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Enquête sur la population active, mai 2020

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Diffusion : 2020-06-05

Mesurer les répercussions sur le marché du travail alors que les restrictions liées à la COVID-19 sont graduellement assouplies

À la mi-mars, un certain nombre de mesures ont été mises en place au Canada en réponse à la COVID-19, y compris des restrictions relatives aux voyages, des fermetures d'entreprises et des mesures d'éloignement physique. Les mesures prises par divers ordres de gouvernement pour protéger la santé publique ont abouti à un arrêt volontaire de l'activité économique. À la mi-avril, cet arrêt volontaire de l'activité économique a provoqué un choc sans précédent sur le marché du travail canadien, y compris une baisse de l'emploi de plus de 3 millions. Statistique Canada continue de mesurer les répercussions de la COVID-19 sur le marché du travail alors que les restrictions sont graduellement assouplies dans diverses régions du pays.

Les résultats de l'Enquête sur la population active (EPA) du mois de mai reflètent les conditions du marché du travail durant la semaine allant du 10 au 16 mai. À ce moment-là, certaines provinces avaient commencé à réévaluer les restrictions de santé publique et autres restrictions et à les assouplir graduellement, notamment en autorisant la réouverture de certains commerces non essentiels. Parmi ces provinces figurent la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba, le Québec et les provinces de l'Atlantique, à l'exception de la Nouvelle-Écosse. En revanche, les restrictions liées à la COVID-19 étaient encore largement en vigueur en Alberta, en Ontario et en Nouvelle-Écosse à la mi-mai.

L'assouplissement graduel des restrictions liées à la COVID-19 et la reprise des activités présentent des défis et des possibilités pour les employeurs et les travailleurs. Pour les employeurs, cela comprend l'adaptation des lieux de travail tout en s'ajustant aux perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales et aux incertitudes liées à la demande des consommateurs. Pour les travailleurs, les défis varient, du retour à un employeur précédent à la recherche d'un nouvel emploi, en passant par l'adaptation aux nouvelles façons de travailler ou la prise de dispositions en rapport avec la garde des enfants.

Mesurer le marché du travail pendant cette période sans précédent : améliorations continues apportées à l'enquête

Afin de mesurer pleinement le choc subi par le marché du travail canadien à la suite de la crise économique liée à la COVID-19, une série d'améliorations ont été apportées à l'enquête pour le mois d'avril et se sont poursuivies en mai, y compris des questions supplémentaires portant sur le travail à domicile, les préoccupations liées à la perte d'emploi, la capacité de respecter ses obligations financières et les demandes présentées aux programmes fédéraux de soutien relatifs à la COVID-19.

Comme pour les mois de mars et d'avril, l'analyse qui accompagne cette diffusion intègre un certain nombre d'indicateurs et de sources, notamment des concepts uniformisés à l'échelle internationale, tels que les personnes occupées, définies comme étant les personnes qui travaillent à un emploi rémunéré ou à leur propre compte, et les chômeurs, définis comme étant les personnes qui sont disponibles pour travailler. Pour veiller à saisir toute la portée du choc subi par le marché du travail, des indicateurs supplémentaires sont également présentés, y compris des mesures du nombre de Canadiens qui ont conservé leur emploi, mais qui ont travaillé moins d'heures que d'habitude, et le nombre de personnes qui n'ont pas cherché d'emploi en raison des circonstances exceptionnelles entourant la crise.

Les données de l'EPA sont fondées sur un échantillon de plus de 50 000 ménages chaque mois. En mai, Statistique Canada a continué de protéger la santé et la sécurité des Canadiens en ajustant les processus servant à réaliser ces interviews. Nous sommes profondément reconnaissants de la participation de plus de 40 000 ménages, laquelle nous permet de continuer à dresser un portrait précis du marché du travail canadien et de la performance économique du Canada.

Infographie 1  Vignette de l'infographie 1: Faits saillants partie 1
Faits saillants partie 1 

Infographie 2  Vignette de l'infographie 2: Faits saillants partie 2
Faits saillants partie 2

Infographie 3  Vignette de l'infographie 3: Faits saillants partie 3
Faits saillants partie 3

Le marché du travail s'ajuste alors que les restrictions liées à la COVID-19 sont graduellement assouplies

L'emploi reprend et les absences du travail diminuent

De février à avril, 5,5 millions de travailleurs canadiens ont été touchés par la crise économique liée à la COVID-19. Ce nombre comprend une baisse de l'emploi de 3,0 millions ainsi qu'une augmentation de 2,5 millions des absences du travail associées à la COVID-19.

En mai, l'emploi a progressé de 290 000 (+1,8 %) tandis que le nombre de personnes qui ont fait moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles a reculé de 292 000 (-8,6 %). Ensemble, ces changements au sein du marché du travail ont compensé 10,6 % des baisses de l'emploi et des absences du travail liées à la COVID-19 observées au cours des deux mois précédents.

Graphique 1  Graphique 1: La baisse de l'emploi cesse en mai
La baisse de l'emploi cesse en mai

Les trois quarts de la croissance de l'emploi observée d'avril à mai ont été enregistrés dans l'emploi à temps plein (+219 000 ou +1,6 %). Comparativement à février, l'emploi à temps plein était en baisse de 11,1 % en mai, tandis que l'emploi à temps partiel était en baisse de 27,6 %.

Le nombre de travailleurs autonomes varie peu en mai, mais les heures de travail réduites se poursuivent

En mai, le nombre total de travailleurs autonomes est demeuré stable, après avoir reculé de 79 000 (-2,7 %) de février à avril. Chez les travailleurs autonomes, les effets de la crise économique liée à la COVID-19 se sont fait sentir principalement par une perte importante du nombre d'heures travaillées plutôt que par une perte d'emploi. En mai, 42,9 % des travailleurs autonomes ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles pour des raisons liées à la COVID-19, ce qui représente une baisse par rapport au pourcentage de 50,2 % enregistré en avril (données non désaisonnalisées).

