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Revenu agricole, 2021

Diffusion : 2022-05-25

En 2021, le revenu net réalisé des agriculteurs canadiens s'est accru de 46,4 % pour atteindre 13,5 milliards de dollars, et la forte croissance des recettes ayant contrebalancé la hausse des dépenses. Cette augmentation a fait suite à la hausse de 79,7 % enregistrée en 2020 et à celle de 5,1 % observée en 2019. Si l'on exclut le cannabis, le revenu net réalisé en 2021 a augmenté de 46,2 % pour s'élever à 13,7 milliards de dollars.

Le revenu net réalisé correspond à la différence entre les recettes monétaires et les dépenses d'exploitation des agriculteurs, moins les frais d'amortissement, plus le revenu en nature.

Graphique 1  Graphique 1: Diminution du ratio des dépenses aux recettes à la suite des récents sommets, Canada, 2011 à 2021
Diminution du ratio des dépenses aux recettes à la suite des récents sommets, Canada, 2011 à 2021

En 2021, les conditions météorologiques défavorables pendant la saison de croissance et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont exercé une pression à la hausse sur les prix. Par conséquent, la valeur moyenne de l'Indice des prix des produits agricoles (IPPA) s'est accrue de 20,3 % en 2021 comparativement à 2020; il s'agit de la croissance moyenne la plus importante en près de 50 ans. La valeur moyenne de l'Indice des prix à la consommation (IPC) a, quant à elle, progressé de 3,4 % au cours de la même période.

Graphique 2  Graphique 2: Hausse des dépenses sous l'effet de l'augmentation des coûts de l'engrais, des aliments commerciaux pour animaux et du carburant pour machines, Canada, 2020 et 2021
Hausse des dépenses sous l'effet de l'augmentation des coûts de l'engrais, des aliments commerciaux pour animaux et du carburant pour machines, Canada, 2020 et 2021

En 2021, l'augmentation des recettes agricoles a principalement été alimentée par la hausse des prix des produits agricoles, plus particulièrement des céréales, des oléagineux et des porcs. Même si les dépenses des producteurs pour des intrants clés, comme l'engrais (+31,8 %), le carburant pour les machines (+29,1 %) ainsi que les aliments pour le bétail (+23,0 %), ont augmenté par rapport aux niveaux de 2020, la croissance des recettes a été suffisamment importante pour faire augmenter le revenu net.

La Saskatchewan a enregistré le revenu net réalisé le plus important, suivie de l'Alberta, de l'Ontario, du Manitoba et du Québec. Ces provinces produisent des volumes élevés de cultures agricoles et ont pu tirer profit des prix élevés de ces dernières en 2021.

Les recettes monétaires agricoles enregistrent la plus forte hausse d'une année à l'autre en 40 ans

En 2021, les recettes monétaires agricoles, qui comprennent les recettes provenant des ventes de cultures et de bétail, ainsi que les paiements de programme, se sont accrues de 14,9 % pour atteindre 82,8 milliards de dollars. Il s'agit de l'augmentation d'une année à l'autre la plus marquée depuis 1981 (+16,1 %). Les hausses généralisées des prix des produits ont contribué à faire augmenter les recettes. Les prix de la plupart des cultures ont progressé en 2021, et ceux du bétail ont rebondi par rapport aux creux observés en 2020. La sécheresse dans l'Ouest canadien a aussi entraîné une hausse des paiements d'assurance-récolte.

Les recettes monétaires agricoles ont progressé dans toutes les provinces, sauf à l'Île-du-Prince-Édouard, où elles ont légèrement diminué (-1,4 %). L'Alberta (+21,2 %) a affiché la plus forte augmentation, suivie du Manitoba (+20,5 %).

La croissance des ventes de canola et de blé est principalement à l'origine de la hausse des recettes des cultures

En 2021, les recettes des cultures ont progressé de 11,1 % pour atteindre 46,9 milliards de dollars, sous l'effet de l'augmentation des prix de tous les principaux produits céréaliers et oléagineux. Cette croissance a fait suite à l'augmentation de 15,2 % enregistrée en 2020 et à celle de 3,5 % observée en 2019.

