). Cette tendance peut refléter le fait que les membres de la génération X et les millénariaux, qui constituaient ce groupe d'âge en 2021, reportent la fondation d'une famille jusqu'à ce qu'ils aient terminé leurs études et trouvé un emploi stable. D'autres changements sociétaux, comme l'instabilité croissante des unions et la croissance des relations sans cohabitation, l'urbanisation, l'évolution des préférences en matière de style de vie et l'augmentation du nombre de tours d'habitation offrant des logements pour une seule personne, ont également contribué à la hausse du nombre de jeunes adultes vivant seuls.

En raison de ces changements dans les caractéristiques démographiques des personnes vivant seules, leurs caractéristiques socioéconomiques, familiales et du logement se sont diversifiées au cours des dernières années.

Infographie 2  Vignette de l'infographie 2: De 1981 à 2021, le fait de vivre seul est devenu plus répandu chez les jeunes adultes
De 1981 à 2021, le fait de vivre seul est devenu plus répandu chez les jeunes adultes

De nombreuses personnes vivant seules entretiennent des liens familiaux étroits et prévoient former une union dans le futur

Dans le cadre du Recensement de la population, les caractéristiques familiales et du ménage des personnes sont déterminées en fonction de leur lieu habituel de résidence, soit, dans la plupart des cas, le logement où une personne vit la plupart du temps. Cependant, certaines personnes qui vivent habituellement seules vivent également une partie de leur temps avec d'autres. Elles peuvent également entretenir des liens familiaux étroits ou assumer des responsabilités découlant de relations antérieures.

Selon les données de l'Enquête sociale générale de 2017, près de 3 personnes de 20 ans et plus vivant seules sur 4 au Canada (72 %) avaient vécu auparavant en couple, et plus de la moitié (55 %) avaient au moins un enfant vivant ailleurs. De plus, 17 % des personnes vivant seules en 2017 étaient en couple avec une personne qui vivait ailleurs, une situation qu'on appelle parfois une relation de « couple vivant chacun chez soi ».

Pour certains, vivre seul n'est qu'une situation à court terme durant une transition entre différentes phases de la vie. C'est particulièrement vrai pour les jeunes adultes : parmi les personnes de 20 à 34 ans qui vivaient seules et qui n'étaient pas en couple en 2017, la plupart avaient déclaré être ouvertes à l'idée de vivre en union libre dans le futur (72 %), avoir l'intention de se marier dans le futur (60 %) et avoir l'intention d'avoir un enfant un jour (67 %). Pour d'autres, vivre seul est un mode de vie permanent reflétant leurs préférences et leur choix de vie.

Le Québec demeure le chef de file de la vie en solo, à l'opposé du Nunavut

Comme cela a été le cas depuis 1996, le Québec est la province qui a affiché la proportion la plus élevée de personnes vivant seules (19 %) en 2021. En revanche, le Nunavut enregistre depuis 2001 la plus faible proportion de personnes vivant seules, soit 8 % des adultes dans ce territoire en 2021. Parmi les provinces, l'Ontario (12 %) et l'Alberta (13 %) ont affiché les deux plus faibles proportions d'adultes vivant seuls en 2021.

Infographie 3  Vignette de l'infographie 3: Parmi les provinces et territoires, le Québec est le chef de file de la vie en solo
Parmi les provinces et territoires, le Québec est le chef de file de la vie en solo

Les différences liées aux caractéristiques sociodémographiques, aux conditions économiques et aux conditions de logement comptent parmi les facteurs contribuant aux variations observées du nombre de personnes vivant seules d'un bout à l'autre du Canada au fil du temps.

Par exemple, la population relativement jeune du Nunavut et son taux de fécondité élevé contribuent au nombre plus faible de personnes vivant seules, en plus des problèmes liés à la qualité, à l'abordabilité et au caractère surpeuplé des logements.

En revanche, le fait que relativement peu de personnes vivent seules en Ontario peut refléter les coûts de logement moyens plus élevés et la grande proportion de jeunes adultes vivant avec leurs parents dans cette province.

Les coûts de logement plus faibles, des crédits d'impôt pour les personnes vivant seules dans certaines circonstances et divers facteurs socioculturels, y compris une plus forte instabilité conjugale, contribuent à la prévalence plus élevée des personnes vivant seules au Québec.

En général, les résidents des centres-villes des grands centres urbains étaient considérablement plus susceptibles de vivre seuls, sous l'effet des logements à forte densité qu'on tend à trouver au cœur de ces centres urbains. À l'instar de ce qu'on observe à l'échelle provinciale, les personnes vivant seules étaient particulièrement nombreuses dans les centres-villes de plusieurs grands centres urbains au Québec : près de la moitié des adultes vivaient seuls dans les centres-villes de Trois-Rivières (48 %) et de Saguenay (45 %), deux centres-villes où la proportion d'adultes plus âgés est particulièrement élevée. Des niveaux semblables ont été observés dans les centres-villes de Drummondville (44 %), de Québec (44 %) et de Sherbrooke (43 %).