Les travailleurs autonomes absents du travail ont continué d'être relativement plus touchés financièrement que les employés. Les travailleurs autonomes qui ont perdu des heures de travail ont continué d'être moins susceptibles d'être rémunérés que les employés se trouvant dans la même situation. En mai, parmi les travailleurs autonomes œuvrant au sein d'entreprises constituées en société qui n'ont travaillé aucune heure pour des raisons liées à la COVID-19, moins de 1 sur 10 (7,8 %) a reçu une rémunération (données non désaisonnalisées), comparativement à moins de 1 employé sur 4 (23,1 %) n'ayant travaillé aucune heure (données non désaisonnalisées).

À mesure que certaines entreprises rouvrent, plus de Canadiens travaillent à un endroit autre que leur domicile

L'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 et les mesures d'adaptation des lieux de travail ont permis à certains Canadiens qui ne pouvaient pas travailler de chez eux de retourner au travail, soit à leur ancien lieu de travail, soit à un nouvel emploi. En mai, 8,0 millions de Canadiens ayant travaillé au moins la moitié de leurs heures de travail habituelles ont travaillé à un endroit autre que leur domicile, en hausse par rapport à 7,2 millions en avril.

Parallèlement, le nombre de Canadiens qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures de travail habituelles et qui ont travaillé à partir de leur domicile a peu varié, s'établissant à 4,9 millions, étant donné que les personnes qui pouvaient travailler à domicile ont continué à le faire.

En mai, des augmentations de l'emploi et des heures travaillées ont été observées dans un éventail d'industries, y compris dans celles où le travail à domicile est moins pratique en raison de la nécessité requise par certains emplois de travailler en proximité physique avec d'autres, comme les collègues, les clients et le public. Parmi ces industries figurent les services d'hébergement et de restauration ainsi que le commerce de gros et de détail, qui avaient enregistré les baisses d'emploi les plus prononcées en mars et en avril.

Le taux de chômage atteint un sommet alors que les restrictions sont assouplies et qu'un plus grand nombre de Canadiens cherchent un emploi

Le taux de chômage s'est établi à 13,7 % en mai, soit le taux le plus élevé depuis 1976, année où des données comparables ont commencé à être publiées. En février, avant la crise économique liée à la COVID-19, le taux de chômage était de 5,6 %. Il a ensuite augmenté pour passer à 7,8 % en mars et à 13,0 % en avril.

Infographie 4  Vignette de l'infographie 4: Le taux de chômage atteint un sommet sans précédent
Le taux de chômage atteint un sommet sans précédent

De février à avril, le nombre total de Canadiens au chômage a plus que doublé. Cette forte hausse liée à la COVID-19 est principalement attribuable aux mises à pied temporaires, la grande majorité des personnes nouvellement au chômage s'attendant à retourner à leur emploi précédent au cours des six prochains mois et ne cherchant pas nécessairement un nouvel emploi de manière active. Parallèlement, le nombre de personnes voulant travailler mais ne répondant pas à la définition de chômeur parce qu'elles ne cherchaient pas du travail activement a fortement augmenté, vraisemblablement en raison des restrictions et des conditions économiques associées à la COVID-19.

En mai, le nombre de chômeurs a augmenté moins rapidement (+201 000; +8,3 %) qu'au cours des deux mois précédents et le nombre de personnes mises à pied temporairement a peu varié. La hausse du chômage a plutôt été stimulée par une augmentation du nombre de personnes à la recherche d'un emploi, en particulier des personnes réintégrant la population active et qui avaient travaillé au cours de l'année écoulée (données non désaisonnalisées).

En mai, la hausse du nombre de personnes à la recherche d'un emploi a été observée parmi les personnes du principal groupe d'âge actif (de 25 à 54 ans) et les jeunes (de 15 à 24 ans), y compris les étudiants entrant sur le marché des emplois d'été (données non désaisonnalisées). Cela reflète vraisemblablement une combinaison de facteurs, y compris les jeunes qui commencent à chercher un emploi alors que les restrictions liées à la COVID-19 évoluent, et les exigences relatives aux mesures de soutien économique temporaire pour les étudiants, qui nécessitent que les demandeurs soient activement à la recherche d'un emploi.

Le nombre de Canadiens qui voulaient travailler mais qui n'ont pas cherché d'emploi est demeuré élevé en mai (1,4 million), en baisse par rapport à avril (1,5 million). Parmi ce groupe de personnes qui pourraient commencer à chercher un emploi au cours des prochains mois, la proportion des hommes (51,8 %) était semblable à celle des femmes (48,2 %). Environ 4 personnes sur 10 (38,9 %) au sein de ce groupe avaient un diplôme d'études secondaires ou un niveau de scolarité moins élevé (données non désaisonnalisées). Une proportion semblable (42,3 %) possédait un certificat ou un diplôme d'études postsecondaires inférieur au baccalauréat.

Si l'on inclut les personnes qui voulaient travailler mais qui n'ont pas cherché d'emploi, sans distinguer quand ces personnes ont travaillé pour la dernière fois, on obtient un taux de chômage ajusté de 19,6 % en mai, ce qui est inchangé par rapport à avril.

Résumé – la population active augmente, mais plus du tiers de la main-d'œuvre potentielle demeure sous-utilisée

De mars à avril, la population active, c'est-à-dire l'ensemble des personnes en emploi ou en chômage, a diminué de 1,7 million (-8,5 %). En mai, cette tendance s'est inversée et la population active a augmenté de 491 000 (+2,6 %), l'emploi commençant à se redresser (+290 000 ou +1,8 %) et le chômage augmentant (+201 000; +8,3 %) en raison d'une hausse du nombre de Canadiens à la recherche de travail.

Le taux d'activité — une mesure de toutes les personnes en emploi ou en chômage en proportion de toute la population en âge de travailler — a augmenté de 1,6 point de pourcentage, passant à 61,4 % en mai, mais il est demeuré bien en deçà du taux enregistré avant la COVID-19, à savoir 65,5 % en février.

Tandis que le taux d'activité a progressé, une proportion importante de la main-d'œuvre potentielle est demeurée sous-utilisée en mai. Le « taux de sous-utilisation de la main-d'œuvre » combine les chômeurs, les personnes inactives qui voulaient travailler mais qui n'ont pas cherché d'emploi, et les personnes en emploi qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles.

En mai, plus du tiers (34,8 %) de la main-d'œuvre potentielle a été entièrement ou partiellement sous-utilisée. Il s'agit d'une légère baisse par rapport au chiffre de 36,6 % enregistré en avril, mais d'une hausse considérable par rapport au pourcentage de 11,9 % enregistré en février.