Les hausses des prix observées en 2021 sont principalement attribuables au resserrement de l'offre intérieure et à l'intérêt continu à l'égard des cultures canadiennes à l'étranger. La forte demande d'exportation au cours de l'année de mise en marché 2020-2021 a limité les stocks intérieurs de bon nombre des principales cultures de céréales et d'oléagineux jusqu'à la récolte de 2021. Les conditions de sécheresse ont aggravé la situation, ce qui a donné lieu à des baisses record du rendement et à un recul significatif de la production de canola, de blé et d'orge.

Les recettes du canola se sont accrues de 17,8 % pour atteindre 12,1 milliards de dollars. Les prix du canola ont affiché une hausse de 43,3 % par rapport à leur niveau moyen de 2020, ce qui a plus que contrebalancé la baisse de près de 4 millions de tonnes (-17,8 %) des mises en marché. Au début de l'année civile 2021, les stocks à la ferme de canola se situaient à leur niveau le plus bas depuis 2014, en raison de la forte demande d'exportation au cours de 2020. La sécheresse qui a frappé certaines régions de l'Ouest canadien a exacerbé le resserrement de l'offre. La production de canola a reculé pour se fixer à son niveau le plus faible en 14 ans, ce qui a provoqué la baisse des stocks à la ferme à la fin de l'année, qui se sont établis à un niveau que l'on n'avait pas observé depuis 2004. La faiblesse des stocks d'ouverture et la mauvaise récolte ont entraîné une diminution à la fois des activités de trituration intérieure (-4,2 %) et des exportations (-29,1 %) de canola.

Les recettes monétaires agricoles du blé (sauf le blé dur) se sont accrues de 16,0 % pour s'élever à 7,1 milliards de dollars. Les prix ont augmenté de 29,0 %, tandis que les mises en marché ont diminué de 10,1 %. Tout comme pour le canola, la sécheresse a nui à la production de blé dans l'Ouest canadien. Les stocks à la ferme à la fin de l'année ont diminué pour s'établir à leur plus bas niveau depuis 2002, une autre année de grande sécheresse. Les exportations de blé (sauf le blé dur) du Canada vers le reste du monde ont diminué de 17,7 % en 2021 par rapport à l'année précédente.

Ensemble, les hausses des prix du canola et du blé (sauf le blé dur) ont été à l'origine de 59,9 % de la croissance des recettes des cultures. Le maïs-grain, le blé dur, le cannabis et l'orge ont aussi affiché des hausses importantes par rapport à 2020.

Sans le cannabis, les recettes des cultures auraient augmenté de 11,0 % pour se chiffrer à 43,6 milliards de dollars.

Les recettes plus élevées des porcs et des bovins font augmenter les recettes du bétail

Les recettes du bétail ont affiché une hausse de 13,4 % pour atteindre 29,9 milliards de dollars, sous l'effet de la vigueur des recettes des porcs et des bovins. Cette augmentation fait suite à un recul de 0,7 % des recettes du bétail en 2020, au moment où la pandémie de COVID-19 a perturbé la chaîne d'approvisionnement associée à la transformation de la viande.

La vigueur des exportations et des prix a mené à la hausse des recettes des porcs en 2021, lesquelles ont augmenté de 32,5 % pour s'élever à 6,2 milliards de dollars. Les prix ont progressé de 29,2 % pendant l'année, et les mises en marché ont légèrement augmenté (+2,6 %). Les stocks relativement faibles de porcs aux États-Unis et, par conséquent, la demande d'animaux vivants du Canada ont contribué à l'augmentation des prix pour les éleveurs de porcs canadiens. Des conflits de travail ont aussi limité la capacité d'abattage du Québec en 2021, ce qui a fait en sorte que les animaux normalement abattus au Québec ont été redirigés vers les États-Unis. Les exportations internationales de porcs vivants se sont accrues de 25,7 % en 2021. Même si le nombre de bêtes abattues au pays a diminué de 3,3 % par rapport au niveau de 2020, il a affiché son deuxième niveau en importance en plus d'une décennie.