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière la santé mentale des personnes vivant seules

Comme les liens sociaux jouent un rôle important dans la satisfaction à l'égard de la vie et de la santé (lien en anglais seulement), des préoccupations existent quant à l'incidence de vivre seul sur la santé mentale.

Le risque de vivre de l'isolement social peut être particulièrement accru chez les adultes plus âgés vivant seuls. Comparativement aux générations précédentes, les personnes de 65 ans et plus, en particulier les personnes plus jeunes de ce groupe qui font partie de la génération des baby-boomers, ont eu moins d'enfants en moyenne et ont affiché des taux plus élevés de séparation conjugale et de divorce, ce qui pourrait réduire le nombre de proches parents (lien en anglais seulement). Les personnes qui ont des enfants adultes peuvent ne plus vivre à proximité géographique de ceux-ci, si leurs enfants ont déménagé dans une autre collectivité pour le travail ou d'autres raisons.

Au cours des dernières années, le vieillissement de la population et d'autres changements sociétaux ont attiré de plus en plus l'attention sur l'isolement social et la solitude. À preuve, en 2018, le Royaume-Uni a annoncé la création d'une nouvelle initiative pangouvernementale de lutte contre la solitude (lien en anglais seulement), y compris la nomination d'un ministre responsable de la solitude. D'autres pays, comme les États-Unis (lien en anglais seulement), la Suède (lien en anglais seulement) et le Japon (lien en anglais seulement), ont créé des portefeuilles gouvernementaux semblables et consacré des ressources publiques à la diminution de la solitude. Au Canada, la solitude est l'un des indicateurs du Cadre sur la qualité de vie qui a récemment été établi à l'échelle nationale et qui servira à déterminer les priorités stratégiques futures.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19 au Canada en mars 2020, les personnes vivant seules ont perdu bon nombre de possibilités d'établir des liens sociaux en personne en raison des mesures de confinement et de distanciation physique, des « bulles familiales » et d'autres mesures de santé publique connexes. Les résultats d'enquêtes internationales portent à croire que le sentiment de solitude s'est accru pendant la pandémie (lien en anglais seulement).

Dans le cadre du nouveau Carrefour de la qualité de vie de Statistique Canada, on mentionne qu'à la fin de 2021 près du quart (24 %) des personnes vivant seules ont déclaré qu'elles se sentaient toujours ou souvent seules, soit plus du double de la proportion de personnes vivant avec d'autres personnes (11 %). De plus, les personnes ayant déclaré se sentir fréquemment seules se disaient en moins bonne santé mentale et affichaient un niveau de satisfaction globale à l'égard de la vie plus faible que celles qui se sentaient moins souvent seules.

Les colocataires constituent le type de ménage qui croît le plus rapidement

La plupart des ménages canadiens (60 %) ont une structure relativement simple, c'est-à-dire qu'ils sont composés d'une seule famille de recensement — définie comme un couple, comptant ou non des enfants, ou une famille monoparentale — sans personnes additionnelles. Toutefois, au cours des 20 dernières années, la proportion correspondant aux autres types de ménage a augmenté de façon constante.

Conformément à ce phénomène, les ménages de colocataires, composés de deux personnes ou plus ne faisant pas partie d'une famille de recensement, ont connu la croissance la plus forte de tous les types de ménages de 2001 à 2021 (+54 %). C'était également vrai au cours des cinq dernières années : de 2016 à 2021, le nombre de ménages de colocataires a augmenté de 14 %, soit plus de trois fois plus que la croissance des ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes additionnelles (+4 %). Néanmoins, les 663 835 ménages de colocataires au Canada représentaient une proportion relativement faible de l'ensemble des ménages (4 %) en 2021.

À l'échelle régionale, la proportion de ménages composés de colocataires était généralement plus élevée dans les centres-villes des grands centres urbains, en particulier ceux qui comptent un ou plusieurs grands établissements d'enseignement postsecondaire. Par exemple, 17 % des ménages du centre-ville d'Halifax étaient des ménages de colocataires, comparativement à 7 % pour l'ensemble de la région métropolitaine d'Halifax. De même, les centres-villes de Kingston (12 %) et de Waterloo (12 %) comptaient une proportion élevée de ménages de colocataires. Ces ménages étaient également plus répandus dans les régions comptant des attractions touristiques populaires, comme Whistler (13 %) et Banff (12 %).