Le taux de sous-utilisation s'est établi à 51,8 % chez les jeunes (15 à 24 ans), à 31,3 % chez les personnes du principal groupe d'âge actif (25 à 54 ans), et à 35,0 % chez les personnes de 55 ans et plus.

Infographie 5  Vignette de l'infographie 5: Plus d'un tiers de la main-d'œuvre potentielle était sous-utilisée en mai
Plus d'un tiers de la main-d'œuvre potentielle était sous-utilisée en mai

Le portrait de l'emploi varie grandement selon le secteur et la province

Au début de l'assouplissement des restrictions, la reprise de l'emploi est plus marquée dans le secteur des biens

Contrairement aux ralentissements économiques précédents, l'effet de la crise économique liée à la COVID-19 a d'abord été ressenti dans le secteur des services. Les résultats de l'EPA de mars, qui rendent compte des conditions du marché du travail durant la semaine allant du 15 au 21 mars, montrent que des pertes d'emplois généralisées ont touché le secteur des services et que le secteur des biens n'a subi que des effets minimes. Les résultats de l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH) de mars indiquent que, vers la dernière semaine de mars, l'effet de la COVID-19 s'était étendu aux industries du secteur des biens, y compris la construction et la fabrication. L'EPA d'avril a également montré que cet effet s'était manifesté dans le secteur des biens.

En mai, la reprise de l'emploi a été plus marquée dans le secteur des biens (+5,0 % ou +165 000) que dans le secteur des services (+1,0 % ou +125 000).

Graphique 2  Graphique 2: Variation de l'emploi indexée par rapport à février 2020 selon le secteur, Canada
Variation de l'emploi indexée par rapport à février 2020 selon le secteur, Canada

Le nombre total d'heures travaillées augmente à un rythme plus rapide que l'emploi

À mesure que les restrictions liées à la COVID-19 sont assouplies et que l'activité économique augmente, on s'attend à ce que les employeurs réagissent, dans la mesure du possible, en augmentant les heures de travail des employés en poste, en rappelant les employés mis à pied temporairement et en ajoutant de nouveaux travailleurs à leurs effectifs. En mai, le total des heures travaillées dans l'ensemble des secteurs a progressé de 6,3 %, comparativement à une hausse de 1,8 % (+290 000) de l'emploi. La hausse des heures travaillées enregistrée en mai succède à une baisse cumulative de 27,7 % observée de février à avril.

Le nombre total d'heures travaillées a progressé dans la plupart des industries; la construction (+19,0 %), les autres services (+13,2 %), le commerce de gros et de détail (+11,0 %), la fabrication (+10,9 %), les services d'enseignement (+9,4 %) et les ressources naturelles (+9,2 %) ont enregistré les hausses les plus marquées. Dans chacune de ces industries, la croissance des heures travaillées totales a été supérieure à la croissance de l'emploi.

De février à avril, le secteur des services d'hébergement et de restauration a enregistré une baisse d'emploi plus prononcée que n'importe quel autre secteur. En mai, l'augmentation du nombre total d'heures travaillées (+2,4 %) a été inférieur à la croissance de l'emploi (+6,8 %), ce qui pourrait signifier que l'adaptation initiale des employeurs à l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 se serait traduite par la réembauche d'anciens employés ou le recrutement de nouveaux travailleurs.

Dans l'ensemble, le nombre moyen d'heures travaillées au Canada a légèrement augmenté, passant à 29,5 heures en mai, comparativement à 28,2 heures en avril. Le nombre moyen d'heures travaillées demeure encore bien au-dessous de la moyenne de 33,0 heures observée en février.

Graphique 3  Graphique 3: Variation de l'emploi et des heures effectivement travaillées selon le secteur, Canada, avril à mai 2020
Variation de l'emploi et des heures effectivement travaillées selon le secteur, Canada, avril à mai 2020

La variation importante observée dans les marchés du travail provinciaux reflète les différences dans l'assouplissement des restrictions

L'évolution de l'emploi et les conditions du marché du travail ont varié considérablement d'une province à l'autre en mai, ce qui rend compte des différences quant à l'ampleur des assouplissements des restrictions liées à la COVID-19 qui ont été adoptés par divers secteurs de compétence au cours de la semaine de référence allant du 10 au 16 mai. Pour examiner les tendances récentes des marchés du travail provinciaux, visitez « L'Enquête sur la population active en bref : appli interactive ».

Graphique 4  Graphique 4: Les variations provinciales de l'emploi reflètent l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19
Les variations provinciales de l'emploi reflètent l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19

Le Québec est à l'origine de près de 80 % de la croissance totale de l'emploi observée en mai

D'avril à mai, l'emploi au Québec a progressé de 231 000 (+6,5 %) et la proportion de travailleurs qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles pour des raisons liées à la COVID-19 a diminué de 6,6 points de pourcentage pour s'établir à 19,3 %. La croissance de l'emploi observée au Québec est la plus forte parmi les provinces et elle représente une reprise d'environ 30 % des baisses cumulatives enregistrées en mars et en avril.

Le nombre de personnes mises à pied temporairement a reculé, ce qui a entraîné une baisse de 3,3 points de pourcentage du taux de chômage de la province, lequel s'est établi à 13,7 %.

Le gouvernement du Québec a assoupli les restrictions liées aux activités commerciales avant la semaine de référence de l'EPA allant du 10 au 16 mai, plus particulièrement à compter de la mi-avril dans la construction ainsi qu'à compter du 4 mai dans le commerce de détail et la fabrication à l'extérieur de Montréal.

La proportion de travailleurs travaillant à un endroit autre que leur domicile a augmenté, passant de 60 % en avril à 65 % en mai. Les hausses d'emploi les plus marquées enregistrées au Québec ont été observées dans la construction (+58 000), dans la fabrication (+56 000) ainsi que dans le commerce de gros et de détail (+54 000), trois secteurs ayant une proportion relativement élevée d'emplois qui peuvent difficilement être exercés à domicile.

L'emploi a progressé de 97 000 (+5,3 %) dans la région métropolitaine de recensement de Montréal.

L'emploi continue de reculer en Ontario, mais à un rythme moins rapide

L'Ontario est la seule province où l'emploi a continué de reculer en mai, ce qui concorde avec le fait que la plupart des restrictions de l'activité l'économique étaient encore en vigueur en Ontario durant la semaine de référence de l'EPA allant du 10 au 16 mai.