Les recettes des bovins ont progressé de 10,6 % pour s'élever à 9,2 milliards de dollars, principalement sous l'effet de la hausse des recettes des bovins d'abattage (+14,7 %). Le nombre de bovins abattus a augmenté de 5,6 % en 2021. La capacité accrue dans les abattoirs canadiens par rapport à 2020, au moment où les infections liées à la COVID-19 ont limité la capacité de transformation, a contribué à l'augmentation du nombre de bovins d'abattage. La difficulté à assumer les coûts des aliments pour animaux, en raison de la sécheresse, a forcé certains producteurs à réduire la taille de leur cheptel, et cette situation a aussi contribué à faire augmenter le nombre de bêtes abattues. Les producteurs aux États-Unis ont dû faire face à une situation similaire, et les exportations d'animaux vivants vers ce pays ont diminué de 3,9 %.

Le secteur assujetti à la gestion de l'offre, qui a été à l'origine d'un peu plus de 40,0 % des recettes totales du bétail, a enregistré une hausse de 7,5 % de ses recettes pour atteindre 12,5 milliards de dollars. Un peu plus de la moitié de l'augmentation observée est attribuable à la hausse de 16,0 % des recettes des poulets pour la viande. Les prix à la ferme dans le secteur de la volaille et des œufs se sont accrus sous l'effet de la hausse des coûts des intrants pour les producteurs. L'augmentation des recettes des produits laitiers (+3,6 %) a aussi contribué à la croissance des recettes du secteur assujetti à la gestion de l'offre.

La sécheresse entraîne une hausse des paiements d'assurance-récolte en Saskatchewan et en Alberta

En 2021, le total des paiements de programme directs aux producteurs canadiens s'est accru de 71,8 % pour atteindre un total de 5,9 milliards de dollars. Cette hausse fait suite à la croissance de 10,8 % enregistrée en 2020 et à celle de 40,6 % observée en 2019. Plus des quatre cinquièmes de l'augmentation des paiements de programme directs sont attribuables aux paiements plus élevés d'assurance-récolte en Saskatchewan et en Alberta, à la suite des pertes liées à la sécheresse. Le Programme de paiements directs pour les producteurs laitiers et Agri-relance ont aussi contribué à l'augmentation des paiements de programme directs en 2021.

Les paiements du programme d'assurance des prix du bétail ont affiché une baisse marquée (-98,5 %), alors que les prix des bovins et des porcs ont rebondi par rapport au creux enregistré au début de la pandémie.

Les hausses des prix de l'engrais, des aliments pour animaux et du carburant sont à l'origine d'une augmentation des dépenses d'exploitation

En 2021, les dépenses d'exploitation agricole totales (après les remises) ont progressé de 10,4 % pour se chiffrer à 60,2 milliards de dollars. Il s'agit de la hausse la plus marquée depuis 1981 (+19,0 %).

Les dépenses en engrais des agriculteurs canadiens se sont accrues de 31,8 % pour s'élever à 7,5 milliards de dollars en 2021. Les prix de l'engrais ont commencé à augmenter au début de 2021 et ont poursuivi leur hausse tout au long de l'année. Une combinaison de facteurs a mené à cette croissance des prix, dont les prix élevés des cultures, les problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement en raison de la pandémie, les prix élevés du gaz naturel, les fermetures temporaires des installations de production dans le golfe du Mexique après l'ouragan Ida, l'imposition de sanctions et de droits contre la Russie et la Biélorussie ainsi que les restrictions à l'exportation imposées par la Chine.

En 2021, les dépenses en aliments commerciaux pour animaux des éleveurs de bétail se sont accrues de 23,0 % pour s'élever à 9,6 milliards de dollars. La sécheresse qui a frappé l'Ouest canadien a eu des répercussions négatives sur les pâturages et a limité la quantité de foin et de céréales fourragères pouvant être entreposés à la ferme ou achetés auprès d'autres producteurs. L'Alberta, qui compte un grand nombre de parcs d'engraissement du Canada, a importé plus de maïs au dernier trimestre de 2021 qu'au cours des deux années précédentes combinées.