Le nombre d'autres types de ménages comptant une famille de recensement — plusieurs générations d'une même famille partageant un foyer, deux familles de recensement ou plus vivant ensemble sous le même toit ou encore une famille de recensement vivant avec d'autres personnes apparentées ou non — a également augmenté de façon marquée au cours des 20 dernières années (+45 %). On comptait près de 1 million de ces ménages en 2021, ce qui correspond à 7 % de l'ensemble des ménages canadiens. Ces changements témoignent en partie des défis liés à la disponibilité et à l'abordabilité des logements, ainsi que de l'évolution des styles de vie et des préférences culturelles.

Infographie 4  Vignette de l'infographie 4: Depuis 2001, la proportion de ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes additionnelles a diminué
Depuis 2001, la proportion de ménages comptant une seule famille de recensement sans personnes additionnelles a diminué

Plus de jeunes adultes vivent avec des colocataires, et moins d'entre eux vivent avec leur conjoint ou leur enfant

En 2001, près de la moitié (49 %) des jeunes adultes de 20 à 34 ans vivaient avec leur conjoint marié ou leur conjoint de fait ou encore leurs enfants, sans leurs propres parents. Cette part a diminué pour s'établir à 39 % en 2021. À l'inverse, la proportion de jeunes adultes affichant un autre mode de vie — partageant leur domicile avec au moins un de leurs parents, vivant avec des colocataires ou vivant seuls — a augmenté, passant de 51 % en 2001 à 61 % en 2021.

Comme les femmes ont tendance à former des unions à un plus jeune âge que les hommes, les jeunes femmes étaient plus susceptibles (46 %) que les jeunes hommes (32 %) de vivre avec leur conjoint marié ou leur conjoint de fait ou encore avec leurs enfants sans la présence de leurs propres parents. En revanche, les jeunes hommes (68 %) étaient plus susceptibles que les jeunes femmes (54 %) de vivre avec leurs parents, avec des colocataires ou seuls.

Le mode de vie ayant connu la croissance la plus prononcée chez les personnes âgées de 20 à 34 ans était celui de vivre avec d'autres personnes, mais en dehors d'une famille de recensement, augmentant en nombre de 20 % de 2016 à 2021. Cela comprend le fait de partager une maison avec des colocataires ou de vivre avec une famille non apparentée ou avec des membres de la famille élargie. En 2021, 15 % des jeunes adultes étaient dans cette situation, en hausse par rapport aux 11 % observés en 2001. Les jeunes adultes peuvent vivre avec des colocataires pour obtenir du soutien financier, en raison d'un manque de logements abordables, par choix, pour avoir de la compagnie et du soutien émotionnel ou pour d'autres raisons.

La proportion de jeunes adultes vivant avec au moins un de leurs parents se stabilise

Bien qu'il soit souvent considéré comme une tendance relativement nouvelle, le phénomène des jeunes adultes vivant avec leurs parents est examiné avec intérêt par Statistique Canada depuis près d'un siècle.

Après une tendance à la hausse depuis 2001 (31 %), la proportion de jeunes adultes de 20 à 34 ans vivant dans le même ménage qu'au moins un de leurs parents est inchangée de 2016 à 2021 (35 %). Toutefois, le profil d'âge des jeunes adultes vivant avec leurs parents a continué de se déplacer vers les groupes d'âge plus avancé : en 2021, 46 % des jeunes adultes vivant avec leurs parents étaient âgés de 25 à 34 ans, comparativement à 38 % en 2001.

Pour des raisons semblables à celles qui motivent la décision de vivre en colocation, les jeunes adultes peuvent habiter avec leurs parents par nécessité, par préférence ou les deux. Même si certains jeunes adultes peuvent avoir toujours vécu au domicile parental, d'autres peuvent y être retournés après une ou plusieurs périodes passées ailleurs, entre autres pour poursuivre des études ou pour vivre avec un conjoint marié ou un conjoint de fait.

Infographie 5  Vignette de l'infographie 5: Plafonnement de la proportion des jeunes adultes vivant avec leurs parents de 2016 à 2021
Plafonnement de la proportion des jeunes adultes vivant avec leurs parents de 2016 à 2021

Il est probable que, pendant la pandémie de COVID-19, certains étudiants de niveau postsecondaire ont quitté leur résidence d'étudiants ou décidé de ne plus y vivre pendant leurs études. Il est toutefois peu probable que les données du recensement saisissent l'ampleur des répercussions de la pandémie à ce sujet. En effet, dans le cadre du recensement, on considère les personnes selon leur lieu habituel de résidence et les dénombre comme vivant à leur adresse principale seulement. Selon les instructions, les étudiants doivent être inscrits comme personnes vivant au domicile parental, pourvu qu'ils y retournent périodiquement durant l'année.