Tandis que l'emploi a reculé en Ontario en mai (-65 000), la baisse a été beaucoup moins forte qu'en mars (-403 000) et en avril (-689 000). La totalité de la baisse de l'emploi observée dans la province est survenue dans le secteur des services (-80 000). Parallèlement, l'emploi a progressé de 15 000 dans le secteur des biens, sous l'effet de la hausse enregistrée dans la fabrication (+14 000).

La proportion des personnes en emploi qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles a diminué en Ontario, passant de 22,1 % en avril à 21,2 % en mai.

En Ontario, 55 % des travailleurs ont travaillé à un endroit autre que leur domicile en mai, ce qui représente la plus faible proportion de toutes les provinces et une proportion qui a peu varié par rapport à avril.

Comme la plupart des restrictions de l'activité économique sont demeurées en vigueur en Ontario, le nombre de personnes inactives qui voulaient travailler mais qui n'ont pas cherché d'emploi a peu varié. Le taux de chômage a continué d'augmenter, passant de 11,3 % en avril à 13,6 % en mai.

Graphique 5  Graphique 5: Le Québec relance graduellement son économie tandis que l'Ontario maintient les restrictions
Le Québec relance graduellement son économie tandis que l'Ontario maintient les restrictions

Portrait mixte de l'emploi : quelques hausses ou peu de variations sont enregistrées dans les provinces de l'Ouest

En Colombie-Britannique, l'emploi a progressé de 43 000 en mai et le taux de chômage a augmenté de 1,9 point de pourcentage pour atteindre 13,4 %, en raison de l'augmentation du nombre de personnes à la recherche d'un emploi. Presque toute la croissance de l'emploi observée dans la province est survenue dans le secteur des services (+41 000); les services d'hébergement et de restauration (+12 000), les services d'enseignement (+12 000) et le commerce de gros et de détail (+12 000) ont enregistré les hausses les plus marquées.

La Colombie-Britannique a annoncé la première phase de la reprise des activités le 6 mai. Son plan comprenait la levée des restrictions relatives aux services médicaux non essentiels et à des parties de l'industrie du commerce de détail à compter du 19 mai, après la semaine de référence de l'EPA.

Le nombre de personnes en emploi en Alberta a augmenté de 28 000 en mai, après avoir enregistré une baisse cumulative de 361 000 de février à avril. La croissance de l'emploi dans la province est entièrement attribuable au secteur des services (+33 000). Le taux de chômage a augmenté de 2,1 points de pourcentage pour s'établir à 15,5 %.

L'Alberta a permis à certaines entreprises, comme les restaurants et les boutiques non essentielles, de reprendre leurs activités à compter du 14 mai.

En mai, l'emploi a progressé de 13 000 au Manitoba. Parallèlement, la proportion de Manitobains en emploi qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles a reculé de 1,7 point de pourcentage pour s'établir à 12,9 %. En mai, la majeure partie de la hausse de l'emploi enregistrée au Manitoba est survenue dans le secteur des services (+12 000), principalement dans le commerce de gros et de détail (+7 000).

Le 4 mai, le Manitoba a permis à un certain nombre d'entreprises de services de reprendre leurs activités, à condition que le nombre de personnes autorisées à l'intérieur soit limité et que les mesures d'éloignement physique soient respectées.

L'emploi en Saskatchewan a peu varié globalement. Les augmentations enregistrées dans le commerce de gros et de détail, dans la fabrication ainsi que dans les services d'hébergement et de restauration ont été contrebalancées par les baisses observées dans de nombreux secteurs, en particulier dans l'information, la culture et les loisirs ainsi que dans la construction.

L'emploi progresse dans toutes les provinces de l'Atlantique

À l'exception de la Nouvelle-Écosse, les gouvernements des provinces de l'Atlantique ont commencé à assouplir les restrictions au début de mai. Le Nouveau-Brunswick a relancé la majeure partie de son économie à compter du 8 mai. Le nombre de personnes en emploi a progressé au Nouveau-Brunswick (+17 000), à Terre-Neuve-et-Labrador (+10 000), en Nouvelle-Écosse (+8 600) et à l'Île-du-Prince-Édouard (+2 600).

La COVID-19 continue d'avoir des effets inégaux sur le marché du travail

Les emplois moins bien rémunérés bénéficient le plus de l'assouplissement initial des restrictions liées à la COVID-19

En mars et en avril, en réponse à la pandémie mondiale de COVID-19, le gouvernement fédéral a instauré un certain nombre de mesures temporaires de soutien économique. En plus de fournir un soutien financier immédiat, ces mesures ont encouragé les travailleurs à respecter les directives d'éloignement physique de la santé publique, en travaillant à domicile, dans la mesure du possible, ou en cessant de travailler.

Au cours des mois de mars et d'avril, la crise économique liée à la COVID-19 a eu des effets immédiats et profonds sur l'emploi dans les secteurs où le travail à domicile est moins pratique et sur les travailleurs moins bien rémunérés. L'emploi a diminué de 38,1 % parmi les employés qui ont gagné moins des deux tiers du salaire horaire médian de 2019, lequel s'élevait à 24,04 $, comparativement à la baisse de 12,7 % observée parmi tous les autres employés rémunérés (données non désaisonnalisées).

Puis, alors que les restrictions liées à la COVID-19 ont été assouplies dans certaines régions du pays et que l'emploi global a progressé de 1,8 % en mai, les emplois moins bien rémunérés ont augmenté de 134 000 (+6,7 %), ce qui compense un peu plus d'un dixième des pertes enregistrées en mars et en avril. L'augmentation observée en mai s'est concentrée dans le commerce de gros et de détail ainsi que dans les services d'hébergement et de restauration (données non désaisonnalisées).

La croissance de l'emploi parmi les travailleurs moins bien rémunérés a été plus marquée dans les provinces où l'assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 avait déjà débuté, y compris à l'Île-du-Prince-Édouard (+28,9 %), au Nouveau-Brunswick (+21,8 %), au Manitoba (+17,0 %) et au Québec (+14,5 %).