Les dépenses en carburant pour les machines ont augmenté de 29,1 % pour atteindre 2,9 milliards de dollars en 2021. Les prix du carburant ont rebondi en 2021, et les gouvernements partout dans le monde ont relancé leur économie après avoir pris des mesures pour limiter la propagation de la COVID-19 en 2020.

En 2021, les dépenses agricoles totales (après les remises), qui comprennent les dépenses d'exploitation et les frais d'amortissement, ont progressé de 10,3 % pour se chiffrer à 69,4 milliards de dollars, et les frais d'amortissement ont augmenté de 9,2 %. Les dépenses agricoles totales se sont accrues dans toutes les provinces.

La diminution des stocks fait baisser le revenu net total

En 2021, le revenu net total a reculé de 3,1 milliards de dollars pour s'établir à 4,5 milliards de dollars, au moment où toutes les provinces de l'Ouest ainsi que Terre-Neuve-et-Labrador ont affiché des baisses, tandis que les autres provinces, l'Ontario en tête, ont enregistré des hausses.

Le revenu net total correspond au revenu net réalisé, rajusté en fonction de la variation des stocks de cultures et de bétail des agriculteurs. Il représente le rendement des capitaux propres, la main-d'œuvre agricole non rémunérée, la gestion et le risque.

La variation de la valeur des stocks a eu un effet négatif sur le revenu agricole net dans les Prairies. Comme mentionné précédemment, en raison de la sécheresse et des mauvaises récoltes qui en ont résulté, les stocks à la ferme à la fin de l'année se sont établis à leur plus bas niveau depuis des années pour plusieurs cultures.

Si l'on exclut le cannabis, le revenu net total a diminué de 2,7 milliards de dollars pour s'établir à 4,6 milliards de dollars.



  Note aux lecteurs

Un ensemble sommaire des composantes du revenu agricole, à l'exception des recettes et des dépenses liées au cannabis, peut être fourni sur demande pour 2020 et 2021. Pour des raisons de confidentialité, les estimations de 2020 et de 2021 excluant le cannabis ne sont pas accessibles pour Terre-Neuve-et-Labrador et l'Île-du-Prince-Édouard.

Le revenu net réalisé peut varier énormément d'une exploitation agricole à l'autre en raison de plusieurs facteurs, dont le type de production de l'exploitation, les prix, les conditions météorologiques et les économies d'échelle. Cette mesure ainsi que d'autres mesures agrégées du revenu agricole sont calculées à l'échelon provincial à l'aide des mêmes concepts que ceux utilisés pour mesurer les résultats de l'ensemble de l'économie canadienne. Il s'agit de mesures du revenu de l'exploitation agricole, et non du revenu du ménage agricole.

Des données financières supplémentaires pour 2021, recueillies à l'échelon de l'exploitation agricole au moyen d'enquêtes et d'autres sources administratives, seront diffusées ultérieurement au cours de l'année. Ces données fourniront des explications sur les écarts relativement au rendement d'exploitations agricoles de divers types et de diverses tailles.

Les données provisoires sur le revenu agricole pour l'année civile précédente sont diffusées pour la première fois en mai de chaque année, soit cinq mois après la période de référence. Les données révisées sont diffusées par la suite au mois de novembre de chaque année et englobent les données qui ont été reçues trop tard pour être diffusées dans le premier communiqué. Les données des deux années précédant la période de référence peuvent aussi faire l'objet de révisions.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les recettes monétaires agricoles du premier trimestre de 2022, consultez le communiqué intitulé « Recettes monétaires agricoles », diffusé dans Le Quotidien d'aujourd'hui.

Pour obtenir les plus récents renseignements sur le Recensement de l'agriculture, consultez le portail Recensement de l'agriculture.

Pour obtenir plus de renseignements sur l'agriculture et l'alimentation, consultez le portail Statistiques sur l'agriculture et l'alimentation.

Produits

Il est possible de consulter l'outil interactif de visualisation des données « Revenu agricole net, par province », qui est accessible sur le site Web de Statistique Canada.

Le portail Statistiques sur l'agriculture et l'alimentation, qui est accessible sous l'onglet Sujets du site Web de Statistique Canada, fournit aux utilisateurs un point d'accès unique à une grande variété de renseignements relatifs à l'agriculture et à l'alimentation.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

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