Les grands centres urbains de l'Alberta et de la Saskatchewan enregistrent la plus forte croissance du nombre de jeunes adultes vivant avec leurs parents

À l'instar des tendances observées au cours des dernières années de recensement, les proportions les plus élevées de jeunes adultes vivant avec leurs parents ont été enregistrées dans plusieurs des grands centres urbains (régions métropolitaines de recensement) de l'Ontario. Près de la moitié des jeunes adultes d'Oshawa (49 %), de Toronto (47 %), de Windsor (45 %) et de Hamilton (44 %) vivaient dans le même ménage qu'au moins un de leurs parents. En général, les coûts du logement sont relativement élevés dans ces régions, et de nombreux établissements d'enseignement postsecondaire sont situés à proximité de celles-ci. En outre, une proportion relativement importante d'immigrants et de personnes appartenant à des groupes racisés vivent généralement dans ces régions, et ces groupes sont plus susceptibles de vivre avec leurs parents.

Cela dit, de 2016 à 2021, la proportion de jeunes adultes vivant avec leurs parents a légèrement diminué dans bon nombre des plus grands centres urbains du Canada, y compris Vancouver (-3 points de pourcentage), Montréal et Toronto (-1 point de pourcentage dans chaque cas). Cette diminution pourrait découler du fait qu'un plus grand nombre de jeunes adultes des plus grandes villes du Canada ont choisi de déménager dans de plus petites collectivités après le début de la pandémie. De 2020 à 2021, un nombre record de personnes ont déménagé à l'extérieur des grands centres urbains, tandis que les régions rurales de l'Ontario et du Québec ont enregistré d'importants gains de migrants provenant de l'intérieur de leur province.

Parmi les jeunes adultes dans les grands centres urbains du Canada, le fait de vivre avec ses parents était le mode de vie le moins répandu pour ceux qui résidaient au Québec, et plus particulièrement à Sherbrooke (20 %), Saguenay, Québec et Trois-Rivières (21 % dans chacun de ces centres urbains). Dans ces régions, les coûts du logement sont relativement faibles, et la prévalence des personnes immigrantes ou appartenant à des groupes racisés y est plus faible.

Carte 2  Vignette de la carte 2: Red Deer a connu la croissance la plus marquée de jeunes adultes vivant avec leurs parents de 2016 à 2021
Red Deer a connu la croissance la plus marquée de jeunes adultes vivant avec leurs parents de 2016 à 2021

De 2016 à 2021, la croissance la plus marquée en points de pourcentage de la proportion de jeunes adultes vivant avec au moins un de leurs parents a été enregistrée dans plusieurs grands centres urbains de l'Alberta ou de la Saskatchewan : Red Deer (+7 points de pourcentage), Calgary (+5), Edmonton (+4), Saskatoon (+3) et Regina (+2). Malgré cette hausse, la prévalence de ce mode de vie est demeurée relativement faible dans ces grands centres urbains. Par exemple, un peu plus du quart des jeunes adultes vivaient avec au moins un de leurs parents à Red Deer (27 %) et à Saskatoon (26 %) en 2021.

Parmi les provinces et les territoires, l'Alberta et la Saskatchewan ont connu les plus fortes baisses de l'activité économique au cours de la première année de la pandémie, principalement en raison de la baisse des prix de l'énergie. Compte tenu des pertes d'emplois, de la diminution des possibilités d'emploi ou de la réduction des heures travaillées, il est possible que de jeunes adultes aient choisi de rester au domicile parental ou d'y retourner pendant un certain temps. Les résultats de l'Enquête nationale auprès des ménages de 2011 indiquent que les jeunes adultes qui vivent avec leurs parents sont moins susceptibles que d'autres jeunes adultes d'avoir un emploi, de travailler à temps plein toute l'année et d'être responsables financièrement des dépenses du ménage.

Les jeunes adultes peuvent avoir reporté le moment de fonder une famille pendant la pandémie

Bien que la pandémie de COVID-19 ait entraîné des perturbations, du stress et d'autres défis dans la vie des personnes de tous âges, les jeunes adultes ont été, dans une certaine mesure, particulièrement durement touchés par les diverses mesures de santé publique mises en place pour combattre la pandémie. Des études récentes ont révélé que, depuis le début de la pandémie, la situation financière, scolaire et professionnelle des jeunes adultes s'est détériorée de façon disproportionnée par rapport à celle des adultes plus âgés. Il en a été de même pour leur santé mentale. Les multiples répercussions de la pandémie, qui ont été particulièrement importantes pour les jeunes adultes au Canada comparativement aux jeunes adultes d'autres pays, pourraient influencer leurs trajectoires d'emploi et de rémunération pour les années à venir.

En plus des répercussions socioéconomiques et sanitaires de la pandémie, les confinements, la distanciation physique et l'adoption de l'enseignement à distance peuvent avoir créé des obstacles pour les jeunes adultes qui cherchent à former de nouveaux réseaux sociaux, de nouvelles amitiés ou de nouvelles relations amoureuses.