Malgré cette croissance de l'emploi, les travailleurs moins bien rémunérés continuent d'être proportionnellement plus nombreux à avoir travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles pour des raisons liées à la COVID-19, par rapport à tous les autres employés rémunérés. En mai, 24,3 % de tous les travailleurs moins bien rémunérés ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles, par rapport à 9,6 % de tous les autres employés rémunérés.

En mai, l'augmentation de l'emploi parmi les travailleurs moins bien rémunérés a été plus forte chez les hommes (+10,7 % ou +93 000) que chez les femmes (+3,6 % ou +41 000) (données non désaisonnalisées), ce qui signifie que le cinquième (20,5 %) des pertes d'emplois parmi les travailleurs moins bien rémunérés observées en mars et en avril a été récupéré chez les hommes, par rapport à 5,2 % chez les femmes.

Graphique 6  Graphique 6: Variation de l'emploi chez les employés rémunérés par niveau salarial et province, avril à mai 2020, données non désaisonnalisées
Variation de l'emploi chez les employés rémunérés par niveau salarial et province, avril à mai 2020, données non désaisonnalisées

La hausse de l'emploi est plus marquée chez les hommes que chez les femmes en mai

La différence quant à l'ampleur de la reprise entre les hommes et les femmes occupant des emplois moins bien rémunérés a également été observée au niveau de l'emploi total.

En mai, l'emploi total a progressé plus de deux fois plus rapidement chez les hommes (+2,4 % ou +206 000) que chez les femmes (+1,1 % ou +84 000), ce qui a fait en sorte que les hommes ont récupéré une plus grande proportion (14,0 %) des emplois perdus en mars et en avril que les femmes (5,4 %). Ces résultats concordent avec la reprise plus marquée observée dans le secteur des biens, au sein duquel un plus grand nombre d'hommes (30,9 %) que de femmes (9,9 %) occupent un emploi.

La croissance plus prononcée de l'emploi observée chez les hommes en mai a été enregistrée dans les trois principaux groupes d'âge. La plus grande différence a été observée dans le groupe des 55 ans et plus, au sein duquel l'emploi chez les hommes a augmenté de 4,2 % (+85 000), alors que l'emploi chez les femmes a peu varié.

Graphique 7  Graphique 7: Variation de l'emploi selon le sexe et le groupe d'âge, Canada, février à mai 2020
Variation de l'emploi selon le sexe et le groupe d'âge, Canada, février à mai 2020

Parmi les parents, les femmes enregistrent des hausses de l'emploi moins importantes que celles observées par les hommes et elles sont plus susceptibles de voir leurs heures de travail réduites

Sur une base non désaisonnalisée, l'emploi a augmenté de 2,0 % (+21 000) en mai chez les femmes du principal groupe d'âge actif ayant au moins un enfant âgé de moins de 6 ans, tandis qu'il a progressé de 4,2 % (+62 000) chez celles dont l'enfant le plus jeune était âgé de 6 à 17 ans. Les hausses de l'emploi ont été plus importantes chez leurs homologues masculins; l'emploi a progressé de 5,2 % (+62 000) chez les hommes ayant au moins un enfant d'âge préscolaire et ceux dont l'enfant le plus jeune était âgé de 6 à 17 ans ont connu une croissance similaire (+5,2 % ou +72 000).

En mai, 18,0 % des femmes du principal groupe d'âge actif ayant des enfants de moins de 18 ans ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles, comparativement à 14,3 % de leurs homologues masculins. Même si ces deux pourcentages demeurent beaucoup plus élevés que les niveaux que l'on observe habituellement, le fait que les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'être absentes du travail correspond à une tendance de longue date qui s'est poursuivie durant la pandémie de COVID-19.

Au fur et à mesure que les restrictions liées à la COVID-19 seront assouplies au cours des prochains mois, les résultats des hommes et des femmes ayant des enfants continueront de faire l'objet d'un suivi.

Graphique 8  Graphique 8: Variation de l'emploi parmi les personnes âgées de 25 à 54 ans ayant au moins un enfant âgé de moins de 18 ans dans le ménage selon le sexe et selon l'âge de l'enfant le plus jeune, février à mai 2020, données non désaisonnalisées
Variation de l'emploi parmi les personnes âgées de 25 à 54 ans ayant au moins un enfant âgé de moins de 18 ans dans le ménage selon le sexe et selon l'âge de l'enfant le plus jeune, février à mai 2020, données non désaisonnalisées

Le marché des emplois d'été pour les étudiants connaît un début laborieux

La crise économique liée à la COVID-19 a eu de graves répercussions sur le marché du travail, particulièrement chez les jeunes et les étudiants. Bien que l'emploi chez les jeunes de 15 à 24 ans ait progressé de 30 000 (+1,8 %) en mai, cela n'a que légèrement réduit les pertes d'emplois cumulatives (-843 000 ou -33,0 %) dans ce groupe d'âge pour la période allant de février à mai.

Infographie 6  Vignette de l'infographie 6: Variation de l'emploi par groupe d'âge quinquennal, Canada, février à mai 2020 (données non désaisonnalisées)
Variation de l'emploi par groupe d'âge quinquennal, Canada, février à mai 2020 (données non désaisonnalisées)

Les résultats de l'EPA de mai indiquent que les étudiants poursuivant leurs études, c'est-à-dire ceux qui fréquentaient l'école en mars et qui avaient l'intention de retourner aux études en septembre, doivent composer avec un marché du travail dont les conditions sont particulièrement difficiles. Par rapport à 12 mois plus tôt, l'emploi au sein de ce groupe a diminué de 438 000 (-39,7 %) en mai. À titre de comparaison, l'emploi chez les jeunes non étudiants a reculé de 24,7 %.

Le taux de chômage s'est établi à 40,3 % en mai chez les étudiants poursuivant leurs études (en hausse par rapport à 13,8 % en mai 2019) et il a atteint 25,1 % chez les jeunes non étudiants (en hausse par rapport à 9,8 %).Parmi les étudiants de 20 à 24 ans poursuivant leurs études, c'est-à-dire les étudiants les plus susceptibles d'avoir terminé leur année scolaire en cours en mai, le taux de chômage est passé de 10,8 % en mai 2019 à 42,1 % en mai 2020, ce qui représente le plus haut taux enregistré depuis 1976, année où des données comparables ont commencé à être publiées.

Selon les données sur les répercussions de la pandémie de COVID-19 recueillies du 19 avril au 1er mai par Statistique Canada au moyen de l'approche participative, les étudiants du niveau postsecondaire doivent composer avec l'annulation d'emplois d'été et avec une grande incertitude quant à l'avenir. Plus du tiers des étudiants participants qui étaient inscrits à un programme d'études postsecondaires et qui avaient trouvé un placement en milieu de travail ont affirmé que leur placement avait été reporté ou annulé en raison de la COVID-19. La moitié des étudiants du niveau postsecondaire ont indiqué être extrêmement préoccupés par le paiement des frais de scolarité, par la hausse de leur dette d'études ou par le paiement de leurs dépenses courantes.

Avant la période d'interview de l'EPA, laquelle a eu lieu du 17 au 26 mai, le gouvernement fédéral a lancé le processus de demande de soutien financier temporaire destiné spécifiquement aux étudiants du niveau postsecondaire. Même si les questions supplémentaires dans l'EPA de mai ne mentionnaient pas expressément ces mesures de soutien, un peu plus de 3 jeunes sur 10 (31,2 %) ont déclaré avoir présenté une demande de Prestation canadienne d'urgence (PCU) ou une demande de prestations régulières d'assurance-emploi depuis le 15 mars. Parmi les trois principaux groupes d'âge, il s'agit du taux le plus élevé. La proportion de jeunes ayant présenté une demande de prestations a été plus faible chez les étudiants poursuivant leurs études (28,5 %) que chez les autres jeunes (34,4 %).

Les répercussions de la COVID-19 sur les travailleurs âgés et sur les travailleurs du principal groupe d'âge actif sont similaires

Contrairement à la récession de 2008-2009, laquelle avait touché moins durement les travailleurs âgés que les travailleurs du principal groupe d'âge actif, la pandémie de COVID-19 a touché les deux groupes d'âge de manière similaire. De février à mai, l'emploi a reculé d'environ 11 % dans les deux groupes d'âge; une hausse de 2,5 % d'un mois à l'autre a été enregistrée en mai chez les travailleurs âgés tandis que les travailleurs du principal groupe d'âge actif ont enregistré une augmentation de 1,5 %.

En mai, le nombre de personnes de 55 ans et plus qui n'avaient pas d'emploi et qui avaient quitté leur emploi pour partir à la retraite au cours de la dernière année s'est établi à un niveau comparable à celui observé en mai 2019 (données non désaisonnalisées). Il reste à voir si les répercussions de la COVID-19 sur le marché du travail entraîneront une hausse des départs à la retraite au cours des prochains mois ou si, à l'opposé, les économies perdues amèneront les travailleurs à reporter leur retraite. L'âge moyen de la retraite (64,3 ans en 2019) suit une tendance à la hausse depuis les 10 dernières années, ce qui s'explique par une amélioration de la santé et une participation accrue à la vie active chez la population plus âgée.

Pas de reprise de l'emploi chez les immigrants très récents

En mai, l'emploi a peu varié chez les immigrants très récents (cinq ans ou moins), le niveau d'emploi étant de 22,6 % inférieur au niveau enregistré en février (données non désaisonnalisées). Les immigrants qui se sont établis il y a plus de cinq ans s'en sont mieux tirés; l'emploi dans ce groupe a crû de 2,4 % d'un mois à l'autre et il a diminué de 15,1 % par rapport à février, ce qui concorde davantage avec les résultats des personnes nées au Canada (hausse de 4,6 % en mai et baisse de 10,1 % de février à mai).

Hausses importantes de l'emploi chez les Autochtones

Des augmentations marquées de l'emploi ont été observées parmi la population autochtone hors réserve (+6,7 %) en mai, ce qui a porté la variation nette de l'emploi au cours de la période allant de février à mai à -10,6 %. Les pourcentages correspondants qui ont été enregistrés parmi la population non autochtone se sont établis à +3,8 % et à -12,1 %, respectivement (données non désaisonnalisées).

Profil des demandeurs de prestations

Comme en avril, l'EPA de mai comprenait une question supplémentaire sur les demandes présentées dans le cadre des programmes fédéraux de soutien financier, tels que la Prestation canadienne d'urgence (PCU) et les prestations régulières d'assurance-emploi. La Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants a été lancée le 15 mai et elle n'était pas comprise dans la question supplémentaire de l'EPA.

En ce qui concerne les personnes qui avaient présenté une demande de prestations régulières d'assurance-emploi ou une demande de PCU depuis le 15 mars, environ 6 de ces personnes sur 10 (59,4 %) faisaient partie du principal groupe d'âge actif des 25 à 54 ans. Près de 1 demandeur sur 5 (21,9 %) était un jeune âgé de 15 à 24 ans. Les demandeurs étaient répartis de façon presque égale entre les femmes (48,9 %) et les hommes (51,2 %). Ce profil est semblable à celui observé en avril.

La proportion de Canadiens vivant dans un ménage déclarant avoir de la difficulté à respecter ses obligations financières reste stable

Durant la pandémie de COVID-19, de nombreux Canadiens ont perdu leur revenu d'emploi, notamment ceux qui occupaient des emplois moins bien rémunérés. Par contre, cette période a aussi été marquée par une aide gouvernementale au revenu qui a été apportée à un nombre sans précédent de personnes. La question à propos de la capacité des ménages de respecter leurs obligations financières et de satisfaire à leurs besoins fondamentaux (comme le loyer ou les paiements hypothécaires, l'épicerie et les services publics), ajoutée à l'EPA d'avril et de mai, peut aider à déterminer la façon dont les ménages s'en sortent sur le plan financier.

Au cours de la semaine de référence de mai, plus de 1 Canadien sur 5 (22,5 %) vivait au sein d'un ménage déclarant avoir de la difficulté à respecter ses obligations financières immédiates, en légère hausse par rapport à avril (21,1 %). Parmi les personnes âgées de 15 à 69 ans, le taux est demeuré plus élevé chez les chômeurs (34,5 %) que chez les personnes inactives (24,8 %) et les personnes occupées (18,3 %). Parmi ces dernières, près de 3 personnes sur 10 (28,0 %) ayant travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 vivaient dans un ménage déclarant éprouver des difficultés, comparativement à 16,4 % des autres personnes en emploi.