Selon les données de l'Enquête sociale canadienne — Bien-être, travail non rémunéré et temps passé en famille, 18 % des jeunes adultes interrogés entre octobre et décembre 2021 ont déclaré que la composition de leur ménage avait changé en raison de la pandémie de COVID-19, même si ces changements n'ont été que temporaires. Parmi ces jeunes adultes, plus de 1 personne sur 5 (21 %) avait déménagé avec au moins un de ses parents ou de ses beaux-parents.

La pandémie a également eu une incidence importante sur la planification familiale des jeunes adultes. Des résultats récents indiquent qu'un peu plus de 3 personnes de 25 à 34 ans sur 10 (31 %), soit le groupe d'âge où les femmes ont la fécondité la plus élevée, ont déclaré qu'elles souhaitaient maintenant avoir moins d'enfants ou les avoir plus tard en conséquence de la pandémie.

Une proportion croissante d'enfants dans les familles monoparentales vivent avec leur père

De 2016 à 2021, les tendances relatives aux caractéristiques familiales et du ménage des enfants étaient assez stables, comme cela a été le cas de 2011 à 2016. La majorité (70 %) des presque 6 millions d'enfants âgés de 0 à 14 ans dans les ménages privés au Canada habitaient avec leurs deux parents biologiques ou adoptifs, 9 % vivaient dans une famille recomposée et 19 %, dans une famille monoparentale. À cela, il faut ajouter les 2 % d'enfants qui vivaient avec au moins un de leurs grands parents et sans leurs parents, avec d'autres personnes apparentées, ou en famille d'accueil.

La tendance à un partage plus égal du temps parental après un divorce ou une séparation a contribué à accroître la proportion d'enfants dont les parents sont séparés ou divorcés et qui habitent au domicile de leur père le jour du recensement. Par conséquent, la proportion d'enfants de 0 à 14 ans vivant dans une famille monoparentale qui habitent avec leur père a augmenté au cours des dernières décennies, passant de 14 % en 1981 à 21 % en 2021. Cette situation représentait 4 % de tous les enfants âgés de 0 à 14 ans vivant dans une famille de recensement en 2021. Malgré cette augmentation récente de la prévalence, la proportion d'enfants vivant avec leur père dans une famille monoparentale était encore plus élevée dans les premières décennies du 20e siècle en raison de la mortalité maternelle plus élevée à cette époque.

Infographie 6  Vignette de l'infographie 6: La proportion d'enfants vivant avec leur père dans une famille monoparentale augmente légèrement
La proportion d'enfants vivant avec leur père dans une famille monoparentale augmente légèrement

Plus d'un demi-million d'enfants vivent avec au moins un de leurs grands-parents, principalement dans un ménage multigénérationnel

En 2021, près de 1 enfant de 0 à 14 ans sur 10 vivant dans une famille de recensement (9 %, soit 553 855 enfants) habitait dans le même ménage qu'au moins un de ses grands-parents. Cette proportion était inchangée par rapport à 2016, mais elle était en hausse par rapport aux 7 % observés en 2001.

Parmi les 553 855 enfants vivant avec leurs grands-parents en 2021, la grande majorité (93 %) vivait dans un ménage multigénérationnel, c'est-à-dire avec au moins un de leurs parents et au moins un de leurs grands-parents. Plus précisément, 63 % vivaient avec leurs deux parents et au moins un de leurs grands-parents, et 30 % vivaient avec un de leurs parents et au moins un de leurs grands-parents. Les 36 860 autres enfants vivaient avec au moins un de leurs grands-parents et sans leurs parents. Parmi eux, la moitié (50 %) vivait avec deux grands-parents, 42 % vivaient avec leur grand-mère seulement et 8 % avec leur grand-père seulement.

Infographie 7  Vignette de l'infographie 7: La plupart des enfants de 0 à 14 ans qui vivent avec au moins un de leurs grands-parents vivent également avec leurs deux parents
La plupart des enfants de 0 à 14 ans qui vivent avec au moins un de leurs grands-parents vivent également avec leurs deux parents

Les grands-parents, les parents et les petits-enfants peuvent vivre ensemble sous le même toit pour de nombreuses raisons. Certaines personnes le font surtout par nécessité, par exemple pour mettre en commun leurs ressources financières, pour donner ou recevoir des soins, pour des raisons de réunification familiale ou en réaction à la pénurie de logements. De plus, le fait de vivre à proximité de membres de la famille peut refléter des préférences culturelles ou individuelles.