Parmi les personnes de 15 à 69 ans qui vivaient dans un ménage déclarant avoir de la difficulté à respecter ses obligations financières, 33,4 % d'entre elles ont affirmé qu'elles avaient présenté une demande de PCU ou de prestations d'assurance-emploi depuis le 15 mars. Cela représente une hausse de 4,1 points de pourcentage par rapport à la semaine de référence d'avril. À titre de comparaison, chez les personnes qui vivaient dans un ménage déclarant qu'il était facile de respecter ses obligations financières, ce pourcentage s'est établi à 16,1 %, ce qui représente une augmentation de 2,2 points de pourcentage par rapport à avril (données non désaisonnalisées).

Regard vers l'avenir

Les Canadiens en emploi sont moins préoccupés par rapport à leur sécurité d'emploi en mai

Au cours des mois à venir, on s'attend à ce que les secteurs de compétence à l'échelle du Canada continuent à réévaluer et à ajuster les restrictions de l'activité économique. Par ailleurs, les conditions du marché du travail vont vraisemblablement évoluer à un rythme incertain et selon des orientations inconnues. Pour certains Canadiens, le redressement de la crise économique liée à la COVID-19 consistera à continuer à travailler à domicile, tandis que pour d'autres, il consistera à retourner à un lieu de travail traditionnel, lequel aura été possiblement adapté pour réduire les risques pour la santé. Pour d'autres, le redressement signifiera la recherche d'un nouvel emploi, soit dans leur ancienne industrie ou profession ou dans un autre domaine.

Au moment où nous amorçons cette période de changements et d'incertitudes, la mesure dans laquelle les Canadiens sont préoccupés par rapport à une perte d'emploi éventuelle semble dépendre de leur expérience à ce jour de la crise économique liée à la COVID-19. Comparativement à avril, la part totale de Canadiens en emploi qui étaient préoccupés par rapport à une perte d'emploi a diminué de 5,6 points de pourcentage pour s'établir à 10,8 % (données non désaisonnalisées). Toutefois, les inquiétudes continuent d'être considérablement plus élevées chez les personnes qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures de travail habituelles pendant la semaine de référence de l'EPA (33,1 %) de mai que chez les autres personnes occupées (6,3 %).

Dans le cadre de l'EPA de juin, des questions supplémentaires seront posées pour évaluer la mesure dans laquelle les Canadiens continuent de s'adapter à la COVID-19, y compris la mesure dans laquelle les lieux de travail ont été adaptés pour faciliter le retour au travail.















Objectifs liés au développement durable

Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 prochaines années. Ce plan repose sur 17 objectifs précis liés au développement durable.

L'Enquête sur la population active est un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux liés au développement durable. Le présent communiqué contribuera à mesurer les objectifs suivants :

  Note aux lecteurs

Les estimations de l'Enquête sur la population active (EPA) de mai sont établies à partir des données recueillies pour la semaine allant du 10 au 16 mai.

Les estimations de l'EPA sont fondées sur un échantillon et sont donc sujettes à la variabilité d'échantillonnage. Par conséquent, les estimations mensuelles se caractériseront par une plus grande variabilité que les tendances observées sur de plus longues périodes. Pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, veuillez consulter l'article « Interprétation des variations mensuelles de l'emploi provenant de l'Enquête sur la population active ».

La présente analyse porte sur les différences entre les estimations qui sont statistiquement significatives à un niveau de confiance de 68 %.

Les estimations de l'EPA sont les premières d'une série d'indicateurs du marché du travail publiés par Statistique Canada, qui comprennent les indicateurs provenant de programmes tels que l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), les Statistiques de l'assurance-emploi ainsi que l'Enquête sur les postes vacants et les salaires. Pour en savoir davantage sur les différences conceptuelles entre les estimations de l'emploi provenant de l'EPA et celles provenant de l'EERH, veuillez consulter la section 8 du Guide de l'Enquête sur la population active (Numéro au catalogue71-543-G).

Les territoires ne sont pas inclus dans les estimations de l'EPA à l'échelle du Canada.

Depuis mars 2020, toutes les interviews sur place ont été remplacées par des interviews téléphoniques pour protéger la santé des intervieweurs et des répondants. Par ailleurs, toutes les interviews téléphoniques ont été réalisées par des intervieweurs qui travaillaient à partir de leur domicile et aucune interview téléphonique n'a été menée à partir d'un centre d'appels de Statistique Canada. En mai, environ 40 700 interviews ont été réalisées, comparativement à 42 200 en avril.

La répartition des interviews de l'EPA de mai 2020 comparativement à avril 2020 s'est faite comme suit :

Interviews sur place

• Avril 2020 0,0 %

• Mai 2020 0,0 %

Interviews téléphoniques menées à partir des centres d'appels

• Avril 2020 0,0 %

• Mai 2020 0,0 %

Interviews téléphoniques menées à partir du domicile des intervieweurs

• Avril 2020 69,7 %

• Mai 2020 68,3 %

Interviews en ligne

• Avril 2020 30,3 %

• Mai 2020 31,7 %

Le taux d'emploi représente le nombre de personnes occupées exprimé en pourcentage de la population de 15 ans et plus. Le taux d'emploi d'un groupe particulier (par exemple les jeunes âgés de 15 à 24 ans) correspond au nombre de personnes occupées dans ce groupe exprimé en pourcentage de la population dans ce même groupe.

Le taux de chômage représente le nombre de chômeurs exprimé en pourcentage de la population active (personnes occupées et chômeurs).

Le taux d'activité est le nombre de personnes occupées et de chômeurs exprimé en pourcentage de la population de 15 ans et plus.

L'emploi à temps plein comprend les personnes qui travaillent habituellement 30 heures ou plus par semaine à leur emploi principal ou à leur emploi unique.

L'emploi à temps partiel comprend les personnes qui travaillent habituellement moins de 30 heures par semaine à leur emploi principal ou à leur emploi unique.

Le total des heures travaillées désigne le nombre d'heures effectivement travaillées par le répondant à son emploi principal au cours de la semaine de référence, y compris les heures rémunérées et non rémunérées. Ces heures rendent compte des diminutions ou des augmentations temporaires des heures de travail (par exemple les heures perdues pour cause de maladie, de vacances, de jours fériés ou de conditions météorologiques, ou encore le plus grand nombre d'heures travaillées en raison des heures supplémentaires).