Des études antérieures ont révélé que les petits-enfants vivant avec leurs grands-parents étaient plus susceptibles d'habiter avec un grand-parent immigrant, d'avoir une identité autochtone, d'appartenir à un groupe racisé, de parler une langue non officielle à la maison ou d'être de confession sikhe, hindoue, bouddhiste ou musulmane. À mesure que la composition autochtone et ethnoculturelle de la population du Canada continue d'évoluer, parallèlement au vieillissement de la population, il est possible que les ménages multigénérationnels jouent un rôle croissant dans les réseaux de soins et de soutien social des enfants, des parents et des personnes âgées dans les prochaines années.

Suivant les tendances antérieures, de grandes variations géographiques ont été observées dans la proportion d'enfants vivant avec au moins un de leurs grands-parents.

Parmi les provinces et les territoires, c'est au Nunavut (22 %), en Colombie-Britannique (13 %), en Ontario (12 %) et dans les Territoires du Nord-Ouest (10 %) où les enfants étaient les plus susceptibles de vivre avec leurs grands-parents, ce qui rend compte des proportions relativement plus élevées des groupes de population autochtone et immigrante dans ces régions.

En général, la proportion d'enfants vivant avec leurs grands-parents était la plus élevée chez les jeunes enfants de 0 à 4 ans et la plus faible chez les enfants de 10 à 14 ans. Les variations provinciales et territoriales étaient plus importantes chez les tout-petits. Au Nunavut, le tiers (33 %) des enfants de 0 à 4 ans vivaient avec au moins un de leurs grands-parents, comparativement à 5 % des enfants du même groupe d'âge au Québec.

Graphique 1  Graphique 1: Au Nunavut, le tiers des enfants âgés de 0 à 4 ans vivent avec au moins un de leurs grands-parents
Au Nunavut, le tiers des enfants âgés de 0 à 4 ans vivent avec au moins un de leurs grands-parents

Parmi les grands centres urbains du Canada, cette situation était particulièrement répandue chez les enfants vivant dans la région d'Abbotsford–Mission, où plus de 1 enfant sur 5 (22 %) vivait dans le même foyer qu'au moins un de ses grands-parents. Cette situation était également fréquente dans plusieurs municipalités de la région du Grand Toronto, et plus particulièrement Brampton (28 %), Markham (23 %), Caledon (20 %), Mono (20 %), Ajax et Pickering (19 % pour chacune d'elles).

Environ 1 enfant sur 10 vit dans une famille recomposée, soit la même proportion depuis 2011

En 2021, plus d'un demi-million (550 810) d'enfants âgés de 0 à 14 ans vivaient dans une famille recomposée, soit 9 % de tous les enfants de 0 à 14 ans vivant dans une famille de recensement. Cette proportion est stable depuis que les données sur les familles recomposées ont été recueillies pour la première fois, dans le cadre du Recensement de la population de 2011.

Les enfants vivant au Nouveau-Brunswick et au Québec (12 % pour chacune de ces provinces) étaient les plus susceptibles de vivre dans une famille recomposée, tandis que les enfants de la Colombie-Britannique et de l'Ontario (8 % chacune) l'étaient le moins.

Le saviez-vous? Près de 1 enfant sur 5 a vécu la séparation ou le divorce de ses parents

Selon les données de l'Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes de 2019, 18 % des enfants de 1 à 17 ans ont vécu la séparation ou le divorce de leurs parents. Il s'agit de la première estimation nationale de ce phénomène depuis de nombreuses années.

Graphique 2  Graphique 2: Les enfants vivant au Nouveau-Brunswick et au Québec sont les plus susceptibles de vivre dans des familles recomposées
Les enfants vivant au Nouveau-Brunswick et au Québec sont les plus susceptibles de vivre dans des familles recomposées

Les enfants plus âgés sont plus susceptibles que les très jeunes enfants d'avoir vécu la séparation ou le divorce de leurs parents ainsi que d'éventuelles remises en union par la suite étant donné que plus de temps s'est écoulé depuis leur naissance. Par conséquent, quel que soit leur lieu de résidence, la proportion d'enfants vivant dans une famille recomposée était la plus élevée chez les enfants de 10 à 14 ans et la plus faible chez les enfants de 0 à 4 ans.

Parmi les enfants vivant dans une famille recomposée, un peu moins des deux tiers (65 %) avaient au moins une demi-sœur ou un demi-frère biologique, adoptif ou par alliance. Ainsi, un peu plus du tiers (35 %) vivait dans une famille où tous les enfants étaient les enfants biologiques ou adoptés d'un seul parent.

Infographie 8  Vignette de l'infographie 8: Environ les deux tiers des enfants vivant dans des familles recomposées vivent avec au moins une demi-sœur ou un demi-frère biologique, adoptif ou par alliance
Environ les deux tiers des enfants vivant dans des familles recomposées vivent avec au moins une demi-sœur ou un demi-frère biologique, adoptif ou par alliance

Parmi les 353 425 enfants qui vivaient avec un beau-parent en 2021, une plus grande proportion (60 %) avait un beau-père comparativement à une belle-mère (40 %), ce qui peut refléter le fait qu'à la suite d'une séparation ou d'un divorce, les mères sont plus susceptibles que les pères d'avoir la responsabilité parentale exclusive de leurs enfants (parfois appelée la garde exclusive).

Moins d'enfants en famille d'accueil depuis 2011

Les enfants en famille d'accueil constituent une petite population d'enfants qui rejoignent le système de placement en famille d'accueil lorsque, pour diverses raisons, ces enfants ne sont pas en mesure de vivre au domicile parental. La période passée en famille d'accueil peut être très courte ou prolongée, selon les circonstances.

Depuis 2011, le Recensement de la population recueille des données sur les enfants en famille d'accueil vivant dans des ménages privés. Comme ces relations sont autodéclarées, les chiffres peuvent différer de ceux produits par les organismes provinciaux ou territoriaux responsables du placement familial. Par exemple, une personne peut dépasser l'âge limite du système officiel de placement familial, mais continuer de demeurer au domicile de ses parents d'accueil.

Le système de placement relève des provinces et des territoires. Bien que les critères d'âge pour l'admissibilité aux familles d'accueil varient d'une province ou d'un territoire à l'autre, la majorité (62 %) des personnes en famille d'accueil en 2021 étaient âgées de 0 à 14 ans.

Selon le Recensement de la population de 2021, 26 675 enfants de 0 à 14 ans vivaient dans des familles d'accueil au Canada, soit environ 1 enfant du même groupe d'âge sur 250 (0,4 %) vivant dans un ménage privé.

Malgré la croissance de la population totale âgée de 0 à 14 ans, le nombre d'enfants en famille d'accueil dans ce groupe d'âge a diminué de 10 % par rapport aux 29 590 dénombrés en 2011, année au cours de laquelle les données sur les enfants en famille d'accueil ont été recueillies pour la première fois, dans le cadre du Recensement de la population. Cette tendance reflète peut-être les politiques des autorités visant à laisser les enfants avec leurs parents ou des personnes apparentées lorsque possible, grâce à des interventions préventives comme l'éducation parentale et des programmes de soutien. Le manque de familles d'accueil disponibles peut également constituer un facteur contributif : bon nombre de provinces et de territoires ont réclamé plus de familles d'accueil au cours des dernières années.

Comme c'est le cas depuis 2011, le Manitoba a affiché en 2021 la plus forte proportion d'enfants en famille d'accueil (2 %) parmi les enfants de 0 à 14 ans vivant dans des ménages privés. Cette proportion est quatre fois plus élevée que la moyenne nationale et 10 fois plus élevée que la proportion observée en Ontario (0,2 %). Selon les données du Recensement de 2016, les enfants autochtones de 0 à 14 ans étaient 13 fois plus susceptibles (4 %) que les enfants non autochtones (0,3 %) d'être en famille d'accueil.

Regard vers l'avenir

Au cours des prochains mois, d'autres diffusions du Recensement de 2021 révéleront plus de renseignements sur la diversité des caractéristiques familiales et du ménage parmi les divers groupes de population du Canada, qui comprend les différentes communautés ethnoculturelles, immigrantes, linguistiques et autochtones, ainsi que selon les caractéristiques individuelles en matière de revenu et de scolarité.





  Note aux lecteurs

Les lecteurs et lectrices sont invités à télécharger l'application StatsCAN pour visualiser les résultats du recensement.

Définitions, concepts et géographie

Les chiffres sont calculés à partir de données arrondies et pourraient ne pas correspondre au total.

Dans les recensements antérieurs à 2021, les classifications et les concepts liés aux caractéristiques familiales des personnes étaient fondés sur des renseignements provenant d'une question sur le sexe des personnes. Depuis 2021, le recensement contient des questions sur le sexe à la naissance et le genre des personnes. Bien que les données sur le sexe à la naissance soient nécessaires pour mesurer certains indicateurs, aux fins de diffusion des données sur les familles, les ménages et l'état matrimonial, le genre (et non le sexe) est désormais la variable normalisée utilisée dans les concepts et les classifications. Pour obtenir plus de renseignements sur le nouveau concept de genre, y compris l'incidence sur la comparabilité historique, consultez le Guide de référence sur l'âge, le sexe à la naissance et le genre, Recensement de la population, 2021.

La nouvelle variable de genre a une incidence sur la classification des variables familiales qui concernent les familles comptant un couple. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le Guide de référence sur les familles, les ménages et l'état matrimonial, Recensement de la population, 2021 et Statut de diversité de genre des couples : nouveaux renseignements dans le Recensement de 2021.