En général, la variation d'un mois à l'autre ou d'une année à l'autre du nombre de personnes en emploi au sein d'un groupe d'âge est le résultat net de deux facteurs : (1) le nombre de personnes ayant changé de situation d'emploi entre les périodes de référence, et (2) le nombre de personnes en emploi ayant joint ou quitté le groupe d'âge (y compris par vieillissement, par décès ou par migration) entre les périodes de référence.

Indicateurs supplémentaires utilisés dans l'analyse de mai 2020

Pour continuer à rendre compte des effets de la COVID-19 sur le marché du travail, les indicateurs supplémentaires utilisés en avril ont été légèrement adaptés en mai. Par conséquent, ils ne sont pas directement comparables aux indicateurs supplémentaires publiés en avril et en mars 2020.

En emploi, n'a travaillé aucune heure — inclut les employés et les travailleurs autonomes qui ont été absents pendant toute la semaine; exclut les absences en raison de vacances, d'un congé de maternité, des activités saisonnières de l'entreprise ou d'un conflit de travail.

En emploi, a travaillé moins de la moitié de ses heures habituelles — inclut les employés et les travailleurs autonomes, mais la raison des absences est demandée uniquement aux employés; exclut les absences en raison de vacances, d'un conflit de travail, d'un congé de maternité, d'un jour férié ou de mauvais temps; exclut également les personnes qui étaient absentes toute la semaine.

Inactif, mais voulait travailler — inclut les personnes qui n'étaient ni occupées, ni au chômage durant la période de référence et qui voulaient travailler, mais qui n'ont pas cherché d'emploi, car elles attendaient d'être rappelées à leur ancien emploi, attendaient que des employeurs leur répondent, croyaient qu'il n'y avait pas de travail (dans la région ou correspondant à leurs compétences), avaient un emploi à long terme qui devait commencer à une date ultérieure, ou autre.

Au chômage, à la recherche d'un emploi — inclut les personnes qui n'avaient pas d'emploi, mais qui avaient cherché un emploi au cours des quatre dernières semaines se terminant avec la période de référence et étaient disponibles pour travailler.

Au chômage, mis à pied temporairement ou emploi devant commencer à une date ultérieure — inclut les personnes qui ont été mises à pied temporairement à cause de la conjoncture économique, mais qui s'attendaient à être rappelées au travail et étaient disponibles pour travailler; inclut également les personnes qui étaient sans emploi, mais qui avaient un emploi devant commencer dans les quatre semaines à compter de la période de référence et étaient disponibles pour travailler (ces personnes n'ont pas à avoir cherché un emploi au cours des quatre semaines se terminant par la semaine de référence).

Le taux de sous-utilisation de la main-d'œuvre (définition spéciale pour mesurer les répercussions de la COVID-19) combine les chômeurs avec les personnes inactives qui voulaient travailler, mais qui n'ont pas cherché d'emploi, et les personnes qui sont demeurées en emploi, mais qui ont perdu l'ensemble ou la majorité de leurs heures de travail habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 en proportion de la population active potentielle.

La population active potentielle (définition spéciale pour mesurer les répercussions de la COVID-19) comprend les personnes actives (les personnes occupées et les chômeurs) et les personnes inactives qui voulaient travailler, mais qui n'ont pas cherché d'emploi, car elles attendaient d'être rappelées à leur ancien emploi, attendaient que des employeurs leur répondent, croyaient qu'il n'y avait pas de travail (dans la région ou correspondant à leurs compétences), avaient un emploi à long terme qui devait commencer à une date ultérieure, ou autre.

Le taux de sous-emploi temporel combine les personnes qui sont demeurées en emploi, mais qui ont perdu l'ensemble ou la majorité de leurs heures de travail habituelles en proportion de la population en emploi.

Désaisonnalisation

À moins d'indication contraire, les estimations du présent communiqué sont désaisonnalisées, ce qui facilite la comparaison, car les effets des variations saisonnières sont supprimés. Pour obtenir plus de renseignements sur la désaisonnalisation, veuillez consulter le document Données désaisonnalisées – Foire aux questions.

Prochaine diffusion

Le prochain communiqué de l'EPA paraîtra le 10 juillet.

Produits

L'infographie « La COVID-19 et le marché du travail en mai 2020 » est maintenant accessible.

Il est possible d'obtenir de plus amples renseignements en ligne sur les concepts et l'utilisation de l'Enquête sur la population active dans le Guide de l'Enquête sur la population active (Numéro au catalogue71-543-G).

Il est également possible de consulter le produit « L'Enquête sur la population active en bref : appli interactive » (Numéro au catalogue14200001). Cette application de visualisation interactive fournit des estimations désaisonnalisées selon la province, le sexe, le groupe d'âge et le secteur. Des données historiques remontant à cinq ans sont également comprises pour les variations mensuelles de l'emploi et du taux de chômage. L'application interactive permet aux utilisateurs de parcourir et de personnaliser rapidement et facilement l'information présentée. Ils peuvent même combiner plusieurs provinces, sexes et groupes d'âge pour créer leurs propres domaines d'intérêt relatifs au marché du travail.

Il est également possible de consulter le produit « Indicateurs du marché du travail, selon la province et la région métropolitaine de recensement, données désaisonnalisées » (Numéro au catalogue71-607-X). Ce tableau de bord interactif propose un accès facile et personnalisable aux indicateurs clés du marché du travail. Les utilisateurs peuvent maintenant créer une carte et un graphique interactifs qui leur permettront de visualiser les caractéristiques de la population active à l'échelle nationale ou provinciale, ou selon la région métropolitaine de recensement.

Il est également possible de consulter le produit « Indicateurs du marché du travail, selon la province, le territoire et la région économique, données non désaisonnalisées » (Numéro au catalogue71-607-X). Cette application Web dynamique donne accès aux indicateurs du marché du travail de Statistique Canada pour le Canada, les provinces, les territoires et les régions économiques, et permet aux utilisateurs d'obtenir un aperçu des indicateurs clés du marché du travail, de consulter le classement géographique pour chaque indicateur en utilisant une carte et un tableau interactifs ainsi que d'insérer facilement des données dans d'autres programmes.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec nous au 514-283-8300 ou composer sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca).

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