La variable « sexe » dans les années de recensement antérieures à 2021 et la variable sur le genre à deux catégories dans le Recensement de 2021 sont incluses ensemble dans cette analyse pour faire des comparaisons historiques. Bien que le sexe et le genre soient deux concepts légèrement différents, l'introduction du genre en 2021 ne devrait pas avoir d'incidence importante sur l'analyse de données et la comparabilité historique, étant donné la petite taille de la population transgenre et de la population non binaire. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les changements apportés aux concepts au fil du temps, veuillez consulter le Guide de référence sur l'âge, le sexe à la naissance et le genre, Recensement de la population, 2021.

Étant donné que la taille de la population non binaire est petite, il est parfois nécessaire d'agréger les données dans une variable sur le genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses fournies. Dans ces cas, les personnes dans la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre. Sauf indication contraire dans le texte, la catégorie « hommes » comprend les hommes (et/ou les garçons) de même que certaines personnes non binaires. La catégorie « femmes » comprend les femmes (et/ou les filles) de même que certaines personnes non binaires.

Considérations relatives à l'étude des familles et des caractéristiques familiales et du ménage à partir du Recensement de la population

En raison des changements survenus dans les familles et la société en général au cours des dernières décennies, de nombreuses personnes vivent dans plus d'une résidence durant l'année. Toutefois, le recensement ne tient pas compte du phénomène des personnes qui partagent leur temps entre plusieurs ménages.

Le but principal du Recensement de la population est de dénombrer la population. Pour s'assurer que les personnes ne sont comptées qu'une seule fois dans le recensement, les personnes vivant dans un ménage privé sont considérées comme résidant dans un seul logement, et dans un seul ménage, en appliquant le concept du lieu habituel de résidence. Suivant ce concept, des règles sont appliquées aux personnes qui ont plusieurs résidences, dont les suivantes :

• Les membres de la famille qui vivent ailleurs pendant une partie de l'année pour des raisons liées au travail doivent être inscrits au domicile de leur famille, peu importe le temps qu'ils y passent;

• Les enfants qui partagent leur temps durant l'année entre les domiciles de deux parents ou tuteurs doivent être inscrits au domicile où ils vivent la plupart du temps. S'ils passent autant de temps avec chaque parent ou tuteur, ils doivent être inscrits au domicile où ils résident le jour du recensement;

• Les étudiants qui retournent périodiquement au domicile de leurs parents doivent être inscrits seulement à ce domicile, même s'ils passent plus de temps ailleurs.

Produits et diffusions du Recensement de la population de 2021

Aujourd'hui, Statistique Canada diffuse la troisième série de résultats du Recensement de la population de 2021.

Plusieurs produits du Recensement de 2021 sont également accessibles à compter d'aujourd'hui sur le module Web du Programme du Recensement de 2021. Ce module a été conçu pour donner un accès facile et sans frais aux données du recensement.

Les produits analytiques comprennent deux articles publiés dans Le Quotidien.

Les produits de données comprennent des résultats relatifs aux familles, aux ménages et à l'état matrimonial pour de nombreuses régions géographiques normalisées, et sont accessibles au moyen du profil du recensement et des tableaux de données.

De plus, la Série « Perspective géographique » présente des données et des faits saillants sur les thèmes clés du présent communiqué du Quotidien, pour divers niveaux géographiques.

Des documents de référence visent à aider les utilisateurs à tirer profit des données du recensement. Ils comprennent le Guide du Recensement de la population, 2021, le Dictionnaire, Recensement de la population, 2021 et les questionnaires du Recensement de la population de 2021. Le Guide de référence sur les familles, les ménages et l'état matrimonial est également offert, de même qu'un nouveau feuillet d'information du recensement, Statut de diversité de genre des couples : nouveaux renseignements dans le Recensement de 2021. Le rapport intitulé « Trouver un équilibre entre la protection de la confidentialité et les besoins en données désagrégées du recensement » a déjà été publié dans des documents de référence.

Les produits et services géographiques liés au Programme du Recensement de 2021 se trouvent sous Géographie du recensement. Cela comprend GéoRecherche, un outil de cartographie interactif, des cartes thématiques, qui présentent des données pour diverses régions géographiques normalisées, ainsi que Perspective géographique et le Visualiseur des données du Programme du recensement, qui comprend de visualisation des données.

Des vidéos sur les concepts du recensement peuvent être visualisées à partir du Centre de formation du recensement.

On peut également consulter l'infographie intitulée Un portrait des familles au Canada en 2021.

Au cours des prochains mois, Statistique Canada continuera à diffuser des résultats du Recensement de la population de 2021 et brossera un portrait encore plus complet de la population canadienne. Veuillez consulter le calendrier de diffusion du Recensement de 2021 pour connaître les dates de diffusion de données et des analyses touchant différents thèmes tout au long de l'année 2022.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

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